Aller au contenu principal

Marché des jeunes bovins
Pour Olivier Prothon d´Ubifrance(1) « Français et Italiens sont soumis à la même menace »

Les jeunes bovins de races à viande engraissés en France et ceux engraissés en Italie à partir de broutards français correspondent en Italie à un même produit, pour un même marché. Ils sont soumis en ce moment à la même menace.


Quels sont les causes des difficultés commerciales, qui depuis quelques semaines s´exacerbent, pour la vente de jeunes bovins engraissés en France sur le marché italien ?

Olivier Prothon - L´évolution actuelle du marché italien fait suite à une période d´environ deux ans, ayant suivi la dernière crise ESB. Cette période a été l´objet d´une récupération de la consommation plus favorable à l´origine nationale (italienne) et aux garanties de marques ou d´enseignes. La dynamique de marché était positive. Actuellement lui succède une phase aux caractéristiques différentes. Le marché, devenu équilibré, n´est plus en progression et le contexte économique - une réelle perte de pouvoir d´achat du consommateur italien - incite à des positionnements en prix les plus réduits possibles.

Et les jeunes bovins de races à viande engraissés en France perdent des parts de marchés ?

O. P. - La menace provient de l´offre d´autres pays européens comme l´Allemagne, l´Irlande, l´Autriche., souvent plus concurrentielle en terme de prix mais cependant différente en type et qualité de produit. Ces origines intéressent plus actuellement le marché italien. Avec l´évolution prévisible de l´OMC (Organisation mondiale du commerce), la perspective se rapproche d´un accès au marché européen rendu plus favorable aux pays tiers exportateurs comme par exemple le Brésil, l´Argentine.

O. P. - La menace provient de l´offre d´autres pays européens comme l´Allemagne, l´Irlande, l´Autriche., souvent plus concurrentielle en terme de prix mais cependant différente en type et qualité de produit. Ces origines intéressent plus actuellement le marché italien. Avec l´évolution prévisible de l´OMC (Organisation mondiale du commerce), la perspective se rapproche d´un accès au marché européen rendu plus favorable aux pays tiers exportateurs comme par exemple le Brésil, l´Argentine.

Quelles actions pourraient conforter la position des jeunes bovins de races à viande ?

O. P. - Cela ne veut pas dire, bien entendu, qu´il n´y aura, sur le marché italien, de place que pour des produits à bas prix avec des qualités inférieures. Il faut bien garder à l´esprit qu´actuellement l´essentiel de la consommation italienne porte, en matière de viande bovine « rouge », sur de la viande de jeunes bovins de races à viandes pures ou croisées.
La viande issue de l´élevage allaitant français, qu´elle ait été engraissée en France ou en Italie, doit mieux défendre sa position au « coeur de la gamme ». Pour cela deux types d´orientation sont à prévoir. En premier lieu, réduire au mieux le prix de revient final du produit, de façon à répondre à la demande de prix bas actuelle. En second lieu, établir voire renforcer ou « légitimer », aux yeux du consommateur italien et peut-être par le biais d´une communication menée en partenariat avec les groupes d´éleveurs, les industriels et les distributeurs, l´image d´un produit issu d´une filière de plus en plus accompagnée de garanties et entièrement conçue pour le type de viande.

Comment dépasser pour y arriver la concurrence entre viande de jeune bovin français et viande de jeune bovin italien ?

O. P. - La production italienne n´a jamais couvert l´intégralité de son marché. La France a sa place à la fois pour approvisionner la filière engraissement et pour compléter l´approvisionnement du marché italien. Avec la mise en place de la Pac, pèse sur l´engraissement de jeunes bovins en Italie la menace d´une baisse d´activité : le montant global des primes Pac sera réduit et le risque du choix d´un système de découplage quasi-complet est fort.
Les engraisseurs italiens peuvent mieux s´accommoder de la concurrence de jeunes bovins français que de ceux d´autres origines. Ils peuvent occuper une position complémentaire sans déstabiliser le positionnement d´un produit aux caractéristiques proches.

Il ne faudrait pas que les engraisseurs français se découragent avant de s´être donné les moyens de construire un véritable marché pour le jeune bovin. Il est vrai qu´il y a aujourd´hui un paradoxe à dépasser : les volumes actuellement en jeu ne sont pas assez importants ni assez réguliers pour pouvoir mettre en place une véritable politique d´exportation, à travers des filières assurant fiabilité et homogénéité des apports. Et en même temps, sans ces filières la production de jeunes bovins n´est pas suffisamment attractive aux yeux des éleveurs français pour qu´elle se maintienne.

(1) Ubifrance : Centre français du commerce extérieur.


-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Cet article est extrait du dossier de Réussir Bovins Viande de Juin intitulé « L´avenir du jeune bovin sera plus clair en 2006 ». Nombreux témoignages et analyse internationale des prix de revient à l´appui, la revue explique que, « découplée, la production de jeunes bovins risque d´être peu attractive. Néanmoins, les opérateurs insistent sur son intérêt économique et structurel. » (RBV juin 2004, 22 pages)
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Les plus lus

<em class="placeholder">éleveur vétérinaire charolaise</em>
Santé animale : comment maintenir des vétérinaires aux côtés des éleveurs

Face au délitement du maillage vétérinaire dans les zones d’élevage bovin, les professions vétérinaires et agricoles, les…

veau race Gasconne des Pyrénées
Noms en A : nos idées pour les veaux nés en 2025

Vous cherchez des noms commençant par la lettre A pour le millésime 2025 de vos veaux ? Voici quelques idées pour les mâles et…

Carte de la zone régulée au titre de la FCO 3 au 12 décembre 2024
FCO 3 : plus de la moitié des départements sont touchés

À date du jeudi 12 décembre 2024, le ministère de l’Agriculture annonce 8 710 cas de fièvre catarrhale ovine de sérotype…

morvan vaches charolaises prairie
Bovins viande : « J’ai un contrat forfaitaire avec mon vétérinaire pour le suivi global du troupeau et la garantie du service »

Romaric Gobillot, éleveur de charolaises à Asnois dans la Nièvre a conclu un « semi-forfait » contractuel avec son…

MHE : moins de cent nouveaux foyers cette semaine

Entre le 1er juin et le 13 décembre 2024, 3 438  foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) ont été…

<em class="placeholder">Magali Rhodé, éleveuse de parthenaises à Loué dans la Sarthe, en échange avec son vétérinaire, Aurélie Naveau</em>
Vétérinaire : « Nous proposons aux éleveurs différentes formules de suivis forfaitaires »

La clinique vétérinaire de Monestoy, en Saône-et-Loire, rencontre un certain attrait de la part des éleveurs pour des suivis…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande