« Le sorgho complète le maïs irrigué et l’ensilage d’herbe »
Dans les Deux-Sèvres, Samuel Voyer et ses parents cultivent du sorgho depuis une dizaine d’années pour sa très bonne valeur alimentaire et le tonnage qu’il assure sans irrigation.
Dans les Deux-Sèvres, Samuel Voyer et ses parents cultivent du sorgho depuis une dizaine d’années pour sa très bonne valeur alimentaire et le tonnage qu’il assure sans irrigation.
À Maisontiers, dans les Deux-Sèvres, Samuel Voyer et ses parents sont naisseurs engraisseurs de Charolaises. Une grande partie du parcellaire est à la fois séchant en été et humide en hiver, avec un potentiel de 50 quintaux en blé. Une autre partie dispose d’un meilleur potentiel, avec notamment 13 hectares irrigués sur lesquels sont cultivés du maïs (rendement de 13 à 14 tMS/ha). L’ensilage de sorgho monocoupe a été introduit dans l’assolement pour sa très bonne valeur alimentaire et le tonnage qu’il assure sans irrigation. « Cette plante valorise très bien les orages d’été. Cette année par exemple, nous avons eu la chance d’avoir 80 mm en août. Le sorgho est reparti, et nous avons récolté 14 tMS/ha. » Aucune autre pluie n’avait été reçue sur le reste du cycle de la plante.
Les éleveurs cultivent du sorgho depuis une dizaine d’années et ont petit à petit affiné leurs pratiques. Ils ont plusieurs fois eu de très beaux sorghos, très hauts, qui ont versé. L’entreprise qui vient ensiler a joué le jeu, et les éleveurs ne se sont pas découragés, car ils sont très satisfaits de la qualité de ce fourrage. « Maintenant, on gère mieux la fumure, et on ensile toujours fin septembre, avant le risque de coup de vent au moment des grandes marées. La verse, cela ne nous tracasse pas », explique Samuel Voyer.
Ensiler l’après-midi après quelques jours sans pluie
Le sorgho est semé autour du 20 mai, derrière un RGI de deuxième année ou bien derrière un dactyle-fétuque atteignant cinq ans. Une variété tardive était utilisée jusqu’à présent, les éleveurs vont devoir changer cette année, celle-ci n’étant plus disponible. « Je sème un rang sur deux avec un semoir à céréales, à une densité comprise entre 250 000 et 280 000 grains par hectare. Nous avons essayé de semer moins dense, mais cela n’a pas été concluant », explique Samuel Voyer. Du fumier est apporté avant le semis, à raison de 15 t/ha. Normalement un apport d’urée est aussi prévu, mais cette année il n’a pas pu être fait car il n’a jamais plu au moment adéquat. Pour le désherbage, un traitement très efficace est réalisé en prélevée. « Pour l’ensilage, il faut travailler après quelques jours sans pluie. On ensile l’après-midi, ce qui permet de gagner 2 à 3 points de matière sèche », explique l’éleveur.
Par rapport aux résultats d’analyse faite au laboratoire départemental, la valeur alimentaire de l’ensilage prise en compte pour le calcul des rations avec la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres est légèrement augmentée (voir p. ?). « On estime la valeur autour de 0,9 UFL/kg MS », résume Samuel Voyer. L’ensilage de sorgho entre dans la ration des vaches, qui vêlent de septembre à fin janvier. Il représente 30 % de la matière brute. Il est mélangé au bol avec 70 % d’ensilage de prairie temporaire, et complémenté avec un kilo de blé aplati. Du foin est également à disposition. L’ensilage de sorgho représente d’autre part un tiers en kilos bruts de la ration des jeunes bovins, avec aussi un tiers d’ensilage de maïs et un tiers d’ensilage de ray-grass. « Ils sont complémentés avec du blé aplati et l’avantage avec cette ration, c’est qu’on peut monter en blé en gérant le risque d’acidose. Ce n’est pas le cas avec une ration à base d’ensilage de maïs. »
Chiffres clés
- 150 vêlages de Charolaises en système naisseur engraisseur
- 170 ha de SAU : 30 de prairies naturelles, 80 de prairies temporaires, 13 d’ensilage de maïs, 7 d’ensilage de sorgho, 28 de céréales, 12 de tournesol