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Énergie solaire
Bien penser son installation solaire en élevage

Outre l’aspect environnemental et écologique positif, la production d’énergie solaire peut apporter un complément de revenu intéressant.

Les énergies renouvelables font désormais partie du paysage agricole au même titre que les pratiques agroécologiques ou que les mesures d’économie d’énergie. Mais pour valoriser l’énergie solaire, l’éleveur devra faire un investissement plus ou moins conséquent pour la mise en place et le fonctionnement de l’installation, il vaut mieux bien réfléchir et connaître les possibilités. Néanmoins, ceux qui ont franchi le pas sont pour la majorité satisfaits de leur retour sur investissement et apprécient de produire eux-mêmes de l’énergie. De nombreux bâtiments agricoles entrent dans la dynamique de l’agrivoltaïque, c’est-à-dire l’intégration de panneaux solaires dans leur toiture.

Déjà 7 500 élevages d’herbivores installés

Les investissements liés à ces installations peuvent être en partie absorbés par des entreprises spécialisées dans l’énergie solaire. Les conseils régionaux, départementaux, l’Union européenne et les parcs naturels régionaux plébiscitent également la mise en place de ces infrastructures qui s’intègrent dans la dynamique actuelle de protection de l’environnement et d’économie d’énergie. En France, ce sont plus de 7 500 exploitations d’élevage herbivore qui produisent de l’énergie via des panneaux photovoltaïques. Cette production inépuisable représente donc une source de revenu complémentaire pour les éleveurs et annonce l’arrivée de nouveaux services sociétaux rendus par l’élevage.

Bénéficier d’un bâtiment avec panneaux solaires

La toiture des bâtiments agricoles représente une surface importante qui n’est pas toujours bien valorisée. Des entreprises tel Irisolaris, se spécialise dans l’installation de panneaux solaires. L’entreprise Irisolaris est spécialisée dans l’énergie solaire en agriculture. Basée à Aix-en-Provence, elle rayonne sur une grande partie de la France et propose trois types de contrats aux agriculteurs. La première offre consiste à financer la construction d’un bâtiment pourvu d’une centrale photovoltaïque sur sa toiture. L’agriculteur bénéficie de la structure pour ses activités d’élevage ou de stockage. Seuls le terrassement et l’aménagement intérieur sont à la charge de l’éleveur.

Location de surface de toit

La seconde solution concerne surtout les bâtiments déjà existants. L’agriculteur peut alors choisir de faire payer un loyer annuel à Irisolaris pour l’occupation de la toiture d’un ou plusieurs bâtiments. Le loyer est cependant défini par l’entreprise, il dépend de la surface installée et de l’ensoleillement de la toiture et il est fixé et garanti sur les 20 premières années. Pour ces deux premiers cas, l’agriculteur devient propriétaire du bâtiment au bout de 30 ans et peut choisir de conserver ou non les panneaux solaires. S’il décide de s’en débarrasser, le démontage est pris en charge par Irisolaris.

Au moins 600 mètres carrés pour être rentable

Enfin la troisième option concerne l’exploitant agricole souhaitant être propriétaire du bâtiment et de la centrale photovoltaïque dès le départ. Dans ce cas précis, Irisolaris aura principalement un rôle de conseil et de suivi technique. « Il faut compter autour de 64 000 euros hors taxe pour l’installation d’une centrale de 100 kilowatts, sans compter les frais de raccordement qui peuvent être très élevés », prévient Rémi Buissonnier, responsable commercial chez Irisolaris. Les démarches administratives seront effectuées par l’entreprise. Quel que soit le cas de figure, la toiture doit faire au minimum de 600 mètres carrés pour que la centrale soit rentable.

Pour les éleveurs qui ne souhaitent pas se lancer dans un projet parfois lourd à porter et long à mettre en place, passer par une entreprise prestataire peut être un gain de temps et de confort. « Il y a beaucoup d’offres de ce type. Cela peut s’avérer intéressant pour les agriculteurs même si cela leur rapporte moins qu’une centrale en leur possession, mais il est nettement préférable de se faire accompagner par sa chambre d’agriculture, au moins sur le volet juridique pour la validation du contrat avec l’entreprise », intervient Isabelle Rommeluere, de la chambre d’agriculture de la Haute-Vienne.

Concevoir son bâtiment d’abord pour le travail, ensuite pour le solaire

Le bâtiment, qu’il soit d’élevage ou de stockage, doit être pensé comme un lieu de travail en priorité. La dimension photovoltaïque ne doit interférer dans les décisions seulement dans un second temps, notamment lors du choix de l’implantation et de l’orientation de la toiture. « L’idéal pour les panneaux solaires est d’avoir un grand pan du toit orienté plein sud, mais il faut prendre garde à l’ambiance dans les bâtiments d’élevage avec une toiture trop décalée », explique Isabelle Rommeluere. Une étude de l’Institut de l’élevage a montré qu’il valait mieux respecter la proportion deux tiers-un tiers pour les pans sud et nord, l’air circulant mieux ainsi. « Il faut par contre faire attention aux règles d’urbanisme en vigueur dans certains départements qui interdisent des toitures trop décalées », prévient la conseillère. L’orientation plein sud n’est pas vraiment gênante en élevage caprin puisque les bâtiments sont souvent fermés sur quatre murs. La centrale peut être sur un bâtiment d’élevage ou de stockage, il n’y a pas de contre-indication mais Isabelle Rommeluere recommande de ne pas mettre le local de l’onduleur trop proche de l’aire de vie des animaux.

Le prix de l’électricité diminue mais aussi le coût d’installation

De même, l’éleveur doit laisser un espace d’au moins 1,5 mètre entre les bottes de foin et la toiture, pour éviter tout risque de surchauffe et d’incendie. « Il vaut également mieux poser les panneaux sur la toiture en bac acier en laissant un passage d’air qui va refroidir les panneaux. Cet air chauffé par le soleil peut être récupéré pour du séchage en grange par exemple », conseille l’experte en énergie solaire. Pour définir quelle taille de centrale il faut mettre, l’éleveur doit se référer au tarif de rachat d’EDF. Pour une puissance inférieure à 100 kilowatts, le tarif est régulé par l’État et mis à jour tous les trois mois. Pour les centrales plus puissantes, l’agriculteur doit réaliser un appel d’offres. Mieux vaut tendre vers les 100 kilowatts, les charges seront plus diluées mais la surface minimale nécessaire pour cette puissance est de 600 mètres carrés. « Le prix de rachat de l’électricité par EDF a beaucoup diminué ces dernières années, mais les coûts d’installation également, aussi le solaire est toujours rentable », relativise Isabelle Rommeluere. En effet une centrale de 100 kilowatts rembourse en théorie en 20 ans le coût de l’installation et de la structure du bâtiment mais « si le prix de raccordement dépasse les 25 000 euros, mieux vaut abandonner le projet qui ne sera pas rentable ». L’éleveur n’a cependant aucune visibilité sur le coût de raccordement et ce n’est qu’une fois le permis de construire déposé qu’il pourra en prendre connaissance. Néanmoins si son installation est loin du réseau ou que le réseau à proximité n’est plus aux normes, il faudra s’attendre à des prix exorbitants. Les interventions sur les panneaux restent rares et bien qu’il faille les nettoyer de temps en temps, cela est dépendant de l’environnement (hauts arbres, cour en terre, paillage). La saleté des panneaux est rapidement repérable avec la baisse de production, il faut alors intervenir.

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