Le confinement favorise la renationalisation de la consommation italienne de viande bovine
Lors des différentes périodes de confinement, les Italiens ont accru le nombre de repas à domicile, avec à la clé une progression des achats dans les circuits de détail et en particulier dans les enseignes hard discount. « Alors que le chiffre d’affaires de la restauration en Italie était en hausse de 2 % par an depuis 2015, il s’est effondré de 23 % au premier trimestre 2020/2019 et de 64 % au deuxième trimestre. Ces baisses sont plus fortes encore que celles enregistrées en France (-13 % au premier trimestre et -61 % au deuxième trimestre) », expliquent les experts du groupe économie de l’Institut de l’élevage dans un récent rapport consacré à ce pays. À ce phénomène, s’est superposé le recul du nombre de repas en restauration hors foyer (RHF) liés à un secteur du tourisme en berne. Au final, la progression des achats dans les circuits de vente au détail ne compense pas le recul constaté dans les différents circuits de la RHF. « Le bilan consommation donne sur sept mois une baisse de 3,1 % d’une année sur l’autre », rapporte l’Institut de l’élevage.
Déhanchés à prix cassés
Qui plus est, ce recul de la consommation a été aggravé par des moins-values importantes pour certains muscles. « La fermeture de la restauration, qui constitue le débouché principal de certaines pièces nobles, a provoqué une chute de valeur brutale des déhanchés, qui auraient perdu près de 40 % de leur valeur entre février et avril. » Ils ont été réorientés vers les boucheries et la grande distribution qui n’ont pu les commercialiser qu’à prix cassés. « Par ailleurs, la présence des viandes importées bon marché qui ne trouvaient plus de débouchés en RHF a fini par faire pression sur les prix. »
Pour les engraisseurs italiens, ce contexte a pénalisé le prix des JB avec comme corollaire des retards dans les calendriers de sortie malgré cette renationalisation partielle du marché italien de la viande bovine. Sur les sept premiers mois de 2020, les importations italiennes ont baissé de 9 % par rapport à 2019, à 229 000 tec et ce recul concerne en premier lieu les viandes congelées et les préparations cuites.
Toutes les provenances sont concernées hormis la viande espagnole qui a enregistré de janvier à juillet une progression de 40 % de ses parts de marché, soit un total de 16 00 tec. « Le marketing espagnol a été particulièrement agressif en raison d’une consommation nationale très affectée par les restrictions concernant les restaurants, dans un pays où la viande bovine se consomme beaucoup hors domicile », souligne l’Institut de l’élevage.