Alimentation
Intégrer l´aléa climatique dans le choix du système fourrager
Alimentation
« Au-delà des événements climatiques exceptionnels, pour lesquels il faudra nécessairement faire des achats de fourrage et de paille, il faudra davantage intégrer les aléas climatiques dans le conseil stratégique », a exposé André Pfimlin de l´Institut de l´élevage lors des journées de l´Association française pour la production fourragère fin mars. Il s´agit d´améliorer la robustesse du système fourrager ou du système d´alimentation, c´est-à-dire sa capacité à encaisser des variations des différents éléments qui le composent.
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La paille et le foin stockés en quantités supérieures constituent une solution pour les systèmes herbagers. ©S. Leitenberger |
La paille va devenir plus rare
« Dans les régions de cultures fourragères à base de maïs ensilage et de prairies temporaires, au-delà des silos de report qui constituent une solution efficace mais coûteuse, les sécurités les plus intéressantes restent les cultures à double fin telles les céréales à paille ou le maïs que l´on peut récolter en ensilage ou en grain. » Le sorgho grain ensilé ou les associations dactyle-luzerne peuvent améliorer la robustesse du système.
Dans les régions herbagères strictes, en particulier en montagne, c´est la paille et le foin qui constituent les deux maillons essentiels de la sécurité. « Les anciens estimaient prudent d´avoir un demi-hiver d´avance en foin. En fait, une demi-tonne de foin et une demi-tonne de paille d´avance par UGB pourrait être une solution qui fonctionne bien. » Le surcoût de ces stocks devra être comparé aux assurances calamités de plus en plus fréquentes et coûteuses. « Une solution de gestion collective ou mutualisée pourrait peut-être permettre de réguler les cours et de garantir un approvisionnement en dehors des périodes de moisson. » Car la paille est une matière première probablement appelée à devenir de plus en plus recherchée pour la production d´énergie, de matériau d´isolation, et pour les biocarburants de deuxième génération qui utilisent la plante entière. « Il faut aussi être attentif au fait que certains systèmes herbagers engagés dans des démarches de qualité ou de garantie d´origine limitent le recours à l´ensilage. Il faudra alors sécuriser les systèmes fourragers à partir de prairies permanentes pour ne pas dépendre des achats extérieurs. »
Source : Journées APPF des 27 et 28 mars 2007, Productions fourragères et adaptations à la sécheresse.