Aller au contenu principal

Politique sanitaire : « Nous voulons des positions officielles claires », réclame la FNB

Les questions sanitaires ont occupé une large part de l’assemblée générale de la Fédération nationale bovine (FNB) qui s’est tenue les 12 et 13 février à La Rochelle. Plusieurs éleveurs y ont exprimé leur colère et leur désarroi. Le syndicat majoritaire des éleveurs de bovins viande demande plus de clarté et d’engagement de la part de l’État.

<em class="placeholder">« Avec les contrats sanitaires de filières, on a l’impression que l’Etat veut refiler le sujet aux interprofessions », décrit Michel Joly, ici aux côtés de Laurent ...</em>
« Avec les contrats sanitaires de filières, on a l’impression que l’Etat veut refiler le sujet aux interprofessions », décrit Michel Joly, ici aux côtés de Laurent Saint-Affre. « Pas question de prendre votre place dans le dialogue avec l’Etat », a répondu sur place Marc Pagès, directeur d’Interbev.
© Catherine Perrot

« Voulons-nous garder notre excellence sanitaire à la française ? », interroge Michel Joly, éleveur en charge des questions sanitaires au sein de la FNB. Le « bricolage » actuel de l’État, avec des vaccins gratuits mais pas en quantité suffisante, des contrôles de mouvements défaillants, et tant d’autres hésitations ou portes closes, n’incitent guère à l’optimisme. Pas plus que l’absence de représentant de la DGAL, pourtant invité, lors d’un atelier dédié le 12 février dernier.

« Nous passons notre temps avec un extincteur à la main, ça ne peut plus durer. Nous voulons une vraie politique de prévention. Des nouveaux virus vont arriver : il faut un mode d’emploi clair et précis » poursuit Michel Joly. Parmi les demandes des éleveurs : une surveillance efficace du territoire (l’existence de certains clusters montre que des animaux sont passés au travers), une politique vaccinale forte pour construire de vraies barrières, de la réactivité en cas de crise (des DDPP sous l’autorité directe de la DGAL seraient plus réactives selon lui…), des réponses officielles précises (sur les vaccins sous ATU par exemple), et bien sûr, des règles d’indemnisation claires.

Les éleveurs réclament aussi de l’anticipation, et comme les virus n’ont pas de frontières, cette anticipation devrait se faire à l’échelle européenne. La banque d’antigènes de la FCO en fait partie, de façon à pouvoir affronter les nouveaux variants qui vont arriver. Les éleveurs voudraient aussi davantage de travaux sur le culicoïde : « Aujourd’hui, nous ne savons même pas si les insecticides sont efficaces ».

« Un parlement sanitaire »

Pour réussir tout cela, il faut surtout une gouvernance sanitaire, avec un Cnopsav (Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale), doté d’un vrai pouvoir politique, « un parlement sanitaire », résume Michel Joly. C’est de cela qu’aurait aimé discuter la profession, à l’occasion des assises du sanitaire, qui se sont tenues le 30 janvier dernier.

Au lieu de mettre l’accent sur cette politique axée sur la prévention, ces assises semblent avoir insisté sur le financement des pertes, avec notamment une crainte des éleveurs : « être marginalisés dans les instances », décrit Laurent Saint-Affre, en charge des questions sanitaires à la FNSEA. « Mais on va continuer à travailler sur ce sujet, on va inverser la tendance » assure-t-il.

« Gouverner, c’est prévoir. Des vaccins coûteront toujours moins cher que la prise en charge des conséquences des maladies », réagit Clément Traineau, éleveur dans le Maine-et-Loire et représentant FNB des Pays de la Loire.

Les plus lus

<em class="placeholder">Kathleen Brémont et Stéphane Le Moigne, à la tête d’un troupeau de 170 mères Angus à Ver dans la Manche</em>
Abattoir à la ferme : « De leur naissance jusqu’à l’abattage, nos bovins ne quittent jamais leur lieu de vie »

C’est une première en France. Kathleen Brémont et son compagnon Stéphane, à la tête d’un troupeau de 170 mères Angus à Ver…

<em class="placeholder">engraissement de jeunes bovins </em>
Engraissement des broutards : quelles sont les opportunités de marché à saisir ?

En France, les cours porteurs de la viande, le développement de la contractualisation et les soutiens au financement ont …

champ de triticale essais variétaux
Céréales en élevage bovins viande : le triticale a quarante ans et toujours tous ses atouts

Rustique, productif en paille, peu sensible à l'acidité, le triticale est plébiscité par les éleveurs.

<em class="placeholder">éleveur robot d&#039;alimenation</em>
« Avec le robot d'alimentation, nous avons réorganisé le travail et gagné sur les performances des vaches laitières et des jeunes bovins »

Au Gaec Maillard, dans l’Orne, l’automate Aura de Kuhn a trouvé sa place pour faire gagner du temps et réduire la pénibilité…

<em class="placeholder">Graphique - Une grande variabilité du niveau de persilléNotes de persillé des vaches de réforme (sur 2 506 vaches dans 9 abattoirs)</em>
Viande bovine : quel est le niveau actuel de persillé de la viande des vaches allaitantes ?

Une étude de l'Institut de l'Elevage incluant près de 2500 vaches de réforme met en lumière des différences de niveau moyen de…

<em class="placeholder">Jean-Pierre Pinsault, éleveur à Gévezé en Ille-et-Vilaine. «Le robot d&#039;alimentation est beaucoup plus précis et efficace qu&#039;une distribution au bol.»</em>
« Notre robot alimente jusqu’à 450 bovins dans six bâtiments »

En Ille-et-Vilaine, Caroline et Jean-Pierre Pinsault ont robotisé l’alimentation de leurs 150 mères charolaises et toute leur…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande