En Pays de la Loire, premier coup de pouce du fonds Élevons pour l’avenir
La filière viande bovine des Pays de la Loire se mobilise pour assurer l’avenir de la production et de tous les maillons qui la constituent. Le fonds de dotation, Élevons pour l’avenir, vient de remettre son premier coup de pouce à Jérôme Fouché, qui s’est installé il y a quelques mois en race charolaise.
La filière viande bovine des Pays de la Loire se mobilise pour assurer l’avenir de la production et de tous les maillons qui la constituent. Le fonds de dotation, Élevons pour l’avenir, vient de remettre son premier coup de pouce à Jérôme Fouché, qui s’est installé il y a quelques mois en race charolaise.
Jeune installé en bovin allaitant depuis mai 2023 à La Chapelle-sur-Oudon dans le Maine-et-Loire, Jérôme Fouché, 34 ans, ne s’attendait sans doute pas à ce qu’il y ait autant de monde à venir célébrer son entrée en agriculture, lui qui a eu sa vocation pour l’élevage « plutôt sur le tard » !
Mais il se trouve que Jérôme est le premier installé à bénéficier d’une dotation de la part du fonds régional Élevons pour l’avenir dédié à la viande bovine. Cette inauguration a donc été célébrée par la remise d’un chèque symbolisant son prêt d’honneur de 50 000 euros, le 25 septembre dernier, en présence de nombreux responsables et mécènes du fonds, d’élus locaux et régionaux, et de représentants du monde agricole.
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« L’installation, c’est l’affaire de toute la filière »
Le fonds Élevons pour l’avenir a pour vocation d’apporter un coup de pouce financier à des installations en Pays de la Loire, première région française pour la production de viande bovine avec un chiffre d’affaires de 965 millions d’euros (1). Mais cette richesse risque de se réduire : à ce jour, plus d’un tiers des éleveurs viande ont plus de 55 ans. La transmission et l’installation sont donc cruciales pour préserver ce capital et comme le souligne Sébastien Valteau, président d’Élevons pour l’avenir, « c’est l’affaire de toute la filière ».
En Pays de la Loire, en production de viande bovine, 34 % des chefs d’exploitation ont plus de 55 ans (source MSA)
Le parcours de Jérôme Fouché vers l’agriculture n’a pas été linéaire, mais il est finalement assez représentatif des installations d’aujourd’hui (et de demain). Fils d’éleveur, Jérôme n’avait d’abord pas du tout envisagé de poursuivre l’activité de son père, Michel : après son master dans le domaine du tourisme, Jérôme s’envole pour les îles Antipodes, voyage et passe notamment deux ans en Australie.
À son retour en France, il continue dans le domaine du tourisme en étant gestionnaire d’un camping. C’est finalement le Covid et ses conséquences dramatiques pour les activités touristiques qui le ramène, avec sa compagne, sur les terres familiales de La Chapelle-sur-Oudon. Ce retour, qui ne devait être que temporaire, se rallonge, notamment avec l’arrivée d’un enfant.
« Mon père ne s’y attendait pas du tout »
Et c’est à ce moment que le déclic se fait : « on s’est rendu compte qu’on s’épanouissait ici, décrit Jérôme. J’ai annoncé à mon père que je souhaitais reprendre la ferme. Il ne s’y attendait pas du tout. Mais aujourd’hui il est content et il m’encourage. »
Après avoir passé son BPREA, Jérôme s’est donc installé à la suite de son père sur 147 hectares dont 118 hectares en prairies, avec 150 vaches charolaises. Il va progressivement réduire le cheptel, autour de 120 à 130 mères.
L’encouragement de Michel à son fils se fait très concrètement sur le plan financier, par le biais d’un prêt familial. Le montant total de la reprise, 800 000 euros, nécessitait en effet que Jérôme multiplie les sources de financement. Aux côtés de son père et de la banque, le jeune éleveur a pu bénéficier d’une avance de 40 000 euros de sa coopérative, Terrena, avec laquelle il est en contrat pour 100 % de sa production (pour McDonald’s).
Le fonds de dotation est donc venu en appui de ce montage, participant, comme le souhaitent ses promoteurs, à créer un effet de levier pour débloquer d’autres sources de financement pour la reprise de fermes à capitaux élevés. Après ses débuts en 2023, le fonds souhaite monter en puissance et accompagner 15 installations en 2024 et 30 en 2025.
(1) Source : Agreste 2020
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À retenir
Un prêt d’honneur de 50 000 €, remboursé sans intérêts sur dix années, correspond à un gain financier net pour le jeune installé d’environ 15 000 € par rapport à un prêt classique à 4,5 %.