Transformation
Au Groin de folie, on est éleveurs, transformateurs et commerçants
Ici, le slogan c'est « de l'élevage à l'assiette ». Et en effet, Alexandre et Elodie Richard, installés dans le Finistère, maîtrisent toute la chaîne depuis l'élevage jusqu'à la vente de leurs produits dans leur magasin à Lesneven, en passant par la transformation. Un parcours de diversification qui s'est fait avec une vision claire, au rythme des opportunités.
Ici, le slogan c'est « de l'élevage à l'assiette ». Et en effet, Alexandre et Elodie Richard, installés dans le Finistère, maîtrisent toute la chaîne depuis l'élevage jusqu'à la vente de leurs produits dans leur magasin à Lesneven, en passant par la transformation. Un parcours de diversification qui s'est fait avec une vision claire, au rythme des opportunités.
« Il y a l'élevage, la transformation, la vente, la communication, les relations humaines, la logistique, liste Alexandre Richard, on fait une multitude de métiers différents et c'est passionnant ». Quand l’éleveur porcin, tablier Le Groin de folie autour du cou, regarde le chemin parcouru, il admet qu'il lui serait difficile de revenir au « simple » métier d'éleveur.
Plus on était en mesure de proposer des paniers complets, plus notre clientèle s'élargissait
Avec lui, on rembobine l'histoire. 2012 : il s'installe, hors cadre familial, à Ploudaniel dans le Finistère, sur un élevage de 160 truies naisseur-engraisseur, « avec déjà en tête l'idée de la vente directe ». En 2013, il a l'opportunité de reprendre un ancien laboratoire qui faisait du canard et du foie gras à quelques kilomètres de l'élevage. C'est aussi cette année-là que son épouse Élodie rejoint l'aventure. « On a ouvert un premier magasin de 12 m2 en 2014 sur le site du laboratoire et les clients nous demandaient si on savait où ils pourraient trouver du bœuf ou du poulet », se remémore Alexandre. D'où la construction d'une boutique plus grande à Ploudaniel. « On s'est rendu compte que plus on était en mesure de proposer des paniers complets, plus notre clientèle s'élargissait, et tout ça avec une gamme différente de la GMS », analyse Alexandre. Et d'ajouter : « Ensuite, il y a eu le Covid, une période à laquelle on a eu énormément de monde, dont beaucoup de nouvelles personnes, que l'on a réussi à fidéliser ».
L'idée germe donc de s'installer sur Lesneven et, comme souvent dans l'histoire du Groin de folie, une opportunité se présente au bon moment, en 2021, avec la possibilité d'acheter une ancienne charcuterie, « une institution sur la commune ». Voici comment depuis début 2022, le magasin est ouvert tous les jours, sauf le lundi après-midi et le dimanche.
Environ 1 000 cochons abattus par an
Revenons à l'élevage. L'exploitation, c'est le travail d'Alexandre, aidé par son père. Aujourd'hui, ils n’ont gardé que l'engraissement et n'élèvent que de manière à couvrir leurs besoins. Avec un système de production qui reprend le cahier des charges Label Rouge, avec lequel travaillait Alexandre lors de son installation. Surface disponible pour les animaux, alimentations sans OGM, complémentation avec de la graine de lin, abattage des animaux à six mois minimum : « on transforme 1 000 cochons par an, soit environ 25 par semaine ». L'abattoir intercommunal de Lesneven, tout proche, « est vraiment l'idéal pour nous, confie Alexandre, car ça génère moins de kilomètres et moins de stress pour les animaux ».
Côté transformation, qui compte quatre salariés à plein temps, complétés par deux bouchers les lundis, jour de découpe, on s'affaire pour proposer 80 produits issus des cochons de l'exploitation. Viande fraîche, charcuterie, saucisson, fumé, cuit, en conserve et activité traiteur.
Le cercle vertueux du circuit court
Côté magasin, le Groin de folie compte sur trois salariés à temps plein, et propose en plus du bœuf, de la volaille, de l'agneau, de la pintade, des légumes, de la bière et du cidre issus de producteurs locaux. De deux salariés à ses débuts, l'équipe compte donc aujourd'hui neuf personnes. Une fierté pour Alexandre, qui peut aussi compter sur l'agrément sanitaire du laboratoire pour fournir les cuisines centrales. Aujourd'hui 60% de la production est vendue au magasin et 40% dans les cantines scolaires, épiceries, ou restaurants.
Et quand on l'interroge sur la valeur ajoutée qu'il tire de cette maîtrise de toute la chaîne, Alexandre répond que certes économiquement il s'y retrouve mais que « c'est une activité qui demande beaucoup d'engagement, de passion et une quantité de travail conséquente ». Et au-delà de l'aspect économique, le message qu'il souhaite véhiculer auprès des consommateurs, c'est qu'en venant au Groin de folie, ils ont la possibilité de « faire des achats citoyens et de participer à un cercle vertueux ».