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Environnement et consommation
Et si consommer des tomates bien rouges en hiver aggravait le réchauffement climatique ?

La production de légumes sous serre dans la région d'Almeria a une fois encore été dénoncée dans un reportage de TF1 cette semaine. Tant sur le plan, social qu'environnemental, ce modèle devient choquant. Alors faut-il à tout prix manger des tomates toute l'année ?  La question est posée aux consommateurs. Et aux habitants de la planète qui entendent lutter contre le réchauffement climatique. Les chercheurs français voient rouge. Il faut réagir.

© R8t. Geekness / flickr

En général, si vous achetez des tomates en magasin ou sur les étalages du marché, vous pouvez savoir où ces tomates ont été cultivées. Mais qu’en-est-il pour les tomates pelées, coulis et autres sauces ? D’où viennent celles qui sont entrées dans les boîtes ? Difficile de le savoir.

C’est pour réclamer une obligation d’étiquetage de l’origine des produits alimentaires qu’une pétition circule, à l’initiative de plusieurs organisations agricoles. L'initiative citoyenne lancée au niveau européen vise 1 million de signatures pour pouvoir peser au niveau de la Commission européenne.

Hasard ou volonté affirmée d’apporter un soutien à l’initiative baptisée « Eat original », un reportage diffusé cette semaine sur TF1 pourrait bien vous passer l’envie de consommer des tomates toute l’année. Dans le sud de l’Andalousie, une « mer de plastique » fournit des légumes, tomates principalement, à toute l’Europe. Les conditions de production décrites, tant sur le plan social que de l’environnement, font peur. Le sujet du JT de TF1 est largement partagé sur les réseaux sociaux et fait l'objet de nombreux commentaires.

Télescopage des informations. C’est ce 17 septembre que les résultats d’une étude française sur le réchauffement climatique sont publiés. De nombreux médias ont retransmis l'information, dont L'Union. Les simulations des chercheurs français aboutissent à la conclusion que la température va augmenter plus vite que prévu. Le scénario le plus optimiste permet tout juste de rester sous le seuil des 2°C de réchauffement. Il implique « une forte coopération internationale » et une diminution immédiate des émissions de CO2. Mais malgré ces efforts d’atténuation, la barre reste au-dessus de l’Accord de Paris signé en 2015 qui préconise une limitation à 1,5° au cours du siècle. Et que dire du scénario le plus pessimiste de l’étude française qui prévoit une hausse de température de 6,5 à 7 ° en 2100, alors que le dernier rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) prévoyait au maximum une hausse de 4,8 ° C.

« La plongée dans l’enfer des serres de tomates bio », comme le titre Le Monde, est sans doute une prise de conscience nécessaire. Mais pas suffisante pour refroidir la planète. Il faudrait que chaque Etat veuille bien « balayer devant sa porte », ce qui n’est pas le cas actuellement.

En France, les producteurs bio réclamaient de pouvoir chauffer les serres pour contrer la vague de produits espagnols. A partir de 2025, ils seront autorisés à le faire à l’aide d’énergies renouvelables, explique la revue Fruits et Légumes. Et les denrées produites devront être commercialisées entre le 30 avril et le 21 décembre. « Pas de tomate bio en hiver », tout du moins proposées à la vente en produit frais. Les signataires de cette pétition lancée fin mai s’opposaient, eux, au développement de serres chauffées en France.

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