Introduction de nouveaux bovins : une vigilance sanitaire indispensable
L'introduction d'animaux dans un élevage représente une phase à hauts risques pour la contamination du cheptel par de nouvelles pathologies. Cela constitue un axe d'actions prioritaires de la gestion sanitaire.
Les précautions prises en matière sanitaire à l'introduction vont concerner le ou les animaux introduits, mais aussi tout ou partie du cheptel introducteur. Être vigilant sur la qualité sanitaire du ou des bovins introduits, c'est d'abord intervenir sur leur espérance de vie. Cela sera d'autant plus important que le coût individuel des animaux concernés sera élevé. Mais, l'impact sanitaire, donc économique d'une introduction, présente un risque majeur au niveau collectif. En effet, nous sommes face à des maladies infectieuses contagieuses. En conséquence, tout animal introduit infecté peut potentiellement contaminer une partie importante des animaux qui seront à son contact à plus ou moins court terme. Cela implique que toute introduction devra être considérée avec les mêmes précautions sanitaires sans tenir compte de la valeur individuelle de l'animal.
Un isolement indispensable dès l'arrivée de l'animal
L'état « sain » d'un individu est caractérisé par un équilibre favorable entre ses défenses immunitaires et son état infectieux. Tout être vivant peut être porteur de germes spécifiques (agents de la maladie des muqueuses, la paratuberculose, l'IBR...) ou non-spécifiques (germes de diarrhées, de grippes...) et paraître sain car son système immunitaire maîtrise la population infectieuse. Rappelons la maxime de Pasteur : « le microbe n'est rien, le terrain est tout ». Tout stress important peut impliquer un déséquilibre immunitaire et permettre la reprise de développement d'éléments infectieux sans forcément entraîner d'état maladif chez l'animal concerné mais favorisant la contamination de ses congénères. Le retour à l'état d'équilibre, et donc la disparition du caractère contaminant nécessitera, dans la plupart des cas, deux à trois semaines. Or, le transport constitue un facteur de stress significatif pouvant induire un déséquilibre immunitaire nécessitant donc une période d'isolement de tout animal introduit.
Maladie des muqueuses et la paratuberculose
La situation vis-à-vis des maladies « historiques » que sont la brucellose, la tuberculose et la leucose s'avère très favorable. Elle a permis des allègements de contrôles avec, parallèlement, un renforcement de la surveillance des points à risques. Pour autant la vigilance doit toujours être de mise. Toute suspicion ou atteinte d'un cheptel par une de ces trois maladies entraîne la suspension ou le retrait de la qualification correspondante. Depuis 2006, l'IBR fait l'objet d'une réglementation nationale entraînant une nécessité de connaissance systématique du statut IBR de tout bovin introduit. Ces quatre maladies sont vices rédhibitoires pour les bovins avec les obligations de reprise que cela permet en cas de résultats positifs si les différentes actions sont réalisées dans les délais.
Cependant, les risques spécifiques s'avèrent aujourd'hui aussi importants avec d'autres dangers sanitaires. Les plus importants en élevage allaitant sont la maladie des muqueuses et la paratuberculose. Cela nécessite des apports de garanties et des recherches adaptées et la signature d'un billet de garantie conventionnelle entre le vendeur et l'acheteur pour une éventuelle annulation de la vente en cas de résultats positifs.
Bien gérer le volet sanitaire des introductions
Une gestion adéquate des introductions représente une des mesures de base indispensables pour la gestion sanitaire du troupeau. Elle se traduit par un isolement des animaux nouvellement introduits de 15 jours minimum associé à des contrôles adéquats (IBR, BVD, paratuberculose) après prise de connaissance du statut de cheptel d'origine (IBR, éventuellement paratuberculose). Pour la majorité des élevages allaitants qui introduisent peu de bovins, l'utilisation du billet de garantie conventionnelle est salutaire. L'évolution de la dimension des cheptels associée à la raréfaction de la main-d'oeuvre fait que, au-delà des maladies réglementées historiques (tuberculose, brucellose), la prévention gagne aussi à concerner les contaminations par de nouvelles pathologies, qu'il s'agisse de maladies spécifiques (BVD, paratuberculose... ) mais aussi des germes variés : diarrhées, grippes.... Cela implique une association stricte des mesures sanitaires de base aux recherches analytiques. En raison de la nécessaire adaptation à chaque élevage, pour toute information complémentaire, n'hésitez pas à contacter votre vétérinaire sanitaire ou votre GDS.