Vingt millions de plus pour les éleveurs du Cantal
FDSEA, JA et Chambre d’agriculture sont conscients de la portée historique de la reventilation des aides de la Pac, dont devrait largement bénéficier la ferme Cantal.
C’est avec le sourire et la sérénité de ceux qui ont la conscience de n’avoir rien lâché que les responsables de la FDSEA, des Jeunes agriculteurs et de la Chambre d’agriculture, sont revenus mardi sur la décision du gouvernement de réorienter 1,4 milliard e de soutiens européens à l’agriculture à compter de 2010. Des décisions qu’ils viendront présenter prochainement sur le terrain. Le ton est clairement plus enthousiaste que celui des premières réactions, preuve que le chiffrage réalisé depuis révèle que le Cantal va pleinement bénéficier de cette reventilation des cartes. Sans sombrer dans l’euphorie, Patrick Escure et Louis-François Fontant, présidents respectifs de la FDSEA et de la chambre consulaire, évoquent l’aboutissement d’un combat mené depuis 1992 pour combler le “trou de l’herbe”. “C’est une première, se félicite P. Escure. Toutes les exploitations du département qui ont des ruminants, qu’ils soient ovins, bovins ou caprins, vont avoir plus d’aides dès 2010 au travers du soutien à l’herbe instauré.” Le niveau de cet accroissement des subsides perçus par les éleveurs sera inversement proportionnel au montant des aides découplées de la production (DPU).
Un grand plus pour l’ensemble du territoire cantalien
Et d’après les premières estimations conduites par la Chambre d’agriculture, ce sont environ 20 millions d’euros supplémentaires qui seraient affectés dans le Cantal : “Aux éleveurs bien sûr mais aussi sur toute l’économie locale”, insiste Julien Fau, président des JA. D’abord dans le cadre de l’article 63, qui permettra de doubler l’enveloppe annuelle globale jusqu’alors consacrée à la prime herbagère-agroenvironnementale (PHAE). Sachant que ce nouveau dispositif bénéficiera “à toutes les exploitations qui font une déclaration de surfaces dans le Cantal, et donc aussi à celles qui, pour des raisons de chargement par exemple, ne pouvaient prétendre à la PHAE”, explique Patrick Escure. Ensuite via l’augmentation de l’ICHN (indemnité compensatoire de handicaps naturels), les soutiens au secteur ovin, à la production laitière de montagne et à l’agriculture biologique. De quoi revigorer des revenus restés en bas de l’échelle de la ferme France et préparer une autre échéance déjà bien proche : celle de l’après 2013. D’ici là, les responsables cantaliens comptent bien optimiser leurs acquis en pesant sur les derniers curseurs en suspens et qui devraient rapidement être définis dans les groupes de travail annoncés par Michel Barnier. Une finalisation qui, pour Julien Fau, doit conforter une politique en faveur des actifs et non des hectares.