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Législatives 2022 : quel programme du parti animaliste derrière l’affiche « canard » ?

Emmené par l’avocate Hélène Thouy, le parti présente un candidat dans 421 circonscriptions et des mesures bien plus radicales que la Nupes sur la condition animale.

Affiche canard parti animaliste élections législatives 2022
Derrière une affiche unique : le parti animaliste, emmené par l’avocate Hélène Thouy, qui présente un candidat dans 421 circonscriptions sur 577.
© Nathalie Marchand

[Mis à jour le 13 juin avec les résultats du premier tour]

L’affiche du caneton sur fond violet fleurit depuis le début de la semaine sur les panneaux électoraux en vue du premier tour des élections législatives 2022. Derrière cette affiche originale : le parti animaliste, emmené par l’avocate Hélène Thouy, qui présente un candidat dans 421 circonscriptions sur 577.

Trois fois plus de candidats qu'en 2017

N'ayant pas réussi à réunir les 500 parrainages lors de l’élection présidentielle, le parti de défense des droits des animaux compte bien faire entendre sa voix à l’occasion de cette nouvelle élection. « Nous présentons trois fois plus de candidats qu’en 2017 », se félicite Hélène Thouy, coprésidente du Parti animaliste, à travers une interview au Figaro dans laquelle elle demande à Emmanuel Macron la création d’un ministère de la condition animale. Selon le journal Le Monde, le parti espère faire au moins au bien que lors des élections européennes, où il avait obtenu 2,16% des voix.

Si le parti a peu de chances de faire élire un député, son objectif est de faire monter la question du droit des animaux et du bien-être animal dans le débat public. Les premières propositions du parti sont ainsi de « faire de la cause animale la grande cause du quinquennat 2022-2027 » et d’adosser à la Constitution une charte de la protection animale reconnaissant le caractère d’être sensibles des animaux.

15 mesures phares visant l'élevage

Au-delà, quelles sont les mesures phares du parti animaliste qui concerne l’agriculture et plus principalement l’élevage ? Tour non exhaustif des propositions :

  • Création d’une autorité administrative indépendante ayant un droit de visite inopinée dans les élevages et abattoirs investie de pouvoir d’investigation
     
  • Accorder à tous les parlementaires un droit de visite inopinée dans tous les lieux privatifs de liberté et notamment dans les élevages, les abattoirs, les laboratoires avec la possibilité d’être accompagnés par des représentants d’associations de protection animale et des journalistes
     
  • Mettre fin à l’élevage intensif (sans accès au plein air) et industriel (ICPE soumis aux régimes d’enregistrement et d’autorisation) d’ici à 2027 avec interdiction immédiate de nouvelles constructions, des extensions et des aménagements augmentant la capacité
     
  • Baisse du seuil de régime de déclaration des installations classées (ICPE) : entre 50 et 150 individus pour les veaux, caprins, ovins, équins et porcins ; entre 100 et 150 pour les vaches allaitantes ; entre 100 et 500 pour les lapins, canards, oies et autres volailles et gibier à plumes.
     
  • Réduction sous 5 ans de 50% de la production et consommation de produits d’origine animale
     
  • Aide et accompagnement des éleveurs à la reconversion d’élevages intensifs et industriels vers des filières végétales
     
  • Instaurer un TVA à 20% pour les produits d’origine animale destinés à l’alimentation humaine
     
  • Interdire l’abattage sans étourdissement préalable
     
  • Abolir la pratique du gavage
     
  • Interdire l’étourdissement au CO2
     
  • Intégrer dans chaque contrat de commande publique le « bien-être animal » dans les critères d’attribution
     
  • Limitée la durée totale du transport des animaux vivants (8 heures pour les mammifères, 4 heures pour les oiseaux)
     
  • Interdire le broyage des animaux (canetons)
     
  • Interdire la production, l’importation et le commerce de viande de cheval
     
  • Interdire « les races d’élevage présentant des hypertypes préjudiciables à la santé et au bien-être des animaux, tels que les prim’Holstein, charolaise, blanc bleu belge, piétrain, poulet de souche à croissance rapide… »

 

Des propositions plus radicales que la Nupes

Militants d’extrême droite, de droite, de gauche ? Sur les réseaux s’interrogent sur le bord politique des candidats au parti animaliste. Et à la question de savoir pourquoi le parti ne s’est pas joint à l’alliance de gauche, la Nupes, Hélène Thouy répond sur TF1 info : « nous sommes transpartisans : parmi nos candidats, certains ont des sensibilités de gauche, d’autres de droite, d’autres aucune. Il n’était pas question de faire une alliance avec cette union de gauche donc, mais aussi parce qu’elle n’est pas assez ambitieuse : sur les 650 mesures que compte leur programme, à peine une petite dizaine portent sur les animaux. La cause animale est la dernière roue du carrosse, d'autant qu'ils ont investi des pro-corridas, des chasseurs, des personnes pro-élevage intensifs ». La coprésidente du parti animaliste affirme proposer « des mesures bien plus radicales ».

 
Plus de 255 000 voix au premier tour
Le Parti animaliste n’a pas fait aussi bien qu’aux élections européennes. Le ministère de l’Intérieur ne donne pas de résultats au niveau national pour le mouvement au premier tour des législatives. Le Parti animaliste, piloté par l’avocate Hélène Thouy, affirme pour sa part avoir recueilli 255 086 voix (soit 1.51%) soit un peu quatre fois plus qu’aux dernières élections législatives. A noter que le journal Le Monde a de son côté décompté 255 715 voix, « soit 1,125% du total des suffrages exprimés au niveau national ». Le mouvement se félicite d’avoir dépassé les 3% dans plusieurs circonscriptions mettant en avant notamment en avant le candidat Christophe Blanckaert qui a obtenu 3,58% des votes dans la 5e circonscription du Pas-de-Calais.
Le Parti animaliste ne donne aucune consigne de vote pour le second tour appelant ses électeurs à prendre en compte « les engagements des candidats qualifiés, sur la question animale dans leur décision ».

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