[Coronavirus Covid-19] Des maraîchers bio en vente directe « submergés par la demande » pendant le confinement
En Gironde, le Jardin de Quentin a fait face à la forte augmentation de la demande bio et locale pendant le confinement. Mais l'exploitation maraîchère bio a surtout voulu se montrer solidaire auprès des adhérents des Amap qu’elle livre depuis de nombreuses années.
En Gironde, le Jardin de Quentin a fait face à la forte augmentation de la demande bio et locale pendant le confinement. Mais l'exploitation maraîchère bio a surtout voulu se montrer solidaire auprès des adhérents des Amap qu’elle livre depuis de nombreuses années.
« Dès la première semaine, on a été submergé », témoigne Aurore Sournac, responsable du Jardin de Quentin, une exploitation maraîchère située à Eysines, dans la ceinture verte bordelaise. Installés hors-cadre familial en 2000, et passés en bio en 2009, Aurore Sournac et son mari travaillent maintenant avec cinq salariés sur 7,5 ha en agriculture biologique (6 ha de maraîchage en plein champ et 1,5 ha de serre) et 4,5 ha de plein champ en conventionnel. « En 2007, nous avons découvert les AMAP. Nous avons débuté ce mode de commercialisation en 2008 puis quitté le circuit de commercialisation traditionnel en deux ans », témoigne Aurore Sournac.
Cette crise a mobilisé beaucoup d’énergie
Aujourd’hui, le Jardin de Quentin livre 550 paniers par semaine auprès de treize Amap, approvisionne un distributeur automatique et fournit un magasin de producteurs avec une gamme de cinquante légumes par an. L’effet de la crise Covid-19 s’est fait sentir de différentes manières selon les modes de commercialisation. La demande des « Amapiens » s’est accrue de 50 % avec des paniers ou demi-paniers supplémentaires. « Nous avons assuré à nos clients qu’ils ne manqueraient pas de légumes, cela a été notre manière de se montrer solidaires vis-à-vis d’eux comme ils peuvent l’être avec nous dans les moments difficiles. Ils ont également été rassurés par les gestes barrières mis en place lors des distributions », mentionne la productrice. Même remarque pour le magasin de producteurs, installé à Cissac dans le Médoc, et qui compte 17 membres dont trois maraîchers. De nouveaux clients se sont ajoutés aux habitués, l’attrait du « local » primant plus que le « bio ». Avec le déconfinement, la fréquentation se maintient même si le panier moyen a tendance à diminuer. Le distributeur est toujours pris d’assaut et Aurore Sournac y fait régulièrement des allers-retours. Cette crise a mobilisé beaucoup d’énergie au Jardin de Quentin avec parfois des difficultés d’approvisionnement dues au temps très (trop) pluvieux de mars. Si elle a resserré les liens avec les adhérents des Amap et les membres du magasin de producteurs, elle a aussi fait naître une certaine amertume chez Aurore Sournac voyant l’exaspération de certains clients, souvent très occasionnels, à ne pas disposer de produits. « Les responsables politiques ont demandé aux agriculteurs d’être là pour nourrir les gens. Ils ne se sont pas posé la question de savoir comment nous faisions pour faire garder nos enfants », fait aussi remarquer la mère de famille.
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