Aller au contenu principal

Antibiotiques de croissance : la France prolonge l’interdiction sur les viandes importées

Dans l’attente d’avancées concrètes à l’échelle européenne, la France a renouvelé, le 2 mars, l’interdiction d’importer des viandes issues d’animaux traités avec des antibiotiques promoteurs de croissance.

Comme le texte de février 2022, cet arrêté national anticipe l’entrée en vigueur de l’article 118 du règlement de l’Union européenne sur les médicaments vétérinaires de décembre 2018.
Comme le texte de février 2022, cet arrêté national anticipe l’entrée en vigueur de l’article 118 du règlement de l’Union européenne sur les médicaments vétérinaires de décembre 2018.
© B. Guirriec

Un arrêté paru au Journal officiel, le 2 mars, interdit l’importation et la commercialisation des « viandes et produits à base de viande issus d’animaux ayant reçu des antimicrobiens pour favoriser la croissance ». Le texte pérennise cette interdiction, qui avait déjà été instaurée pour un an par un précédent arrêté du 21 février 2022. La France, qui n’est pas parvenue à accélérer la mise en œuvre concrète de cette mesure au niveau de l’Union européenne (UE), a pris la décision d’appliquer cette règle à l’échelle nationale.

« Aucun suivi par l’administration »

Comme le texte de février 2022, cet arrêté national anticipe ainsi l’entrée en vigueur de l’article 118 du règlement de l’UE sur les médicaments vétérinaires de décembre 2018. Les modalités d’application restent inchangées : les importateurs sont tenus de collecter des informations sur la provenance des animaux et d’évaluer le « risque » qu’ils aient reçu des antibiotiques facteurs de croissance. Le cas échéant, ils doivent mettre en œuvre des « mesures d’atténuation du risque » en demandant des garanties de conformité à leurs fournisseurs.

Pour la Fédération nationale bovine, qui a réagi sur Twitter, « ce texte publié il y a un an n’a jamais été appliqué. Il n’a donné lieu à aucune instruction ni aucun suivi par la Direction générale de l’alimentation (DGAL) ».

Un dossier à l’arrêt au niveau européen

À l’échelle européenne, le dossier est toujours à l’arrêt un an après. « Le projet d’acte délégué (1), sur lequel une consultation a été lancée par la Commission européenne au mois de décembre 2022, ne contient aucune mesure visant à rendre effective l’interdiction de l’usage des antibiotiques en tant que promoteurs de croissance dans les élevages des pays tiers qui exportent vers l’Union européenne », dénonçaient dans un communiqué commun la Fondation de l’Homme et de la Nature, l’Institut Veblen et Interbev en janvier 2023. Le texte européen était censé entrer en vigueur au plus tard le 28 janvier 2022.

« L’acte délégué renvoie à deux actes d’exécution relatifs à la liste des pays tiers agréés à exporter leurs viandes vers l’UE et aux exigences devant figurer dans les certificats », détaille Jean-Luc Angot, chef du corps des inspecteurs de santé publique vétérinaire. Or, d’après le spécialiste, aussi président de la section "Prospective, société, international" du CGAAER (2), « aucun groupe d’experts n’est prévu à ce stade pour la préparation de ces actes d’exécution ».

« De fait, aucune de nos contributions sur le projet d’acte délégué sur les médicaments vétérinaires n’a été prise en compte », déplore Mathilde Dupré, codirectrice de l’Institut Veblen.

(1) L’adoption de l’acte délégué doit permettre de mettre en œuvre concrètement l’article 118 du règlement de l’UE sur les médicaments vétérinaires de décembre 2018 interdisant les importations de viandes issues d’animaux traités aux antibiotiques promoteurs de croissance.
(2) Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux.

Les plus lus

<em class="placeholder">« Toutes les rations sont revues chaque année, une fois tous les fourrages récoltées et leur composition évolue en fonction des opportunités d&#039;achats de sous-produits ...</em>
Engraissement : « Chaque broutard acheté m'a permis d'obtenir une marge nette de 120 euros »

Thomas Rondier, à la tête d’un système naisseur-engraisseur avec achat dans le Cher, est parvenu au cours des cinq dernières…

Taureau Limousin et ses éleveurs sur le podium du concours général agricole au salon de l'agriculture 2025
Salon de l'agriculture 2025 : Shweps RJ jugé meilleur taureau du concours qualités bouchères de la race limousine

Six taureaux de type viande étaient en lice au concours qualités bouchères de la race limousine au Salon de l'agriculture,…

balle ronde paille chargement pailleuse
Astuce d’éleveur : « Je travaille en sécurité grâce à un support de chargement des balles dans la pailleuse et une tablette d’écornage »

Patrick Feuillet, à Mont-Saint-Jean dans l’Aisne, élève seul 80 mères charolaises. Pour travailler en sécurité, il multiplie…

<em class="placeholder">Nicolas Urbain naisseur engraisseur en race limousine dans la Creuse</em>
Engraissement : « Mon autonomie est poussée un cran plus loin »

Nicolas Urbain, situé dans la Creuse, ne laisse rien partir en maigre. En 2023, la marge brute de son atelier viande frôle 157…

Concours général agricole 2025 race limousine
Salon de l’agriculture 2025 : Tanguy et Royale sont sacrés champions du concours de la race limousine

Ce jeudi 27 février 2025 au Salon de l’Agriculture, la crème de la limousine, race à l’honneur, a pris place sur le grand ring…

Taureau et vache suitée charolaise sur le podium du salon de l'agriculture 2025. Les rubans tricolores les marquent comme champions du concours.
Salon de l'agriculture 2025 : Toranto et Pétale sont les grands champions du concours de la race charolaise

La race charolaise ouvre le bal des concours des races allaitantes ce dimanche 23 février 2025 au Salon de l’agriculture, à…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande