Agrivoltaïsme : où en est l’Ademe dans son état des lieux et sa méthode d’évaluation ?
L’agence de transition écologique travaille sur un panorama et un guide opérationnel d’évaluation des projets agrivoltaïques à partir de cinq régions pilote (Bourgogne-Franche-Compté, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Paca et La Réunion). Point d’étape à l’occasion du Salon de l’Agriculture.
L’agence de transition écologique travaille sur un panorama et un guide opérationnel d’évaluation des projets agrivoltaïques à partir de cinq régions pilote (Bourgogne-Franche-Compté, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Paca et La Réunion). Point d’étape à l’occasion du Salon de l’Agriculture.

Au salon de l’Agriculture, le 25 février dernier, l’Ademe a fait un point sur l’avancée de ses travaux sur l’agrivoltaïsme. Et les premiers résultats obtenus par Reussir.fr s’avèrent instructifs.
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Rappel du rôle de l’Ademe dans l’encadrement de l’agrivoltaïsme
Après la loi de transition énergétique et en vue de l’adoption d’un cadre légal en France, l’Ademe a publié fin 2021 une étude visant à caractériser les projets photovoltaïques sur terrain agricole et à définir cette notion d’agrivoltaïsme.
Une étude qui est mise à jour par l’Agence de transition écologique depuis début 2024 dans le but de définir une méthode d’évaluation des projets agrivoltaïques dans cinq régions (Bourgogne-Franche-Comté, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Paca et La Réunion).
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Une méthode d’évaluation des projets agrivoltaïques d’ici cet été 2025
Une première méthode avait été établie pour les projets photovoltaïques sur terrains agricoles dans la première étude avec trois critères de qualification (services rendus à l’agriculture, incidence sur la production agricole et sur le revenu de l’exploitation agricole) et sept critères d’attention (pérennité du projet agricole, réversibilité du projet, adéquation territoriale du projet, impact sur les sols, impacts environnementaux et paysagers du projet, adaptabilité du système, flexibilité technique).
La nouvelle méthode en cours d’élaboration doit s’accompagner d’un guide opérationnel à destination des collectivités, chambres d’agriculture, CDPenaf et services déconcentrés de l’Etat pour évaluer les projets. Les deux devraient être disponibles pour cet été.
Un observatoire de l’agrivoltaïsme avant l’été
En parallèle, les équipes de l’Ademe recensent les projets photovoltaïques sur terres agricoles dans les cinq régions. Un recensement qui devrait être extrapolé au niveau national d’ici cet été et servir à la mise en place d’un observatoire de l’agrivoltaïsme.
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Manque de données et de justification des services
Présents sur le stand de l’agence au Salon de l’agriculture, des membres de l’équipe confiaient la semaine dernière à Reussir.fr un manque de données sur les références agronomiques et les comparaisons entre terrains agricoles couverts de panneaux photovoltaïques et les terrains agricoles témoins.
Sur les 50 projets étudiés (10 par régions), l’Ademe constate aussi très peu de justifications sur les services stipulés dans le cadre réglementaire de l’Agrivoltaïsme.
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1610 projets recensés dans cinq régions
Concernant le nombre de projets photovoltaïques sur terrains agricoles, les équipes de l’Ademe l’estiment actuellement à 1610 sur cinq régions pour 17,5 GW de puissance énergétique sur une surface totale de 23 000 hectares. « Un chiffre sûrement sous-estimé », selon Elsa Chony, ingénieure thématique énergie dans l’agriculture à l’Ademe.
La moitié des projets porteraient sur des structures photovoltaïques fixes associées à un élevage ovin nouvellement implanté.
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