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Atelier complémentaire : « Mes vaches mangent toutes les drêches issues du brassage »

Margot Morisot, dans l’Aude, a développé un atelier de bière fermière en complément de son élevage Angus. Les drèches, distribuées aux vaches, constituent un apport de protéines important.

Margot Morisot, 30 ans, éleveuse et brasseuse en agriculture biologique à la ferme de l’Agafous à Rodome dans l’Aude.
Margot Morisot, 30 ans, éleveuse et brasseuse en agriculture biologique à la ferme de l’Agafous à Rodome dans l’Aude.
© J. Bonnery

Margot Morisot s’est installée avec un troupeau de quinze mères et un taureau de race Angus en 2018 sur le petit plateau de Sault dans l’Aude. « Afin d’accueillir mon troupeau et mon futur projet de brasserie, j’ai acheté l’ancien hôtel-restaurant du village qui était vendu avec un bâtiment d’élevage et une quinzaine d’hectares. J’ai aussi 100 hectares en fermage », retrace-t-elle. La mise en place de l’unité de brassage à la ferme prendra trois ans.

Margot cultive l’ensemble des céréales qu’elle brasse : de l’orge principalement, de l’avoine et du seigle, ainsi que du houblon. « Je fabrique des bières en fonction de ce que je peux faire pousser ici, à 1 000 mètres d’altitude. Je produis deux brassins de 500 litres par mois, ce qui équivaut à 12 000 litres par an », décrit-elle.

Un gage d’indépendance

Avoir deux ateliers demande de l’organisation, mais selon Margot, ceux-ci vont bien ensemble. La brasserie transforme l’amidon des céréales en sucre, et le sucre en alcool. Dans les résidus, il reste uniquement les protéines qui sont un très bon apport pour les ruminants. « Mes vaches mangent toutes les drêches issues du brassage. Lorsqu’elles sont en bâtiment de janvier jusqu’à la mi-mai, je distribue aussi environ 500 grammes par vache et par jour de résidus de tri de céréales cassées ou trop petites. Cela représente des économies non négligeables à l’échelle de mon système puisque j’achetais avant 100 % de l’aliment, soit 4 tonnes par an à 400 euros la tonne. Maintenant, je n’achète plus que 500 kg de luzerne pour complémenter », apprécie l’éleveuse.

L’hiver, le troupeau à l’étable mobilise plus de temps, mais c’est aussi une période où l’activité de brasserie est plus calme. « L’avantage de la bière, c’est qu’on peut avoir du stock. Et puis, cela permet aussi de varier les tâches, affirme Margot. Si je n’avais pas la bière comme deuxième atelier, il aurait fallu que je double la taille de mon cheptel bovin, mais je n’aurais pas pu rester seule ». L’éleveuse fait appel, pour 330 heures à l’année (12,70 €/h), au salarié du groupement d’employeurs de la Cuma du Petit Plateau, à laquelle elle adhère.

Rédaction Réussir

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