Une deuxième vague de froid, plus humide, attendue après le pire gel qu’ait connu l’agriculture française depuis 1950
Les agriculteurs français viennent de vivre un épisode de gel catastrophique et doivent se préparer au retour d'un froid, moins intense mais plus humide, dès le début de la semaine prochaine, selon Serge Zaka, docteur en agroclimatologie chez ITK et administrateur de l’association Infoclimat.
Les agriculteurs français viennent de vivre un épisode de gel catastrophique et doivent se préparer au retour d'un froid, moins intense mais plus humide, dès le début de la semaine prochaine, selon Serge Zaka, docteur en agroclimatologie chez ITK et administrateur de l’association Infoclimat.
« Le gel de la nuit du 7 au 8 avril dernier a été plus dur que prévu. Ce qui est arrivé est le pire des scénarios, annoncé seulement par le modèle météorologique allemand (1). Nous avons atteint jusqu’à -6°C voire -7°C dans la vallée du Rhône », commente Serge Zaka, docteur en agroclimatologie chez ITK et administrateur de l’association Infoclimat.
« C’est du jamais vu avec l’avancement de la végétation permis par la vague de chaleur de mars, l’évènement est inédit », poursuit celui qui s’active depuis plusieurs jours pour alerter professionnels agricoles et politiques sur les conséquences dramatiques de cet épisode climatique.
Lire aussi : Vignes, fruits, betteraves anéantis par le gel, des agriculteurs témoignent
Selon sa dernière carte des dégâts observés, 95% de la France est concernée par le gel, avec de larges zones dont la vallée du Rhône touchées par 70 à 100% de risque de dégâts dues au gel pour les bourgeons éclos en arboriculture et vigne.
Gel des cultures: Julien Denormandie estime que "l'épisode a été dramatique" pic.twitter.com/F8o4daGYXX
— BFMTV (@BFMTV) April 9, 2021
« Ce gel a devancé l’épisode historique des 20 et 21 avril 1991, la vallée du Rhône n’avait alors pas été touchée », assure Serge Zaka, parlant de la plus grande catastrophe de gel depuis 1950. Et ce pour trois raisons : l’intensité du gel avec une trentaine de records battus, le nombre d’espèces concernées très large avec tous les arbres fruitiers, les vignes et les grandes cultures, et enfin la localisation avec un épisode national voire supranational.
« Les trois critères de classification sont au rouge, on est dans le pire des cas », explique l’agroclimatologue. « L’épisode a été dramatique », a reconnu le ministre Julien Denormandie.
Et les modèles prévisionnistes convergent pour annoncer l’arrivée d’une nouvelle vague de froid dès dimanche soir après un week-end de redoux.
La 2ème descente d'air froid est confirmée par l'ensemble des modèles météorologiques. Sa magnitude reste à définir, mais une chose est certaine : elle sera moins puissante que la 1ère mais plus humide (plus classique en avril). Début de l'épisode lundi matin par le N-O. #FrAgTw pic.twitter.com/bGEcFKKuWD
— Dr. Serge Zaka (Dr. Zarge) (@SergeZaka) April 9, 2021
« On aura du gel à partir de lundi, avec -1 à -3°C des Pays de la Loire au Nord et de -2 à -4% dans les régions plus centrales. La vallée du Rhône ne sera pas concernée. Ce gel modéré, plutôt humide, peut affecter la betterave au stade de jeune pousse et provoquer des dégâts », avance Serge Zaka qui prévient aussi des risques de gel sur les bourgeons qui auraient éclos durant ce week-end plus doux. Ce n’est pas à prendre à la légère insiste-t-il.
(1) Serge Zaka a l’habitude de comparer cinq modèles météorologiques, ceux de la France, de l’Allemagne, de l’Angleterre, de l’Europe et de l’Amérique.
Lire aussi : Dégâts de gel : le régime de calamité agricole va être déployé
Lire aussi : Les élus de la vigne et du vin demandent un plan de sauvetage de la viticulture
Lire aussi : Meteo : encore un gel aux effets destructeurs