Planification écologique : les agriculteurs bio appellent le gouvernement à soutenir l’offre et la demande
Dans un communiqué qu’elle vient de publier, la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) explique comment la planification écologique doit mettre le développement de la bio au cœur de sa stratégie dès 2024 pour atteindre 21 % de surfaces bio en 2030.
Dans un communiqué qu’elle vient de publier, la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) explique comment la planification écologique doit mettre le développement de la bio au cœur de sa stratégie dès 2024 pour atteindre 21 % de surfaces bio en 2030.
Si la fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab) reconnaît que la bio « traverse une crise de marché depuis deux ans », elle estime qu’elle « n’en reste pourtant pas moins le seul modèle agricole qui permet de concilier souveraineté, rendements et durabilité ». Et ce au moment où Elisabeth Borne détaille la feuille de route sur la planification écologique.
Selon la Fnab, « pour remettre la France sur les rails des objectifs européens qu’elle s’est fixée, 18 % de surfaces bio en 2027 et 21 % en 2030 », la planification écologique doit mettre le développement de la bio au cœur de sa stratégie dès 2024, avec à la fois un soutien à l’offre et un soutien à la demande.
Lever les freins à la conversion en agriculture bio
La Fnab estime que la PAC 2023-2027 a tout misé sur une « conversion incitative avec un soutien qui diminue énormément après les cinq premières années » et martèle que « ce qui bloque aujourd’hui la dynamique de conversion, c’est bien l’incertitude sur les revenus des fermes bio dans la durée ».
Une seule solution : rendre la rémunération bio attractive sur le temps long
Philippe Camburet, président de la Fnab et céréalier bio dans l’Yonne explique : « pour encourager les grandes surfaces et notamment les céréaliers du centre et du Nord à se convertir, il n’y a qu’une seule solution : rendre la rémunération bio attractive sur le temps long ». C’est pourquoi le syndicat des producteurs bio demande que la France augmente dès le 1er janvier 2024 son écorégime bio au niveau maximum possible prévu par les textes, à savoir 145 euros par hectare et par an.
« Mettre en place une véritable politique de la demande »
Au chapitre de la demande, « le gouvernement s’est fixé des objectifs sans se donner les moyens de les atteindre » regrette la Fnab. « On attend depuis cinq ans que la commande publique se mette en route » commente Philippe Camburet. Pour y parvenir, la Fnab réclame :
• L’atteinte des objectifs d’Egalim le plus rapidement possible ;
• Des mesures pour que tous les Français·es puissent manger bio, même les plus précaires, comme la mise en place du chèque alimentaire durable promis par le Président de la République ;
• Un encadrement strict des prix et des marges tel que promis par la loi Egalim en 2017.
Former et installer la relève des agriculteurs bio
La Fnab qui fait observer que la pyramide des âges est identique à celle de l’agriculture conventionnelle estime qu’il faut former et installer la relève. « Aujourd’hui l’agriculture biologique a du mal à trouver sa place dans les lycées agricoles, il faut que la LOA propose des solutions pour qu’en sortant de formation initiale tous les élèves connaissent et comprennent le fonctionnement de l’agriculture biologique » estime Thomas Montagne, référent enseignement formation à la FNAB.
Un module bio obligatoire par semaine en lycée agricole
Cette dernière demande donc l’intégration d’un module bio obligatoire de 3 à 6 heures par semaine en lycée agricole.