La vaccination plutôt bien perçue
Maladies respiratoires. Une enquête a été menée pour analyser la perception de la vaccination par les éleveurs. Elle est bien perçue par les engraisseurs, mais les naisseurs émettent certaines réserves.
Maladies respiratoires. Une enquête a été menée pour analyser la perception de la vaccination par les éleveurs. Elle est bien perçue par les engraisseurs, mais les naisseurs émettent certaines réserves.

Les maladies respiratoires sont le problème n° 1 dans les ateliers d’engraissement. Vacciner les broutards de façon préventive est une solution mise en place par beaucoup d’éleveurs. Elle renforce l’immunité des animaux maigres et les rends plus résistants aux pathogènes, en particulier au cours des premières semaines suivant la mise en lot, période la plus à risque. Pour mieux connaitre leur perception de la vaccination, l’Institut de l’élevage a réalisé en 2015 une enquête auprès de 32 éleveurs naisseurs et/ou engraisseurs, 6 négociants et 6 vétérinaires. « La vaccination est plutôt bien perçue. 90 % des éleveurs vaccinaient leurs animaux. 70 % considéraient que « ça coûte cher, mais c’est rentable », et 10 % considéraient que c’est inutile », expliquait Béatrice Mounaix, chef de projet bien-être animal à l’Institut de l’élevage, à l’occasion de la conférence Grand Angle Viande organisée en novembre dernier par ce même Institut. Les vétérinaires interrogés étaient eux aussi plutôt favorables à la vaccination, mais soulignaient qu’il convenait de raisonner cette intervention à l’échelle de chaque élevage. « Ils nous ont aussi signalé qu’ils n’étaient pas forcément systématiquement les mieux placés pour conseiller les éleveurs. »
Vaccination chez le naisseur
Lorsque l’entretien était focalisé sur la vaccination des broutards, et notamment leur vaccination avant leur départ vers les ateliers d’engraissement pour qu’ils soient protégés pendant le déplacement et quand ils arrivent, le bilan est plus mitigé. Les éleveurs ont émis des réserves. Dans ces conditions, seul 60 % de l’échantillon interrogé considère que cet acte de prévention est efficace. Les freins sont en particulier liés à des difficultés d’ordres pratique et organisationnel, dans la mesure où avant qu’ils ne quittent l’exploitation de leur naisseur, la plupart des animaux sont conduits dehors à l’herbe avec leur mère. Vacciner signifie donc une primo-injection puis un rappel. Cela veut dire manipuler deux fois les animaux. Cela complique les choses pour rassembler et immobiliser les animaux dans les pâtures et réaliser les injections dans les bons délais.
À l’autre bout de la chaîne, les engraisseurs sont intéressés pour acheter du maigre au préalable vacciné chez le naisseur, mais ils entendent que le vendeur soit en mesure d’apporter la preuve que cette vaccination a réellement eu lieu et qu’elle a pu être réalisée dans de bonnes conditions. Quand il a été demandé aux naisseurs quelle était la plus-value qu’il convenait d’apporter à du bétail maigre préalablement vacciné conformément au protocole formulé par le laboratoire qui a fabriqué le vaccin, la plus-value souhaitée par les naisseurs oscillait le plus souvent entre 10 et 50 € par broutard.
Mais la vaccination n’est pas le seul volet à avoir été mis en avant. Plusieurs personnes interrogées ont indiqué qu’il serait souhaitable d’associer cette vaccination à d’autres critères. Et de citer en cela le fait d’avoir des animaux qui, certes puissent être vaccinés, mais qui soient également systématiquement écornés au préalable chez le naisseur dans leurs premiers jours de vie.
Dans le même ordre d’idée, les naisseurs ont également expliqué qu’ils avaient trop peu de retours sur les performances réalisées par leurs broutards. « Les naisseurs nous ont dit : ''on fait tout un travail sur la génétique et la préparation de nos broutards et on ne sait pas ce qu’ils deviennent'' », expliquait Béatrice Mounaix. Idem pour certains engraisseurs qui souhaiteraient en savoir davantage sur les exploitations d’où proviennent les broutards qu’ils achètent.
Ce sera l’un des objectifs du projet « Welhbeef ». Il sera lancé à compter de cette année avec différents partenaires, et visera à travailler sur le pré-conditionnement du maigre de façon à le préparer pour l’engraissement, en cherchant à améliorer les résultats sur la période de transition entre les deux exploitations puis au cours de la phase d’engraissement.