Les hypermarchés en perte de vitesse
Le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) a publié en mai dernier le résultat d’une enquête (déjà conduite en 2012 et 2005) sur les comportements d’achats des Français.
Le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) a publié en mai dernier le résultat d’une enquête (déjà conduite en 2012 et 2005) sur les comportements d’achats des Français.
Ce travail permet de mieux connaître qui fréquente quel type de magasin, avec quelle fréquence et avec quelles motivations. La satisfaction ressentie dans chaque type de circuit de distribution a également été mesurée. Il en ressort que dans le cadre des achats alimentaires, la proximité est le premier critère de choix du magasin. Le critère « du moins cher » demeure en seconde position mais il est en baisse par rapport à 2012. « Cela profite aux supermarchés mais aussi aux supérettes et aux commerces de proximité. Les circuits liés au digital progressent également comme le drive ou la livraison à domicile commandée sur internet », souligne le Crédoc dans le compte rendu de cette étude. Cependant, les circuits dits « électroniques » (drive et commandes sur internet avec livraison à domicile) affichent depuis cinq ans une hausse de fréquentation mensuelle non négligeable : + 9 points pour le drive et + 3 points pour internet avec livraison.
Hausse du bio et baisse du surgelé
Nouveauté par rapport à 2012, les consommateurs n’hésitent pas à fréquenter plusieurs types de commerces alimentaires en fonction des produits recherchés. Parmi ces magasins, on observe la hausse des magasins spécialisés dans les produits bio et la baisse des magasins spécialisés en surgelés. « Près d’un Français sur trois visite un magasin bio au moins une fois par mois (27 %). Au cours des douze derniers mois, près d’un consommateur sur trois fréquentant les magasins bio déclare s’y être rendu plus souvent qu’au cours de l’année passée. De même, les magasins de vente directe ou les magasins alimentaires participatifs (type La Louve, La Cagette…) profitent de ce regain d’intérêt pour des produits qualitatifs. »
Autre évolution mise en avant par cette étude : la baisse de fréquentation des marchés forains (76 % en 2012 et 68 % en 2017) compensée, aux yeux des consommateurs par des magasins spécialisés de ventes de produits frais type Grand Frais, Nature en ville, Biocoop…
Six profils de consommateurs
Suite à cette enquête, le Crédoc a mis en évidence six profils de consommateurs.
1- Les conquis des grandes surfaces. Ce sont plutôt des habitants de classes modestes vivant dans de villes moyennes et le prix est leur critère d’achat décisif.
2- Les désimpliqués de leur alimentation. Ils ne s’intéressent guère à l’alimentation. La proximité géographique du magasin est le critère de choix prioritaire. Les courses ne riment pas vraiment avec plaisir pour ces individus qui, de fait, ne s’intéressent guère à leur alimentation.
3- Les conquis des courses électroniques sont des adeptes du drive. Plutôt jeunes, ils sont à la recherche de praticité et de rapidité. Ils sont très connectés.
4- Les papillonneurs fréquents prennent le temps d’aller dans plusieurs enseignes différentes par semaine afin d’y acheter des produits adaptés. Ils sont plutôt retraités, en couple et appartiennent aux classes moyennes.
5- Les éclectiques des circuits indépendants de proximité sont particulièrement sensibles à l’environnement dans leurs achats alimentaires et leur vie quotidienne. Ils fréquentent en particulier les magasins de vente directe, les magasins bio et participatifs. Ce sont plutôt des individus aux revenus élevés.
6- Les éclectiques des enseignes de proximité sont encore plus axés sur la recherche de produits de qualité que le reste de la population. Ce sont plutôt des urbains et des individus diplômés.