Congrès d’Elvea France : hausse de la consommation en trompe-l’œil, selon Culture Viande
Pour les opérateurs de la filière bovins viande réunis au congrès d’Elvea France, au Mans le 29 juin dernier, la consommation calculée par bilan en France qui progresse depuis le début de l’année ne reflète pas totalement la réalité du marché.
Pour les opérateurs de la filière bovins viande réunis au congrès d’Elvea France, au Mans le 29 juin dernier, la consommation calculée par bilan en France qui progresse depuis le début de l’année ne reflète pas totalement la réalité du marché.
Malgré les chiffres montrant une hausse de la consommation calculée par bilan, « la baisse de la consommation de viande bovine est une réalité incontournable », a déclaré Philippe Pruvost, administrateur de Culture Viande le 29 juin, à l’occasion de l’assemblée générale d’Elvea France. Selon une note de conjoncture de FranceAgriMer, « au premier trimestre 2023, la consommation par bilan a progressé de 2,2 % au regard de 2022 ». Cette estimation « ne prend pas en compte le stockage dans les entreprises », a contesté M. Pruvost lors de l’assemblée générale d’Elvea France. Et de souligner que « le niveau historiquement élevé des cotations [au stade production] a un impact sur la consommation, qui s’oriente vers les marques distributeurs au détriment du Label rouge ». En semaine 26 (du 26 juin), le prix moyen pondéré des gros bovins entrée abattoirs se situait à 5,18 €/kg. Un niveau élevé qui s’explique par la décapitalisation et la « volonté commune des abatteurs de maintenir les cours », selon Philippe Pruvost. Avec 1,514 Mtéc en 2022, la consommation de viande bovine (y compris veau) a progressé de 1 % par rapport à 2021. Mais elle « n’a pas retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire de la Covid-19 » (-1,9 % par rapport à 2019), constate FranceAgriMer dans son bilan annuel.
Interrogé par Agra Presse, le chercheur de l’Inrae Vincent Chatellier rappelle que ces chiffres recouvrent effectivement une « consommation théorique apparente », et qu’ils restent « très sensibles à la période exacte prise en référence ». Par exemple, une note d’Agreste montre une consommation à -3,5 % sur un an au mois d’avril, mais à +1,2 % pour la période janvier-avril. Aux yeux du chercheur, « le recul demeure faible au regard de l’inflation, ce qui témoigne d’une belle résistance globale du marché ».