« Voter, c’est participer au débat »
Interview de Christiane Lambert, présidente de la FNSEA
JA et FNSEA ont lancé officiellement leur campagne pour les élections aux Chambres d’agriculture, sur le terrain, le 17 décembre. Durant le mois de janvier, les élus des deux syndicats se rendront dans les départements pour dialoguer avec les agriculteurs. À cette occasion, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, rappelle l’importance de voter pour une représentation forte de la voix des agriculteurs auprès des pouvoirs publics.
Quel message portez-vous, à la veille du lancement de la campagne pour les élections aux Chambres d’agriculture ?
Lundi, nous lançons les listes FNSEA/JA pour les élections aux Chambres d’agriculture dans tous les départements français. Ce sont plus de 2 600 agricultrices et agriculteurs qui ont accepté de s’engager pour porter notre message. Je salue leur engagement et leur dévouement au service de leurs collègues et de leur territoire. C’est la preuve du dynamisme de notre réseau qui reste convaincu de la nécessité de prendre son avenir en main. En portant ce projet, ils veulent redonner de l’espoir aux agriculteurs, en cette période troublée.
Pourquoi est-il important que les agriculteurs votent ?
L’engagement de ces responsables est un appel à la confiance des agriculteurs que nous invitons à voter nombreux pour notre projet. La participation est importante. Nous sommes une profession qui est très civique et qui vote plus que la moyenne. Voter c’est participer, participer au débat. Au moment où le rôle des corps intermédiaires est enfin reconnu comme indispensable à la représentation organisationnelle et au dialogue social constructif la force du syndicalisme majoritaire doit être confortée. Ainsi nous resterons interlocuteur privilégié du pouvoir politique et des administrations à tous les échelons. Plus que jamais l’enjeu de représentation est capital.
Quelle est la plus-value du projet FNSEA/JA ?
Notre projet se distingue par son ambition offensive pour une agriculture compétitive, durable et résiliente, seule voie possible dans un monde qui bouge dans tous les domaines. Voter et faire voter, c’est montrer que l’on croit en l’action et au projet porté par l’équipe FNSEA/JA.
Interview de Jérémy Decerle, président de Jeunes Agriculteurs.
« Ce dont je suis le plus fier, c’est de notre capacité à rester solides et mobilisés dans l’adversité »
À l’occasion du lancement officiel de la campagne FNSEA+JA pour les élections aux Chambres d’agriculture, Jérémy Decerle, président de Jeunes Agriculteurs, souhaite rappeler qu’il est nécessaire d’aller voter pour désigner les représentants syndicaux, mais aussi pour définir les orientations des Chambres. Si les difficultés sont nombreuses, il désire également insister sur la capacité du réseau JA et FNSEA à rester solide et mobilisé.
Le 17 décembre, JA et FNSEA, ont lancé officiellement leur campagne pour les élections aux Chambres d’agriculture, quel message voulez-vous faire passer au terrain ?
Depuis le 17 décembre, nous allons sur le terrain pour sensibiliser l’ensemble des adhérents, et plus largement tous les agriculteurs, sur l’importance d’aller s’exprimer afin de déterminer leurs représentants syndicaux, mais pas seulement. Le vote doit aussi révéler ce que sont et ce que doivent être, demain, les missions des Chambres d’agriculture pour développer le monde agricole et innover. Il est essentiel que les agriculteurs se mobilisent et votent lors de ce scrutin.
Sur quels sujets êtes-vous et allez-vous vous mobiliser dans les prochains jours, les prochaines semaines ?
Le premier sujet sur lequel nous sommes mobilisés c’est la continuité de la mise en place des mesures issues des EGA. Nous sommes en attente de la sortie des différentes ordonnances qui découlent de la loi EGAlim, à la fois sur le titre 1 qui impacte directement les revenus des paysans et sur le titre 2 avec l’aspect sociétal et tout ce qui tourne autour des nouvelles pratiques d’élevage et de culture. La PAC va aussi faire partie des débats, le sujet devrait être remis sur la table avant la fin de l’année et va donc nous occuper durant cette fin d’année et au début de l’année prochaine. Enfin, il y a aussi la question de la considération des paysans, ce qu’on appelle l’agribashing. Ces deux derniers mois, de trop nombreuses initiatives remettant en cause les paysans, se sont développées. Nous allons donc devoir accélérer la cadence de réponse et apporter un positionnement clair et tranché, sans faire preuve de trop d’états d’âme, car ceux qui nous attaquent n’en ont pas.
De quelle victoire syndicale êtes-vous le plus fier ?
J’ai le sentiment que nous n’avons pas le temps d’être fiers de tout ce que nous gagnons, ou de ce que nous ne perdons pas. Il faut pourtant le dire : nous sommes sur tous les fronts et nous allons peut-être devoir mener à nouveau des combats que nous avons déjà gagnés. Mais ce dont je suis le plus fier, c’est de la capacité de notre réseau à rester solide dans l’adversité, dans la complexité, dans les moments de doutes et de non-perspectives. Pourtant les décideurs, ceux qui devraient compter sur nous pour faire avancer le pays, ne nous écoutent que trop partiellement. Nous réussissons, malgré tout, à proposer, à nous former, à défendre la profession, à mener les combats, et c’est pour moi la plus grande fierté que l’on puisse avoir.