La Nouvelle agriculture démarre en viande bovine
Ter’élevage déploie progressivement la filière "Nouvelle agriculture" en bovins viande. Cinq segments ont été définis et ils ont tous démarré.
Ter’élevage déploie progressivement la filière "Nouvelle agriculture" en bovins viande. Cinq segments ont été définis et ils ont tous démarré.

Ter’élevage a lancé en 2016 sa démarche Nouvelle agriculture pour la viande bovine. La montée en puissance de cinq segments concernant des bovins accompagne le lancement début avril de la marque Nouvelle agriculture pour les filières lapin et volailles. Actuellement, 500 bovins sont produits selon ces cahiers des charges et sont mis en marché chaque semaine. « C’est un objectif ambitieux de long terme, mais nous allons l’atteindre étant donné l’accueil de nos clients », a déclaré Philippe Martineau, président d’Elivia. « Il s’agit de redonner confiance aux consommateurs et de créer de la demande. La première chose est de faire décoller ces marchés. »
Nouvelle agriculture est un projet d’agriculteurs, né de l’agriculture écologiquement intensive travaillée depuis dix ans par la coopérative. « L’idée directrice est de construire le marché à partir de ce que l’on fait en rapport aux attentes de la société, et non de façon soumise à ce que les autres ont l’impression que l’on devrait faire » a expliqué François Attali, directeur marketing stratégique de Terrena. « Le local n’est pas la seule façon de répondre au besoin de proximité exprimé par les consommateurs. » L’objectif est d’améliorer la rémunération de l’ensemble des producteurs. Pour créer de la valeur, il ne s’agit pas de vendre plus cher, mais de réduire le coût de production et de construire de la marge commerciale.
Oméga 3, nutri-facteurs et vitamine E
La Nouvelle agriculture pour les bovins est positionnée sur des programmes alimentaires basés sur l’herbe et le lin. « Les cahiers des charges – sauf celui pour les laitières – stipulent l’enrichissement en oméga 3 de l’alimentation et l’utilisation à l’auge de nutri-facteurs. Levures et extraits végétaux améliorent la santé, le fonctionnement du rumen en particulier, et le calme des animaux. Et la vitamine E assure une meilleure tenue de la viande », explique Jean-Jacques Bertron, responsable technique bovins de Ter’élevage.
Le segment phare pour la coopérative est celui des « génisses d’excellence ». Il porte sur des Charolaises (40 animaux par semaine actuellement) dont le prix est fixé à l’année. La plus-value nette éleveur est estimée à 120 euros de moyenne. Celui des « vaches prestige », pour des Charolaises en finition à l’herbe ou bien à l’auge, montera progressivement en puissance à partir de ce printemps (50 euros de marge nette éleveur par animal sur ce segment). Ter’élevage intégrera d’autre part prochainement à Nouvelle agriculture sous la dénomination « vaches premium » les bêtes de cheville blondes ou limousines qui sont commercialisées actuellement dans la filière « d’Anvial » (120 bêtes par semaine). Le plus petit créneau est celui des jeunes bovins charolais et blonds destinés à l’export, avec 30 animaux par semaine pour le moment, qui doit encore trouver sa place auprès des clients notamment italiens et grecs. La plus-value nette pour l’éleveur est de 45 euros par jeune bovin. Enfin, « sélection vaches laitières » concerne des réformes laitières déjà commercialisées sous un cahier des charges, amené à évoluer pour rejoindre Nouvelle agriculture (environ 100 bêtes par semaine).
L’organisation de producteurs poursuit d’autre part les actions engagées depuis 2012 pour soutenir l’engraissement de jeunes bovins. Ses contrats à objectifs partagés (COP) ont déjà bénéficié à 362 éleveurs pour au total 25 375 places (5 000 places pour le COP sérénité avec engagement sur dix ans, 7 680 places pour l’aide financière à la création de places, et 12 695 places pour la rénovation de places). L’atteinte de l’objectif de 33 000 places sur l’ensemble du plan est en bonne voie.