Christèle Pineau, du département Économie à l’Idele : « Calculer votre marge d'engraissement en pluriannuel et régulièrement »
Pour aider au mieux les éleveurs qui s’interrogent sur l’intérêt d’engraisser, l’Institut de l'élevage a mis au point une matrice de gain pour simuler sa marge à l’échelle de son atelier, en prenant en compte l’évolution des cours de l’aliment, du maigre et de la viande. Explications avec Christèle Pineau, du département Économie à l’Idele.
Pour aider au mieux les éleveurs qui s’interrogent sur l’intérêt d’engraisser, l’Institut de l'élevage a mis au point une matrice de gain pour simuler sa marge à l’échelle de son atelier, en prenant en compte l’évolution des cours de l’aliment, du maigre et de la viande. Explications avec Christèle Pineau, du département Économie à l’Idele.
![<em class="placeholder">Christèle Pineau, du département Économie à l’Institut de l’élevage (Idele)</em>](https://medias.reussir.fr/bovins-viande/styles/normal_size/azblob/2025-02/_rbv334_doss_engraissement_zoom_technique_niv1_05.jpg.webp?itok=butPaOMG)
« La matrice intègre le prix du broutard – qui constitue le premier poste de charges –, le coût de la ration et les frais nécessaires à cet acte d‘engraissement (abreuvement, paillage, électricité, …). La somme des charges précitée est soustraite du prix de vente, ce qui permet d’obtenir une marge et de déterminer les seuils d’acceptation du développement de l’engraissement sur son exploitation. Ces simulations économiques sont importantes à réaliser en amont – et ce, de façon pluriannuelle – car l’apport de trésorerie intervient au minimum 210 jours après une mise en place. Nous préconisons de répéter ces calculs régulièrement pour s’adapter aux contextes évolutifs des prix. Pour se donner toutes les chances de rentabilité, l’éleveur doit viser la meilleure autonomie possible, connaître les valeurs alimentaires de tous les fourrages et céréales distribués, avoir de quoi stocker et anticiper ses achats d’aliments. Il ne faut pas hésiter à comparer les coûts de différentes rations, à traduire en coût journalier par tête en phase d’engraissement et finition. S’agissant de l’organisation du travail, il convient d’étudier plusieurs options pour se simplifier l’astreinte, notamment dans la distribution alimentaire. Il est important de ne pas non plus sous-estimer le coût de mécanisation supplémentaire, les achats de semences et d’engrais, le temps dédié aux cultures et à remplir les silos… L’autonomie alimentaire engage aussi des charges. Le supplément en paille est également à surveiller, en cas d’achats extérieurs, bien que cette charge puisse pour partie être compensée par les unités d’azote disponibles par les effluents de taurillons. Tout doit être mis bout à bout pour arriver à une opération générant de la plus-value. »
Pour en savoir plus, lire | Viser la productivité, un impératif en engraissement
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