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Trente-quatre mètres de large sans problème de ventilation

Chez Marie-Claire et Thierry Champeix, la volonté a toujours été d’investir dans une stabulation grande largeur, même si cette option leur avait été initialement déconseillée pour des questions de ventilation.

Construite à proximité d’un hangar à fourrages et d’un long silo couloir bétonné, l’imposante stabulation fermée rectangulaire d’un peu plus de 1 600 m2 est le premier bâtiment que l’on aperçoit lorsque l’on se rend à Sacot, hameau situé à côté de Sauxillanges dans le sud du Puy-de-Dôme. Située pratiquement au sommet d’une colline, elle héberge 110 vaches suitées scindées en quatre lots (deux de 20 et deux de 35) et a été construite en deux étapes. Une première partie en 2007 : deux grandes cases séparées par un couloir de distribution de 6 m de large. Puis rallongée à l’identique en 2010 pour arriver aux dimensions actuelles : 48 m de long, 34 m de large et 9 m de hauteur au niveau du faîtage. « Nous avons commencé à l’utiliser pour l’hivernage 2007/-008 avec un mur en bottes de paille à son extrémité et en procédant de même les deux hivers suivants. » précise Thierry Champeix, en Gaec avec son épouse Marie-Claire sur une exploitation totalisant un peu plus de 110 vêlages/an et fraîchement convertie en Bio. Cette stabulation est en service dans sa configuration actuelle depuis l’hiver 2010/2011 et surtout donne entièrement satisfaction. « S’il fallait la refaire ce serait à l’identique mais je me laisserai bien tenter par une fosse sous caillebotis derrière les cornadis pour réduire la consommation en paille. Même s’il est parfaitement ventilé avec une ambiance très saine à l’intérieur, il m’en faut actuellement 8 kg par vache et par jour, soit 96 tonnes par an pour ce seul bâtiment. J’y avais bien pensé lors des devis mais cela ne passait pas côté finances."

Objectif grande largeur

Quand Thierry Champeix a envisagé de construire pour remplacer d’anciennes étables entravées, il avait des idées bien arrêtées sur le bâtiment qu’il souhaitait. « Après en avoir visité plusieurs dans l’Allier, je m’étais fait un cahier des charges : 100 places pour vaches suitées avec deux rangées de cases séparées par un couloir central de distribution. Je voulais six mètres pour ce couloir même si tout le monde me disait que cinq mètres c’est bien suffisant. Je ne voulais pas non plus qu’il soit accolé au hangar (15 x 30 m) où est stockée une bonne partie du foin et de la paille. J’ai la hantise des incendies. »

Un bâtiment de grande largeur lui avait été déconseillé pour des questions de ventilation. « Différents techniciens nous avaient prédit que cela ne fonctionnerait pas. Qu’il ne serait pas possible d’avoir une ventilation satisfaisante. » Plusieurs plans pour des stabulations tout en longueur avec des cases d’un seul côté leur ont été proposés. Certains s’appuyant sur le hangar à fourrage existant pour réduire les frais. « Mais je ne voulais pas de ce couloir latéral. » La volonté était aussi d’avoir un bâtiment entièrement fermé. L’exploitation n’est qu’à 480 m d’altitude mais l’objectif était qu’il soit le plus confortable possible, tant pour les conditions de travail que pour les conditions d’ambiance pour les animaux.

Les cases des deux côtés du couloir visent à limiter la longueur du bâtiment et sa surface couverte ramenées à la vache logée et à faciliter la distribution mécanisée des fourrages qui est faite en un aller-retour. « Je trouve que c’est plus fonctionnel et surtout plus rapide quand on fait une simple visite de surveillance. » Avant toutes les vaches suitées étaient en étables entravées. « Passer du temps pour les soins et la surveillance, c’est bon, je connais. Quitte à investir, je voulais vraiment pouvoir gagner du temps. »

De nombreuses visites

Pendant trois ans, Marie-Claire et Thierry Champeix ont cogité le sujet et consulté différents constructeurs. Lesquels leur ont proposé différentes visites dans plusieurs départements. Ils se sont finalement décidés pour ce dont ils disposent actuellement. Une stabulation charpente métallique couverte en bac acier ondé avec décalage entre les plaques permettant un jour de 1,8 cm entre chacune et positionné dans le sens inverse des vents dominants sur les deux versants du toit de façon à assurer une bonne ventilation sans avoir pour autant d’ouverture au niveau du faîtage.

« Quand il fait du grésil ou de la neige fine avec du vent tourbillonnant, cela a tendance à se glisser par les ouvertures. Mais rien de vraiment pénalisant pour autant. Aucun souci quand il pleut. » Sur les deux longs pans de 48 m, après avoir hésité avec du bardage en bac acier perforé, choix a finalement été fait de poser un filet brise-vent de deux mètres de large positionné au-dessus du mur de deux mètres de haut. Chaque filet s’enroule sur un axe sur toute la longueur du bâtiment grâce à un moteur électrique télécommandé à distance. Aux extrémités du couloir, il y a deux fermetures là aussi télécommandées : un rideau métallique à lames galvanisées côté sud et une porte sectionnelle côté nord. « Je paille tous les après-midi. Une fois la pailleuse chargée, j’actionne les télécommandes depuis le tracteur pour remonter les deux portes et enrouler les deux filets brise-vent. Quand un côté est paillé je déroule le filet pour obturer l’ouverture avant de pailler l’autre côté. Puis je referme le tout sans avoir à descendre du tracteur. » Les filets sont systématiquement relevés avant paillage pour éviter de les percer par une projection mais également pour éviter de les encrasser. La poussière s’évacue rapidement. En hiver ou quand le temps est au vent ou à la pluie, les filets demeurent redescendus. Mais lors de belles journées calmes, ils demeurent souvent enroulés toute la journée, au moins d’un côté.

« C’est une stabulation pour fainéant ! » s’en amuse Thierry Champeix qui souligne qu’il lui faut avec ce bâtiment nettement moins de temps pour s’occuper de 110 vaches suitées et quatre taureaux que pour les génisses de renouvellement et le lot de primipares en vêlage deux ans hivernées dans deux étables entravées et une stabulation libre aménagée dans un vieux bâtiment.

Bons résultats du diagnostic d’ambiance

Un diagnostic d’ambiance a été réalisé à l’occasion d’une journée porte ouverte. Il a montré que ce bâtiment était presque trop ventilé. Sept ans après sa mise en service, aucun ennui majeur n’a été à déplorer avec une durée moyenne d’hivernage de 120 jours et deux curages répartis en cours d’hiver. Le coût total de la seule couverture réalisée en deux temps a été de 24 910 + 22 180 = 47 090 € HT. Chiffre qui aurait de toute façon été sensiblement équivalent même si le principe du léger décalage entre les tôles n’avait pas été retenu. Le prix du filet brise-vent associé à l’enroulement automatique s’est traduit par un léger surcoût par rapport au devis de 8 965 € qui avait été établi pour un bardage bac acier incluant plusieurs plaques de polyester translucide.

F. A.

Abreuvement économique

L’une des particularités du bâtiment est aussi de collecter l’eau des toitures tant du hangar (450 m2) que de la stabulation (1 632 m2). L’eau des gouttières aboutit dans une citerne enterrée de 40 000 l munie d’un trop-plein. Elle est ensuite pompée puis alimente tous les abreuvoirs de la stabulation. Un branchement sur l’eau de ville permet de pallier un éventuel déficit de précipitations hivernales. L’eau ainsi collectée est régulièrement utilisée en été pour d’autres usages (lavage du matériel…) Il est également prévu de l’utiliser pour approvisionner certains abreuvoirs de pâture situés à proximité, jusque-là branchés sur le réseau d’adduction d’eau.

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