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Au Gaec Le Riolan, dans les Deux-Sèvres
Des Parthenaises qui valorisent tout leur potentiel génétique

Lauréat des Sabots d’Or 2015, le Gaec du Riolan vend des reproducteurs mâles et femelles. La très bonne maîtrise de la reproduction et de l’alimentation permet de bien extérioriser le potentiel génétique du troupeau. 

À Secondigny, Michelle, Christian et Claude Falourd conduisent un troupeau de 140 Parthenaises de haute valeur génétique. À l’installation de Christian, il y avait douze vaches. « Nous n’avons jamais acheté de génisses, le troupeau n’a progressé que par croît interne. C’est long de monter jusqu’à soixante vaches, mais ensuite cela va assez vite », explique l’éleveur. Partant donc de ces souches « maison », et adhérant depuis 1984 au contrôle de performances, l’élevage s’est ménagé une jolie place dans le milieu de la génétique Parthenaise. Au sevrage, quarante-cinq génisses sont triées pour assurer le renouvellement du troupeau et toutes les autres sont proposées à la vente en tant que reproductrices. Les éleveurs vendent aussi pour la reproduction quelques jeunes vaches pleines et une partie des mâles (5 à 18 selon les années). Le Gaec est partie prenante dans chaque série de la station d’évaluation de Melle et participe aux concours de la race. Les éléments les plus célèbres du troupeau sont Ronchon, qui a été diffusé à l’IA après testage en ferme au Gaec, et Taïga. Cette dernière a tout simplement été championne à Paris pour la première participation des éleveurs à ce niveau de concours. Le troupeau a toujours été conduit dans la recherche des qualités de viande, sans jamais se concentrer uniquement sur le développement squelettique. Les facilités de vêlage sont une priorité. La docilité est aussi un critère important aux yeux des éleveurs, même si elle est bien maîtrisée dans la race.

Les poids de carcasse des vaches progressent tous les ans

Chaque année, trente-cinq à quarante vaches finies sont commercialisées, dont la moitié en filière label. L’autre moitié dépasse en effet souvent en âge les critères du label (une partie des jeunes vaches étant vendues pour la reproduction). Les poids de carcasse des vaches de réforme adultes progressent tous les ans. Leurs carcasses atteignent 525 kilos de moyenne en 2014. Le Gaec du Riolan travaille, pour toutes les femelles de boucherie, avec la Coopérative parthenaise des éleveurs. Côté mâles, les jeunes bovins sont finis à l’âge de 11,5 mois de moyenne et sont vendus à un négociant. Leur GMQ moyen est de 950 grammes de carcasse par jour de vie.

Les vêlages sont groupés sur octobre, novembre et décembre, et se prolongent un peu sur janvier et février. C’est depuis 2002 qu’une caméra de surveillance est utilisée. Le poids des veaux à la naissance atteint souvent 60 kilos. Ici, le taux de césarienne est de 3 à 4 %. « Nous avons toujours sélectionné les bassins des mères pour faciliter le vêlage, explique Claude Falourd. Nous intervenons moins qu’auparavant. Nous faisons très attention à l’alimentation des vaches avant vêlage. Les génisses sont inséminées avec des taureaux à vêlage facile. Et nous essayons cette année la semence sexée femelle sur cinq génisses pour des naissances plus faciles. » Les vingt vaches qui vêlent les premières sont aussi inséminées, ce qui permet aux éleveurs de profiter des taureaux de testage et des meilleurs taureaux d’IA. Finalement, environ 30 % des veaux de l’élevage sont issus de l’insémination. Pour la monte naturelle, les éleveurs disposent de trois taureaux adultes — l'un à 116 et deux à 114 d’Ivmat cette année — et d’un ou deux petits jeunes pleins d’avenir. Les éleveurs font échographier les vaches et les génisses à la fin de la période de reproduction, et quasiment toutes celles qui ne sont pas pleines sont mises tout de suite à l’engraissement, quel que soit leur niveau génétique. Pour les génisses, les éleveurs commencent à noter les chaleurs trois semaines avant le début prévu des inséminations pour repérer celles qui ne seraient pas cyclées.

Des rations économiques pour les femelles d'élevage

La ration de base pour tout le troupeau est constituée d'un mélange d’un tiers d’ensilage de maïs et deux tiers d’ensilage d’herbe, la part du maïs augmentant ensuite avec l’avancée en saison. Les vaches rentrent pour vêler et reçoivent ce mélange, avec du foin à volonté dans des rateliers. Les ensilages sont analysés tous les ans. Si leur qualité est insuffisante, la ration des vaches est ajustée avec un kilo de maïs grain humide. Les génisses consomment, avec ce même mélange d’ensilages, de l’enrubannage de luzerne à volonté. En cas de besoin, elles peuvent recevoir aussi un kilo de concentré et un peu de soja. Mais cette année notamment, elles ne consomment aucun concentré entre le sevrage et leur première lactation car la qualité des fourrages le permet. Sous la mère, la ration des veaux est très économique puisque Claude et Christian distribuent aux petits mâles et femelles de l’épeautre en plat unique. À partir de l'âge de 5 mois, l'epeautre est completé d'un correcteur azoté. Les jeunes bovins sont engraissés avec le même mélange d’ensilage que les vaches vêlées, et consomment à volonté un mash composé de 60 % des céréales de l’exploitation et 40 % d’un mélange de pulpe de betterave deshydratée, tourteau de lin et luzerne deshydratée. Au lieu de paille, ils reçoivent du foin de luzerne à volonté. Les vaches sont engraissées durant six à sept mois avec le même type de mash et de l'ensilage de maïs et d'herbe.

Chiffres clé
147 ha de SAU : 20 ha de maïs ensilage, 20 ha de blé, 21 ha de prairies naturelles et 85 ha de prairies temporaires ; 1 ha de pommiers et vente directe de pommes
140 Parthenaises
3,5 UMO dont 3 familiales et un salarié à mi-temps
Avis d'expert

"Des résultats toujours en progression"

"Le Gaec a toujours obtenu des résultats supérieurs à la moyenne de la race et en progression. Le choix des taureaux de monte naturelle a en particulier été toujours très judicieux. L’IVV est de 364 jours en 2014, et 371 jours en 2015. Le taux de mortalité des veaux a été exceptionnel en 2014 (3,7 %) et bien maîtrisé en 2015 (7,7 %). On peut cependant considérer qu’il reste encore une marge de manœuvre pour gagner quelques veaux chaque année. Les veaux réalisent de bonnes performances sous la mère. Sur la campagne 2014, les PAT 210 j sont de 312 kg pour les mâles, soit près de 30 kg de plus que la moyenne de la race, et de 270 kilo pour les femelles. Ce potentiel génétique est bien confirmé par les résultats technico-économiques de l’élevage."

Dany Chartrain, Bovins Croissance Sèvres Vendée

Une sécurisation du système fourrager 

Le Gaec du Riolan a amélioré depuis cinq ans la sécurité fourragère de son système en ménageant une marge de sécurité sur les surfaces implantées en maïs et en diversifiant ses fourrages. En principe sur les vingt hectares de maïs, une quinzaine d’hectares sont ensilés, deux hectares sont conservés en maïs grain humide, et trois hectares de maïs grain sont vendus ou échangés contre un mash. 

Cette organisation apporte de la souplesse à la gestion des stocks en cas d’année sèche. Les éleveurs ont d’autre part dans la même optique augmenté depuis trois ans la place de la luzerne dans leur assolement. Celle-ci occupe sept hectares. Elle est chaulée tous les ans (1 t/ha) et elle dure très bien, en donnant trois ou quatre coupes par an. 

Pour les prairies, les éleveurs ensilent une trentaine d’hectares de prairies et récoltent du foin sur environ soixante hectares. L’enrubannage n’est utilisé qu’en recours en cas de conditions climatiques défavorables à un chantier de foin. Les prairies temporaires sont essentiellement des associations de fétuque, RGA et trèfle. Des mélanges suisses ont pris aussi désormais une belle place dans le système fourrager avec vingt hectares. Le pâturage est conduit par lots d'une vingtaine de vaches qui tournent sur trois ou quatre parcelles tous les huit jours.

Les éleveurs vendent un peu de blé les bonnes années. Par contre ils doivent acheter systématiquement 80 à 100 hectares de paille à presser par an. Ce n’est pas difficile d’en trouver car il y a malheureusement de moins en moins d’élevage dans la zone voisine de Niort. « Nous nous fournissons depuis vingt ans chez le même céréalier. »

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