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[VIDEO] Ovalie, l’étendard acajou de l’agriculture moderne

Ovalie, la reine du Salon International de l’Agriculture 2023, se prépare à gagner la capitale..

On ne la présente plus. Ovalie, la vache égérie de la 59e édition du Salon International de l’Agriculture, se prépare. Bichonnée, lavée, brossée... La diva à la robe acajou et à la couronne en lyre est sur la dernière ligne droite avant sa montée à Paris. Elle qui ne connaît rien d’autre que son Cézallier puydômois natal, s’apprête à découvrir la ferveur de la Porte de Versailles où elle fera bien des envieuses à la fashion cow 2023. Plus qu’une tête d’affiche, Ovalie est la porte drapeau d’une agriculture familiale au cœur des territoires les plus reculés mais non moins dénués de modernités.

Porte-paroles de l’agriculture française
Depuis l’annonce de son couronnement, les flatteries pleuvent sur Ovalie au point d’en faire une chanson (ci-dessous). La vache Salers de 5 ans porte sur elle certes la fierté de ses jeunes éleveurs, Marine et Michel Van Simmertier, mais surtout celle de tout un territoire. Son aura ne s’arrête pas aux portes de son Puy-de-Dôme natal mais s’immisce bien dans l’immensité du Massif central. Sa robe de la couleur des volcans en éruption, ses longues cornes écho de la rudesse des temps passés et son caractère aussi doux qu’impétueux ne suffisent pas à expliquer un tel engouement. Être égérie du SIA c’est bien plus qu’être une jolie tête d’affiche et une potiche. « Ils sont les porte-paroles de l’agriculture française » avoue Jacques Chazalet, président du Comité élevage du SIA et se ne sont pas Marine et Michel Van Simmertier qui diront le contraire. Depuis le mois de novembre, les deux éleveurs pleuvent sous les demandes médiatiques. Journalistes par-ci, télévision par-là, élus locaux, artistes, sportifs... « Trois jours par semaine sont consacrés à la promotion médiatique d’Ovalie » témoignent-ils. La belle ne connaissant qu’une seule syllabe, c’est à Marine et Michel que reviennent le droit de développer ses propos. Le jeune couple est donc tout autant à l’affiche du SIA que l’égérie.

Tout un territoire derrière eux
Marine et Michel Van Simmertier se sont installés hors-cadre familial en 2018 à Saint-Alyre-ès-Montagne (Puy-de-Dôme) après avoir repris une exploitation agricole et son troupeau de 80 vaches Salers. Ovalie est issue de ce cheptel sélectionné et reconnu dans la profession. Elle n’en demeure pas moins la première génération de vêlage des jeunes éleveurs. « Elle porte l’histoire de notre installation » témoigne l’éleveuse. Et c’est justement cette histoire, celle d’une installation hors-cadre et d’une transmission dans un territoire comptant plus de vaches que d’habitants, qui a séduit le HerdBook Salers. « Marine et Michel, en plus d’être de bons éleveurs, portent auprès du grand public l’étendard du renouvellement générationnel. Leur installation a permis la pérennité d’un élevage et la conservation d’une génétique d’exception. Elle a aussi enrichi la commune de Saint-Alyre-ès-Montagne de quatre habitants supplémentaires (Marine, Michel et leurs deux enfants) » souligne Frédéric Charvillat, représentant du HerdBook Salers et élu de l’Agglo Pays d’Issoire.
Marine et Michel Van Simmertier sont devenus en novembre dernier, les visages de ces jeunes tombés amoureux de l’agriculture sans avoir baigné dedans au préalable. Elle, originaire d’Alsace, lui, de Seine-et-Marne, ils ont choisi de se tourner vers des études agricoles pour un jour avoir leur propre exploitation. Arrivés tous deux « par hasard » dans le Massif Central, ils font désormais rayonner ces terres ce qui n’est pas pour déplaire à Lionel Chauvin, président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme « Marine et Michel portent l’excellence de l’agriculture puydômoise et montrent qu’elle a encore un grand avenir devant elle. Ils sont les témoins que de jeunes parents peuvent vivre et travailler dans les territoires d’une grande ruralité. »

Sous les feux des projecteurs
Après plus de trois mois sous les projecteurs, les deux intéressés ont pleinement conscience de leur engagement. « Lorsque nous avons proposé Ovalie au HerdBook Salers, nous n’imaginions pas un seul instant être autant sollicités et surtout à être autant égéries qu’elle. Heureusement qu’ils ne nous ont rien dit avant autrement nous ne l’aurions pas fait » avoue Marine. Ils reconnaissent néanmoins avoir fait de belles rencontres et se préparent à en vivre d’autres sans oublier de délivrer leur message en faveur « d’une agriculture innovante et moderne ouverte aux jeunes ». Quelques jours avant l’ouverture du SIA, ils prendront la route en direction de Paris. Ovalie et ses deux jumelles Utopie et Utopia, nées récemment, seront exposées à l’entrée du salon. Cette place de choix au sein de l’événement profite également au HerdBook Salers et à la Région AuRA qui auront chacun un stand près de leur égérie. Marine et Michel ont prévu de rester tous les deux sur place jusqu’au 5 mars, date de la fermeture. Après quoi vaches comme éleveurs retrouveront le calme et l’isolement du Cézallier.

Le p’tit coup de manivelle offert à Ovalie

Une trentaine d’élèves du lycée agricole Pompidou a travaillé avec le groupe Wazoo pour écrire une chanson sur la vache égérie du Sia 2023 et réaliser le clip vidéo qui l’illustre.
La collaboration entre les auteurs-compositeurs et chanteurs de la célèbre “Manivelle” et les 30 élèves de terminale bac pro Conduite et gestion d’exploitation agricole (CGEA) du lycée Pompidou d’Aurillac fonctionne à plein. C’est même une co-construction qui les unit, les lycéens étant associés au projet dès la création de la chanson, véritable hymne à la race salers et sa vedette 2023.

Une vache fait sa star
« Ce travail d’ouverture culturelle, mené dans le cadre des cours de français et d’éducation socio- culturelle, leur a permis de s’initier à la photographie avec Pierre Soissons, puis sous l’égide de Jeff Chalaffre (NDLR : Jeff Chalaffre est, avec le chanteur Kévin Quicke, membre fondateur du groupe Wazoo) de co-écrire la chanson », explique Magali Bugeia, professeure au lycée agricole. Très attachée à communiquer positivement sur le métier d’éleveur, c’est elle qui a demandé à ses élèves de plancher sur un vocabulaire qui puisse parler de la race acajou, autrement qu’en termes techniques. « Une chanson d’amour pour Ovalie, en quelque sorte », résume-t-elle. Ces ateliers d’écriture ont eu lieu en décembre ; les élèves ont proposé leurs idées à Jeff Chalaffre et ces échanges fructueux ont débouché sur cette ode rythmée et joyeuse, dans la trempe des créations qui font le succès de Wazoo.
Les 3 et 4 janvier, les lycéens, les élèves de l’atelier vidéo, les enseignantes et le personnel de l’exploitation agricole du lycée, ainsi que Gaëtan Férérol pour les instances raciales, se sont rendus chez Michel et Marine Van Simmertier, les éleveurs propriétaires d’Ovalie, pour tourner le fameux clip sous la houlette du compositeur. Les jeunes ont pu mesurer le travail que représente la création d’une chanson – paroles, musique, tournage du clip, montage – avant de découvrir le résultat, lors d’une avant-première, vendredi 20 janvier, tandis que le grand public patientait jusqu’à ce jour.

Wazoo, « la bonne pioche »
L’histoire : celle d’une vache salers qui quitte son Auvergne natale pour aller faire sa star à Paris : « Ils seront tous comme des fous/En voyant ta robe acajou/Tu vas briller porte de Versailles/En faisant claquer tes sonnailles »... La musique, ou du moins la mélodie du refrain, est née sur un ukulélé dans les mains de Jeff Chalaffre. D’inspiration folklorique, elle est arrangée avec cabrette et accordéon, reprenant – discrètement – quelques notes de la « Bourrée de Saint-Flour ». Le clip, drôle, devrait plaire à toutes les générations (65 % des vidéos de Wazoo sont vues par la tranche des 18-35 ans). « L’expérience fut une très bonne surprise », confie l’artiste qui, s’il avait déjà travaillé avec une école, se confrontait pour la première fois à des adolescents/jeunes adultes. « Nous, on fait de la musique rurale. C’est tout de suite bien passé. Si ça avait été avec des lycéens de la banlieue lyonnaise, je ne suis pas sûr que j’aurais relevé le défi », confie-t-il.
Il est revenu à deux élèves, Anaïs et Louis, de présenter publiquement le clip à quelques personnalités invitées à l’avant-première. Le directeur d’établissement, Éric Cazassus, a félicité chaque participant à cette initiative qui illustre « une France agricole, habituée aux grands espaces, qui converge une fois par an vers un endroit étroit pour aller séduire les urbains ». Le président de la Chambre d’agriculture, Patrick Escure, éleveur salers et amateur de rugby, rend hommage à Ovalie et ceux qui assurent sa promotion : « Wazoo, c’est une bonne pioche ! ».
R. Saint-André

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