Gel : les élus de la vigne et du vin demandent « un plan de sauvetage » de la viticulture
Après une semaine de gel intense qui a touché la quasi-totalité des vignobles français, l’heure est à la mobilisation pour les représentants de la viticulture. L’Anev a adressé le 8 avril une lettre au Premier ministre pour demander « non pas un plan de relance, mais un plan de sauvetage » de la viticulture
Après une semaine de gel intense qui a touché la quasi-totalité des vignobles français, l’heure est à la mobilisation pour les représentants de la viticulture. L’Anev a adressé le 8 avril une lettre au Premier ministre pour demander « non pas un plan de relance, mais un plan de sauvetage » de la viticulture
« L’heure est grave et même désespérée pour la filière viticole ». C’est par ces mots que Nathalie Delattre, sénatrice de la Gironde et Philippe Huppé, député de l’Hérault, tous deux co-présidents de l’Anev (l’association Nationale des élus de la vigne et du vin) ont débuté leur lettre adressée au Premier Ministre Jean Castex ce jeudi 8 avril.
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80% du vignoble français touché, d’après les premières estimations
« S’il est encore trop tôt pour connaître avec précision l’étendue des dégâts, 80% du vignoble de nos régions est aujourd’hui affecté », a réagi Jean-Marie Barillère, Président du Comité national des interprofessions des vins à appellation d'origine et à indication géographique (CNIV), dans un communiqué. Entre le 5 et le 9 avril, les épisodes de gelées blanches et noires se sont succédés sur le territoire national, avec des températures enregistrées allant jusqu’à -9°C dans certaines régions comme le Var. Les vignes, comme la plupart des productions fruitières, ont difficilement survécu malgré l’arsenal de dispositifs antigel déployés dans la plupart des bassins de production. "C'est un phénomène national. On peut essayer de remonter dans l'histoire, il y a eu des épisodes en 1991, 1997, 2003 mais là, d'après moi, on dépasse tous les indicateurs qui laissent entendre que c'est beaucoup plus sérieux que les gels antérieurs", a commenté Jérôme Despey secrétaire général de la FNSEA et viticulteur dans l'Hérault.
Une tribune signée par 69 députés
Une catastrophe qui vient s’ajouter aux nombreux préjudices que subit déjà la filière viticole, Taxe Trump et pandémie de Covid-19 en tête. « Dans le contexte que vous connaissez […], d’une filière au cœur de multiples crises conjoncturelles et structurelles, se dessine de plus en plus clairement le risque de disparition de ce qui fait la France, dans son patrimoine, dans son paysage, mais aussi dans les fondements de son économie », ont alerté les co-présidents de l’Anev, avant de demander au Premier ministre la mise en place « d’un plan de sauvetage ». 69 députés se sont joints à Nathalie Delattre et Philippe Huppé pour signer une tribune appuyant cette demande et invitant le gouvernement à mettre en place des outils pour permettre aux filières concernées de faire face à l’importante perte de production qui se profile.
Le régime des calamités agricoles va être activé
Par voie de communiqué, le Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux) a demandé « l’activation du Fonds national de gestion des risques agricoles (FNGRA) par le biais du régime des calamités agricoles ». Un appel entendu par Julien Denormandie qui a confirmé à nos confrères et consœurs de France info jeudi 8 avril la mise en œuvre de ce régime. « Notre mobilisation est totale pour que les mesures d’accompagnement soient mises en place le plus rapidement possible », a assuré le ministre de l’Agriculture à France info. Il a par ailleurs indiqué que des dispositifs fiscaux étaient à l’étude et que la mobilisation des assureurs et des banquiers, « des acteurs clés », fera l’objet d’une surveillance.
Une seconde vague de gel attendue semaine prochaine
En attendant la mise en place de ces dispositifs, l’heure est au recensement des dégâts dans les vignobles français. Il faudra reprendre des forces durant le weekend alors qu’une nouvelle vague de gel est attendue pour la semaine prochaine. L’humidité sera a priori de la partie, accentuant la pression qui pèse sur les épaules des professionnel∙le∙s de la vigne et du vin.
Toute l’équipe de Réussir vigne tient à témoigner de son soutien à l’ensemble des personnes mobilisées dans cette lutte.