Yannick Fialip : « Pour que le trou d’air ne se transforme pas en asphyxie »
L’année 2014 s’est achevée sur une baisse du prix de lait qui devrait perdurer jusqu’au premier trimestre 2015. Les perspectives a priori plus optimistes pour le reste de l’année doivent, selon le président de la section régionale laitière, incitées les entreprises à lisser les prix.

En ce début d’année 2015, comment se porte le marché laitier ?
Yannick Fialip : Nous avons dû faire face fin 2014 à un gros tassement des cours lié à une augmentation de la production, une stagnation de la consommation et à l’embargo russe qui a stoppé les exportations notamment de fromages vers ce pays.
Pour le premier trimestre 2015, il faut s’attendre à un trou d’air sur le prix du lait qui pourrait être en baisse de 10 % par rapport au prix annuel de 360 euros/1 000 litres constaté en 2014. Mais plusieurs éléments de contexte nous indiquent que cette situation sera transitoire puisque les cours devraient se redresser dès la mi 2015.
Quels indicateurs penchent en faveur d’une remontée des cours ?
Y.F. : Déjà, les cours ne baissent plus car la production a fortement chuté dans de nombreux pays, aux États-Unis et en Europe. Par ailleurs, l’Océanie, grand continent producteur de lait va rentrer dans la période hivernale, donc sera moins présent sur le marché. La demande mondiale restant soutenue, les cours devraient remonter. C’est pourquoi, au regard de ces perspectives encourageantes, nous demandons aux entreprises de lisser le prix sur l’année 2015, de manière à ne pas contraindre les producteurs à une baisse trop forte au premier trimestre 2015.
Au-delà d’une possible remontée des prix, quelles sont vos arguments pour convaincre les entreprises à aller vers une atténuation de la baisse des prix ?
Y.F. : Il faut d’abord rappeler que la France est jusqu’au 1er avril prochain sous le régime des quotas et qu’après les producteurs ont signé un contrat avec leur entreprise. De fait, la France est soumise au respect d’un volume, et a moins produit que les autres pays. Par ailleurs, en 2014 les prix payés au producteur en France ont été inférieurs au prix moyen européen. En temps de crise, il nous apparaît légitime que les producteurs français puissent récupérer ce qu’ils n’ont pas perçu en 2014.
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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 16 janvier 2015.