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Paille : quelles solutions pour sécuriser ses stocks ?

Entre mise à l’herbe tardive et retard des semis de céréales, des tensions se profilent sur les stocks de paille dans l’ouest de la France. Plusieurs leviers peuvent aider à sécuriser les disponibilités de litière.

bâtiment de stockage de la paille sur une exploitation agricole
Les stocks de paille, encore importants en Auvergne ou dans l'Est, font défaut sur la façade atlantique.
© Réussir

La France enregistre un recul des semis de céréales à paille de 400 000 hectares (-6,1 %) par rapport à 2023, d’après les estimations publiées par Agreste le 18 avril. Les situations sont cependant très contrastées selon les régions, avec un déficit marqué de paille sur la façade atlantique. « Entre 25 et 30 % des surfaces habituelles ne seront pas récoltées en paille en Pays de la Loire », estime Delphine Breton, chargée de mission viande bovine à la chambre régionale d’agriculture. Dans cette zone, les stocks de paille sont « au plus bas » en raison de la mise à l’herbe retardée de trois semaines. Les éleveurs commencent déjà à anticiper.

Anticiper les achats de paille

« Plusieurs éleveurs commencent déjà à réserver de la paille auprès de leur réseau », explique Delphine Breton. L’élevage bovin représente près des deux tiers des usages de paille, d’après Inosys-Réseaux d’élevage. Des tensions pourraient donc apparaître sur les secteurs les plus déficitaires.

Maximiser le temps passé à l’extérieur

La mise à l’herbe, retardée de trois semaines dans certaines régions à cause des pluies abondantes de ce printemps, a pu avoir lieu. Pour préserver les stocks de paille, le retour au bâtiment des animaux devra se faire aussi tard que le permettra la météo en fin de saison.

Surveiller l’humidité des fourrages

Afin d’éviter de trop salir les litières, il convient d’équilibrer les rations des animaux qui restent au bâtiment. Un point d’attention particulier doit être donné au taux de matière sèche des fourrages : il doit être d’au moins 35 % pour les ensilages d’herbe, et d’au moins 55 % pour les enrubannages. « Les fourrages récoltés actuellement sont encore très humides. Pour certains, il ne faut pas hésiter à réaliser un fanage », précise Delphine Breton.

Envisager des litières alternatives

Plusieurs alternatives existent pour remplacer les pailles de céréales dans les litières, comme les copeaux et plaquettes de bois, mais aussi d’autres substrats végétaux. « La paille de lin est peu utilisée, car le lin a un faible rendement en paille, mais c’est une litière satisfaisante qui pourrait être utilisée dans les zones où il est cultivé », évoque Delphine Breton.

En Auvergne et dans le Grand Est, les conseillers se veulent rassurants

En Auvergne, « il reste encore du stock de paille à la mise à l’herbe, du fait des bons rendements en paille par hectare obtenus l’an dernier », indique Jean-Baptiste Auger, conseiller bovins viande de la chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme. Les semis de céréales d’automne, dans les Combrailles et la Limagne, « avaient de l’avance », mais les chutes de température fin avril ramènent le calendrier à la normale. Le constat est similaire dans le Grand Est : « il y aura un peu moins de surfaces en 2024, mais pas au point d’être une source d’inquiétude », estime Florian Boyer, conseiller en Meurthe-et-Moselle, à qui un éleveur a affirmé cette semaine avoir « un an de paille d’avance » pour la première fois depuis plusieurs années. Dans cette région, une partie des assolements est modifiée pour implanter des cultures de printemps, principalement maïs et tournesol, à la place des céréales à paille.

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