Baisse de la consommation des légumes en conserve : comment d’aucy (coopérative Eureden) entend s’adapter ?
Face à la baisse des ventes de légumes appertisés, la coopérative d’aucy, filiale du groupe breton Eureden prévoit une réorganisation de cette activité.
Face à la baisse des ventes de légumes appertisés, la coopérative d’aucy, filiale du groupe breton Eureden prévoit une réorganisation de cette activité.

La baisse progressive de la consommation des légumes en conserve est-elle si importante que les industriels des légumes appertisés doivent revoir leur feuille de route ? Cette baisse de consommation est en tout cas l’argument avancé par d’aucy France, filiale du groupe Eureden, à ses partenaires sociaux lors de l’annonce d’une restructuration dévoilée par le quotidien Ouest France (article réservé aux abonnés).
Il est vrai que si les légumes en conserve ont toujours une bonne image, on observe une baisse des ventes depuis une dizaine d’années. Les ventes de légumes en conserve étaient cependant remontées pendant la période Covid, ce qui avaient pu laisser espérer un rebond à la filière. Mais l’effet, lié aux confinements, ne s’est pas inscrit dans la durée.
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Selon les chiffres publiés par l’Unilet en juin dernier, la vente des légumes en conserve a baissé de 3 % en 2023.
Dans ses derniers résultats semestriels parus le 5 mars, le concurrent Bonduelle notait également une baisse de son chiffre d’affaires sur la conserve de 6,4 % par rapport à la même période l’an dernier (variation à taux de change et périmètre constants).
Sur le banc des accusés de cette baisse des ventes pour les légumes en conserve pour les marques françaises, on trouve notamment la concurrence étrangère. d'aucy entend contrer ce phénomène en sortant, ce mois-ci, ses premières conserves de légumes avec le logo Origin’Info, affichant au-delà de l’origine des légumes, leur lieu de conditionnement. L’objectif est d’afficher Origin'Info sur l'intégralité de son offre d’ici fin 2025.
Rationaliser mais conserver les capacité de production et les savoir-faire sur les légumes en conserve
Déclarant vouloir éviter un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), la direction de d’aucy a dressé un plan « d’adaptation » qui se comporte notamment de deux volets :
- un plan de départs volontaires dans les fonctions support de d’aucy France dès 2025. 63 postes seraient concernés ;
- le second volet du plan, prévu lui en 2026 et 2027, concerne la rationalisation des ateliers de conditionnement. Des lignes d’étiquetage et de mise en boîte sous-exploitées devraient s’arrêter. Sur le site de Saint-Thurien (Finistère) par exemple demeureraient les seules lignes dédiées aux plats cuisinés : les lignes pour les légumes appertisées, utilisées occasionnellement dans cette usine devenant trop coûteuses, disparaîtraient. Cette « rationalisation » entraînerait au total 80 suppressions de postes supplémentaires qui prendraient la forme d’un accord de gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP).
En rationalisant certains postes, l’objectif d’Eureden est de conserver les capacités de production ainsi que les savoir-faire sur les légumes appertisés.
Suite à ces annonces néanmoins, des mouvements de grève ont eu lieu le 13 mars au siège de marque bretonne à Theix-Noyalo près de Vannes (Morbihan) et dans deux usines du Finistère à Locminé et Saint-Thurien.
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Comme le soulignent nos confrères d’Agra, si le chiffre d’affaires de d’aucy est en hausse ces dernières années (passant de 367 M€ en 2022 à 464 M€ en 2023, puis 502 M€ en 2024), son résultat net est en baisse : -1,95 M€ en 2022, -3,8 M€ en 2023 et -10,1 M€ en 2024.
d’aucy compte aujourd’hui 1 300 salariés en France, six sites industriels et traite 300 000 tonnes de produits appertisés chaque année.