Bovins viande : agir tôt pour faire barrage aux boiteries
Les boiteries, problématique peu considérée jusqu’à ces dernières années, prennent de l’ampleur dans les élevages allaitants. Les instituts techniques, groupements sanitaires et professionnels de la filière mettent les bouchées doubles pour trouver des moyens de maîtrise adaptés à la production.
Les boiteries, problématique peu considérée jusqu’à ces dernières années, prennent de l’ampleur dans les élevages allaitants. Les instituts techniques, groupements sanitaires et professionnels de la filière mettent les bouchées doubles pour trouver des moyens de maîtrise adaptés à la production.
Qu’ils soient naisseurs ou engraisseurs, les éleveurs allaitants font de plus en plus appel à un pédicure bovin pour des problèmes de boiteries. Les dégâts de ces pathologies multifactorielles sur les cheptels gagnent à être connus et à être redoutés surtout. En France, une étude menée par la chambre d’agriculture de l’Aisne auprès de quinze éleveurs engraisseurs de jeunes bovins a montré que 16 % des animaux étaient vendus précocement dont 75 % à cause de problèmes de boiterie. Ces départs anticipés impliquaient une sous-valorisation moyenne de 100 euros par taurillon(1). Ce premier constat alarmant pousse aujourd’hui les acteurs de la filière à se saisir de cette problématique.
Confrontés à des cas de boiteries depuis plusieurs années, les trois éleveurs interrogés dans ce dossier ont chacun déployé des stratégies de lutte propres à leur système. « Elles se discutent au cas par cas en fonction des moyens dont ils disposent et du temps qu’ils sont prêts à investir pour contenir la maladie. Le tout est d’être réactif et constant dans ses pratiques », soutient Isabelle Delaunay, enseignante coordinatrice de la formation des pédicures pour bovins et parage bovin au CFPPA du Rheu, en Ille-et-Vilaine. Pour ceux qui ont la chance d’être encore indemnes, ils sont encouragés à renforcer leur vigilance lors de l’arrivée de nouveaux pensionnaires et sur les conditions d’environnement de leur exploitation (logement, place à l’auge, accès à l’eau…).
À l’échelle nationale, les projets sont lancés pour objectiver précisément l’ampleur des boiteries et identifier des moyens de maîtrise adaptés. Des travaux génétiques portés sur le plus long cours émergent également pour améliorer la morphologie du sabot et la santé du pied parmi les principales races allaitantes.
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À savoir
En ligne depuis 2017, le site boiteries-des-bovins.fr est conçu pour reconnaître, prévenir et gérer les boiteries le plus rapidement possible. Cette plateforme pédagogique est destinée aux éleveurs et à leurs conseillers. « Si les contenus sont davantage apparentés au lait, les éleveurs de bovins allaitants peuvent aussi y trouver leur compte, renseigne Aurore Duvauchelle Waché, vétérinaire chargée de projets santé et bien-être des ruminants à l’Idele. Toutefois, ça reste de l’information, pas de la formation ! »