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Génétique bovine
Dans le Tarn, un élevage basé sur un juste équilibre entre insémination et monte naturelle

Josette et Jean-Claude Alary ont quitté leur Aveyron natal et ont repris dans le Tarn un cheptel limousin pour lequel ils poursuivent le patient travail de sélection entamé par leurs prédécesseurs.


Pas banale l´histoire de Josette et Jean-Claude Alary. En 1999, ils quittent leur ferme du Lévezou avec ses brebis laitières et son atelier d´engraissement de génisses où ils s´étaient installés voici dix-huit ans pour partir une centaine de kilomètres plus au sud dans les monts de Lacaune. Là, aux confins du Tarn, de l´Aveyron et de l´Hérault, ils reprennent en location une exploitation de bonne dimension et rachètent le troupeau limousin en place. « Nous avons repris ce cheptel à la famille Gareng. Ils avaient démarré leur travail de sélection en 1979. Il nous est donc paru tout naturel de le poursuivre. »

Maintenir sur le cheptel les facilités de vêlage de la Limousine
Pour des questions sanitaires et compte tenu de la période de vêlage, la plupart des veaux naissent dans les pâtures avec, en 2002, 70 mises-bas en octobre et 30 en novembre. Les vaches sont préalablement allotées par lot d´une petite vingtaine en fonction de la date de saillie ou d´insémination. Les lots de femelles prêtes à vêler ne sont pas pour autant rapprochés à proximité immédiate de la maison d´habitation. Inutile de dire que Jean-Claude Alary est particulièrement attentif pour maintenir sur son cheptel l´un des points forts de la Limousine, à savoir ses facilités de vêlage. Il est intransigeant sur la qualité du bassin des génisses de renouvellement tout en privilégiant celles issues de souches ayant fait leurs preuves et possédant si possible un bon niveau d´indexation. « Une vache doit vêler seule. L´an dernier sur 115 vêlages, nous n´en avons assisté que deux pour des veaux qui arrivaient par l´arrière. »
©F. d´Alteroche


Mise à la reproduction des génisses en monte naturelle
Suivant les lots, la rentrée à l´étable s´échelonne en novembre et décembre. La mise à la reproduction de la trentaine de génisses conservées pour le renouvellement a lieu en monte naturelle avec un taureau adulte connu pour ne pas donner de veaux trop lourds à la naissance. La quarantaine d´inséminations artificielles réalisées chaque année ne concerne que les vaches adultes sur chaleurs naturelles. « On démarre les inséminations au 15 décembre et on arrête mi-janvier, exception faite des quatre inséminations de testage. » Les vaches inséminées se répartissent en trois catégories. Celles qui entrent dans le cadre du programme d´accouplements dirigés mis en place d´un commun accord avec Midatest, celles inséminées avec des taureaux agréés viande et élevage ou autorisés à l´IA au vu du bon niveau de leur indexation Iboval et enfin quelques IA de testage. L´an dernier, quatre vaches ont été inséminées dans le cadre des accouplements dirigés planifiés avec Midatest. Pour la campagne en cours cinq vaches ont d´ores et déjà été programmées.

Alimenter les programmes « race pure » et « viande précoce »
«Les femelles retenues qui entrent dans le cadre des accouplements dirigés sont d´abord triées sur le papier à partir des index », explique Benoit Cayrel, technicien en charge de ce suivi. « Puis toutes les vaches a priori intéressantes sont vues dans les élevages dans la mesure où leurs propriétaires sont intéressés par cette démarche. Cela permet d´examiner chacune pour voir si elle n´a pas de défauts rédhibitoires (qualités de race, caractère, aplombs, mamelle...), et de discuter des grandes caractéristiques de sa production avec son propriétaire afin de vérifier si cela confirme ou infirme les données de son indexation Iboval. J´en profite pour leur présenter quel est l´objectif de ce programme en détaillant les conditions financières. En 2002, 228 vaches ont ainsi été accouplées sur la zone Midatest dans 81 élevages. » Les accouplements dirigés qui sont ensuite proposés sont destinés à faire naître des taureaux aux caractéristiques intéressantes afin d´alimenter les programmes « race pure » et « viande précoce ».
©F. d´Alteroche

Peu après le sevrage, les veaux mâles les plus intéressants sont donc en priorité destinés à intégrer les stations d´évaluation moyennant un dispositif d´incitation financière. Il s´agit alors de la station de Lanaud pour les animaux plus particulièrement destinés au programme « race pure » ou bien encore les centres locaux comme Gélioc pour ceux plutôt destinés au programme « viande précoce ». L´objectif avoué de ce programme est ensuite bien sûr d´améliorer la qualité du recrutement pour les jeunes taureaux destinés à alimenter le programme collectif d´amélioration génétique conduit par France Limousin Testage.
Les taureaux utilisés pour ces accouplements dirigés font partie du panel de l´offre génétique classiquement offert par le GIE France Limousin Testage. Ce qui n´exclut pas au besoin de sortir quelques doses de la réserve génétique.

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