La nutrition animale se mobilise pour un plan protéines

La période de confinement a rappelé l’impérieuse nécessité pour la France et l’Union européenne de construire une stratégie protéines forte afin de répondre aux enjeux d’autonomie alimentaire. Le volet agricole du plan de relance a d’ailleurs identifié la nutrition animale comme un secteur stratégique.
La disponibilité en matières premières riches en protéines produites sur nos territoires s’érode. Certaines productions, comme le colza, reculent. « Les importations couvrent désormais 46 % des besoins en matières riches en protéines en France et 66 % en Europe pour la campagne 2018-2019 », a rappelé le Snia (Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale) lors d’une conférence de presse organisée en octobre dernier. Les deux tiers des tourteaux de soja importés proviennent du Brésil (2,1 Mt pour les fabricants d’aliments et éleveurs fabriquant leur propre aliment). « Nous nous sommes engagés pour améliorer la durabilité de ces importations et renforcer l’autonomie protéique de nos territoires à travers la démarche Duralim », a souligné François Cholat, président du Snia. L’objectif étant de parvenir à « zéro déforestation importée d’ici 2025 » à travers cette plateforme. Tout l’enjeu consiste à ce que les importateurs tracent et certifient ces lots. Pour la nutrition animale, cette certification occasionnera des surcoûts allant de 21 millions d’euros (soja et palme « durables ») à 69 millions d’euros (soja et palme « 100 % tracés »). Une estimation issue d’une étude à paraître réalisée par le Céréopa (bureau d’études), Abcis (instituts techniques animaux) et Duralim. « Les fabricants n’auront pas les moyens d’avaler ce surcoût », observe François Cholat. D’après cette étude, le surcoût au stade consommateur oscillerait entre 0,03 % et 0,45 % du prix de vente.