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Finesse d’os et développement musculaire pour un maximum de viande vive

Lauréat des Sabots d’or Parthenais 2016, Anthony Clisson valorise très bien ses animaux. La maîtrise de la reproduction et de l’alimentation lui permet d’optimiser le bon potentiel génétique du troupeau.

« L’ensemble des animaux sont inscrits et ce, depuis la création du troupeau par mon père en 1982. À mon installation en 2005, le cheptel naisseur-engraisseur était composé de 85 mères pour arriver par croît interne à 130 vêlages. Au départ en retraite de mon père, fin 2014, l’EARL Clisson a été créée. Seul sur l’exploitation, j’ai abaissé le nombre de mises bas à 95-100, tout en restant sur un système naisseur-engraisseur », explique Anthony Clisson qui dispose de 130 hectares dont 35 de céréales (blé, orge, triticale), 25 de maïs (16 en ensilage) et le reste en prairies.

La mise à la reproduction commence le premier décembre. Après deux à trois retours, les vaches sont réformées, « exception faite pour une très bonne vache. Je mets un maximum de génisses à la reproduction quitte à les vendre pleines ou à les réformer après vêlage. La perte d’un veau, le manque de docilité et de qualités maternelles (lait), l’âge (supérieur à dix ans), la fertilité sont les principales causes de réforme des femelles. Elles sont systématiquement échographiées ce qui me permet de faire des lots pour la mise à l’herbe. Les vides sont réformées », poursuit l’éleveur. Les vêlages commencent début septembre et durent tout l’automne. Une quinzaine de vaches mettent bas en janvier-février. Anthony Clisson procède de cette manière pour laisser les vaches dehors jusqu’au vêlage et ainsi gérer la place en bâtiment.

Une bonne maîtrise du taux de mortalité

Le taux de mortalité des veaux était de 8,9 % en 2015. Ce résultat est le fruit d’accouplements raisonnés et d’une surveillance accrue au moment des mises bas. Quinze jours à trois semaines avant vêlage, l’éleveur ramène les vaches sur une parcelle à proximité des bâtiments. Elles bénéficient alors d’un peu de correcteur avec des minéraux. L’exploitant prend également tous les soirs les températures des vaches susceptibles de vêler. Celles qu’il estime proches du terme restent en bâtiment la nuit. Les autres ressortent. Une caméra facilite la surveillance la nuit. Du point de vue sanitaire, toutes les vaches sont vaccinées contre les diarrhées néonatales. Des coproscopies et prises de sang sont réalisées pour le déparasitage. Les veaux, quant à eux, sont vaccinés contre la grippe et l’entérotoxémie.

Trois taureaux de monte naturelle complètent les 50 à 60 % d’IA. Les génisses sont toutes inséminées. « J’utilise tous les taureaux de testage à raison de deux à trois IA pour chaque mâle par an. C’est important pour l’évolution de la race. » Sur les trois taureaux, un est né sur l’exploitation, un a été acquis lors du concours national de la race 2014 à Moncoutant dans les Deux-Sèvres (champion jeune), le dernier a été acheté en ferme. « Les taureaux de l’exploitation proviennent principalement d’achats en ferme ou de la station de Melle (Deux-Sèvres). Mes choix se portent sur des reproducteurs avec un bon développement musculaire (DM ascendance paternelle de 103,8), de la finesse d’os, sans oublier des qualités maternelles (ALait de 101,6, IVMAT de 110,9) », note Anthony Clisson. Chaque année, l’éleveur vend 4 à 5 reproducteurs et essaie de mettre un taureau à la station d’évaluation de Melle. À noter que Ronchon, taureau diffusé à l’insémination (père : Intrus, GPM : Fantassin) est né sur l’exploitation et se trouve au Gaec Fallourd Riolan, l’élevage Sabot d’Or 2015.

Des poids en augmentation, en femelles comme en mâles

Les veaux nés de septembre à novembre sont sevrés début avril. Les femelles ressortent à l’herbe pour un vêlage trois ans, alors que les mâles partent à l’engraissement pour être vendus à 12 mois, à un poids carcasse moyen de 359 kilos en 2015 et pour un GMQ moyen de 996 grammes de carcasse par jour de vie. L’objectif de l’éleveur est de produire un maximum de viande vive. En trois ans, le PAT à 210 jours des femelles a progressé de 18 kilos pour atteindre 279 kilos. L'effet élevage sur le poids à 210 jours est de + 36,9 kilos. Le PAT à 210 jours des mâles est quant à lui de 331 kilos. Le poids carcasse des vaches a, quant à lui, augmenté de 25 kilos.

L’hiver, l’alimentation des vaches est distribuée à l’ensileuse une fois tous les deux jours et repoussée chaque jour. Elle se compose de paille, d’ensilage d’herbe, d’ensilage de maïs, de céréales, d’un correcteur azoté et de minéraux. La ration des génisses est identique mais en quantité différente. « La conduite des génisses la première année est assez soutenue pour obtenir un DS optimal. Une fois remises à l’herbe, elles sont complémentées. Les femelles sont engraissées au moins six mois, voire huit à neuf, pour obtenir des carcasses plus lourdes, avec une ration à base de céréales, d’un peu d’ensilage de maïs et d’herbe, d’un correcteur azoté, de paille et de foin. »

Avis d’expert

« Une orientation principale viande »

« Anthony Clisson fait preuve de beaucoup de maîtrise (reproduction, génétique, alimentation…) sur son exploitation. Il essaie de maintenir un cheptel pas trop volumineux sans pour autant pénaliser le poids des animaux. Les poids carcasses moyens des vaches de boucherie en attestent puisqu’ils atteignent 524 kilos en 2016. L’éleveur parvient à ce résultat grâce à une orientation génétique principalement tournée vers la viande. Il recherche de l’épaisseur, de la finesse et de la viande (ISEVR ascendance maternelle de 100,2), critères qui ont fait la renommée de la race tout en recherchant les qualités maternelles (ALait de 101,6 et IVMAT de 100,9). »

La Scape, une coopérative d’éleveurs pour valoriser les femelles

La Scape est une structure coopérative composée de 70 éleveurs de parthenaises qui détient 25 % d’une structure d’abattage, la SVEP (société des viandes des éleveurs de Parthenay). Les 75 % restants étant détenus par le groupement de producteurs Caveb. La Scape existe officiellement depuis deux ans mais son fonctionnement est effectif depuis quinze à vingt ans. « Quand on a une bête à vendre, on téléphone à la Scape qui envoie quelqu’un sur place pour estimer le prix et une possible labellisation et fournit les informations à la structure qui se charge de l’enlèvement. Le prix n’est pas définitif. Une commission composée de deux éleveurs, de la personne qui a vu la bête sur pied, d’un abatteur et d’un membre de la Caveb, se déplace une fois l’animal abattu, pour fixer le prix. Un éleveur en désaccord peut venir à l’abattoir voir la carcasse », explique Anthony Clisson. À réception de la facture, l’exploitant a également un retour sur la couleur, le poids carcasse et la note attribuée à la carcasse. La Scape écoule 1 000 bêtes par an dont 250 à Rungis. « Toutes mes vaches y sont vendues soit 25 à 35 par an. En 2016, le prix moyen était de 5,98 €/kg carcasse. »

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