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Vieillevie et Cassaniouze dans le périmètre du futur Grand site de France de Conques

Déjà classé parmi les Plus beaux villages de France, reconnu Grand site d’Occitanie, Conques en Aveyron, proche voisin du Cantal, prétend au label Grand site de France... comme le Puy-Mary.

Conques devrait recevoir le précieux label national, englobant un territoire cantalo-aveyronnais de cinq communes.
Conques devrait recevoir le précieux label national, englobant un territoire cantalo-aveyronnais de cinq communes.
© UC

Avant même que soit constituée la commune nouvelle Conques-en-Rouergue, l’idée était déjà là. Baptisée Grand site de France 2020, la charte préalable à la fusion des communes nord-aveyronnaises de Conques, Grand-Vabre, Noailhac et Saint-Cyprien-sur-Dourdou  annonçait la couleur. Le projet de la prestigieuse labellisation nationale, porté par le maire Bernard Lefebvre, nécessitait toutefois un périmètre un peu plus large sur sa zone d’influence. Les villages aveyronnais de Pruines et Sénergues ont rejoint le comité de pilotage, ainsi que les communes cantaliennes de Cassaniouze et de Vieillevie, également sollicitées(1). Celles-ci entrent avec enthousiasme dans la démarche, entraînant avec elles la communauté de communes de Châtaigneraie et le conseil départemental du Cantal. Autant de collectivités associées qui devraient logiquement siéger dans le futur syndicat mixte qui aura pour mission la gestion du Grand site, aux côtés des communes aveyronnaises précitées, de la com com de Conques-Marcillac et du conseil départemental de l’Aveyron. “Un vrai projet de territoire, fédérateur et ambitieux autour d’un site exceptionnel”, résume Bernard Lefebvre qui se souvient d’une première tentative avortée, il y a une vingtaine d’années, alors que le réseau du label Grand site de France commençait seulement à se structurer. Pourquoi une telle pugnacité ? Pour gagner en attractivité et développer l’économie de ce territoire selon deux axes : l’agriculture et le tourisme. “Il faut qu’il y ait des retombées”, estime l’initiateur du projet qui, s’il refuse un tourisme de masse, verrait bien ce “tourisme vert” continuer d’attirer - dans un calendrier élargi de Pâques à la Toussaint - des amateurs de vieilles pierres, certes, mais aussi des randonneurs, des photographes amateurs, des familles... Autant de consommateurs potentiels séduits par des circuits courts de production. Le maire de Conques-en-Rouergue imagine même que les collectivités impliquées puissent encourager la création de nouveaux produits et faciliter leur mise en vente : “Des ateliers coopératifs ou autre, avec un magasin ouvert toute l’année en plus de marchés de saison, qui profiterait aux maraîchers et aux éleveurs, pour maintenir une production laitière par de la transformation, afin de conforter l’existant et susciter de nouvelles installations.”

Tourisme et agriculture

 

Un discours qui plaît côté Cantal, où Bruno Faure, président du Conseil départemental, parle de “transversalité” lorsqu’il évoque le croisement de l’activité touristique avec l’agriculture, s’appuyant notamment sur la réputation gastronomique de nos terroirs : “On ne peut pas imaginer de tourisme sans un volet agricole”. Une idée qui enchante aussi le maire de Vieillevie, Jean-Louis Recoussines, qui se désespère de ne compter plus qu’une exploitation agricole sur sa commune. L’édile de Cassaniouze, Michel Castanier, voit également d’un très bon œil cet angle économique stratégique qui pourrait servir le maraîcher de Saint-Projet ou la pisciculture fraîchement installée dans l’ancien moulin... Il n’oublie pas non plus la redynamisation de la filière châtaigne, soutenue par la com com du Sud-Cantal. Quant au nouvel élan touristique, il ne pourra que profiter à Vieillevie, à sa base de canoë, aux visites de son château, à la fréquentation de son hôtel-restaurant, comme d’ailleurs à celui de Saint-Projet-de-Cassaniouze. En contre partie, bien peu de contraintes. Celles liées au classement de l’abbatiale au titre des Monuments historiques sont fortes mais déjà présentes, dans un périmètre serré. Peu de choses évolueront avec la labellisation Grand site, si ce n’est pour les bâtiments agricoles à venir (orientation, couleur de toiture, etc.) s’ils sont “en vue directe” du monument : là encore, il s’agit d’un périmètre très restreint, sur les hauteurs de Conques.Prochaine étape : une fois les collectivités des deux départements d’accord pour un mode de gouvernance, la préfecture réunira une Commission départementale de la coopération intercommunale, actant la création d’un syndicat mixte. C’est lui qui devra défendre le dossier présenté à Paris au cours de l’automne 2020. Il reviendra alors, s’il est retenu, au ministère de prendre l’arrêté validant Conques, Grand site de France.

Deux départements main dans la main

 

Non, l’Aveyron n’a pas encore de site labellisé Grand site de France. En ce sens, la collaboration avec le Cantal, qui en bénéficie pour le Puy-Mary, ne peut s’avérer que constructive. Ainsi, Conques pourrait s’inspirer, par exemple, des parkings de décompression installés en amont, assortis de navettes qui, depuis 2016, mènent au Pas-de-Peyrol. “Et puis pourquoi ne pas imaginer une route des Grands sites conduisant de l’un à l’autre ?”, réfléchit déjà le président du Conseil départemental cantalien. Au diapason avec son alter ego aveyronnais, Jean-François Gaillard, Bruno Faure se réjouit également de voir des territoires se fédérer autour d’un même site. C’est aussi une main tendue entre deux intercommunalités et surtout... deux offices de tourisme qui vont désormais travailler ensemble. Ce dont se félicitent à la fois Michel Cabanes, vice-président en charge du tourisme en Châtaigneraie, et Bernard Lefebvre, vice-président de la com com de Conques-Marcillac : “Il leur faudra éditer des documents communs pour que cela fonctionne. Car le touriste n’a que faire des frontières administratives.”

Chemins de randonnées

 

C’est d’autant plus vrai que le fameux GR 465, ancré dans le périmètre du futur Grand site, conduit de Murat (15) à Conques (12). Il traverse notamment les bourgs de Junhac, Sénezergues, Cassaniouze... Pour lui, comme pour d’autres chemins de randonnée qui seront sélectionnés parmi la multitude qui maille le territoire, il est prévu un nouveau balisage cohérent et divers équipements pour le confort des marcheurs. L’aménagement des berges du Lot, déjà programmé par ailleurs, tombe à point nommé.

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