UTPMA : la victoire du bénévolat
S’il joue dans la cour des grands, l’UTPMA ne veut ni grandir ni perdre son âme, celle d’une course qui doit tout à l’engagement de quelque 600 bénévoles. Ils seront sur le pont ce week-end.
S’il joue dans la cour des grands, l’UTPMA ne veut ni grandir ni perdre son âme, celle d’une course qui doit tout à l’engagement de quelque 600 bénévoles. Ils seront sur le pont ce week-end.
C’est désormais une habitude : en à peine 72 heures, plus de six mois avant l’épreuve, les 2 500 dossards de l’UTPMA sont réservés. Et à une semaine de la manifestation sportive phare du bassin d’Aurillac, il ne restait plus qu’une centaine de places pour la randonnée. Le fruit du succès et d’une véritable reconnaissance pour ce rendez-vous coté du circuit (inter)national des trailers dont ce sera le 15 juin la onzième édition et dont les organisateurs ne veulent aucunement sacrifier la qualité et la convivialité à la quantité. Pas question donc de relever la jauge.
“L’UTPMA, c’est une magnifique organisation à taille humaine, c’est notre leitmotiv, ça ne nous intéresse pas d’amener 3 000 personnes sur la montagne, on préfère en avoir 600 mais qui franchissent la ligne d’arrivée avec la banane !”, affiche Xavier Ducheix, président de l’association Tom15, organisatrice de l’UTPMA. D’autant que cette limite de jauge garantit un renouvellement important : à chaque édition, près de 90 % des inscrits découvrent l’épreuve, avec des coureurs qui n’hésitent pas à faire des kilomètres et passer des frontières pour s’aligner au départ : Espagnols, Portugais, Belges, Suisses, Italiens, Canadiens,... côtoient sur les crêtes du volcan cantalien les (ultra)-trailers de l’Hexagone et quelques confrères réunionnais (lire par ailleurs).
La santé des coureurs avant tout
Pas de champions ni stars de la discipline cette année mais un plateau qui reste des plus relevés avec six coureurs sur la distance reine des 112 km dont la cote Itra(1) dépasse les 800 points. “On devrait avoir une course très homogène et un très beau plateau féminin également”, pronostique Xavier Ducheix, dont l’équipe a fait le choix, assumé avec le staff médical, de conditionner l’inscription à l’ultra à un nombre de points minimum glanés (65 points) lors des douze derniers mois sur une ou plusieurs épreuves. Tout sauf une volonté de rendre la course élitiste ni d’intégrer un quelconque circuit international, précise le président : “Mais l’an dernier, on a eu énormément d’abandons, beaucoup de gens, dont des novices, veulent s’essayer à ce grand format en se disant que ce sera plus facile que dans les Alpes ou les Pyrénées. Mais même dans notre “montagne à vaches”, on peut trouver des conditions très changeantes et ça peut vite devenir compliqué. Pour nous, l’important c’est de préserver la santé des coureurs, que les gens viennent chez nous prendre du plaisir avec un minimum de préparation.”
112 km en duo
Fidèle à sa marque de fabrique, l’équipe a souhaité cette année encore innover sans dénaturer
l’esprit de l’UTPMA. Pour la première fois donc, une formule “duo” est proposée sur l’ultra-trail, distincte d’un relais, avec deux coéquipiers qui partent et... arrivent ensemble. “C’est un peu dans notre ADN, cette notion de partage, ça nous tenait à cœur de proposer cette formule dont on avait eu quelques échos mais pas sur une distance comme un ultra”, précise le chef d’orchestre de Tom15. Cinquante tandems prendront ainsi le départ samedi 15 juin à minuit et, selon les retours d’expérience, le concept pourrait être reconduit, voire élargi, à davantage de candidats l’an prochain.
Autre nouveauté de cette édition 2024, un départ du Grand trail (50 km, 1 360 D+) depuis la station du Lioran après un acheminement en train, spécialement affrété pour les coureurs. Le trail de la Jordanne, plus accessible (28 km, 652 D+), verra se mesurer 500 coureurs en solo et 100 équipes en relais avec un départ de Velzic et un relais passé à Saint-Simon au terme des 18 premiers kilomètres.
Pas de “petite distance” en revanche cette année, “cela nous avait demandé beaucoup de logistique et de bénévoles sans forcément qu’on ait beaucoup de participation, justifie Xavier Ducheix. Ce qui a permis à Aurillac Athlétisme de faire son 10 kilomètres et c’est très bien !”
Charly Lajus et Isabelle Pichon parrain/marraine
Quelque 600 bénévoles seront à nouveau mobilisés, une grande majorité fidèle au poste depuis plusieurs années déjà. “On n’a pas eu de mal à les “recruter”, il faut dire qu’on les chouchoute, c’est pour ça qu’ils reviennent ! C’est l’une de nos fiertés”, salue le président de Tom15, qui a d’ailleurs souhaité cette année mettre un coup de projecteur sur ces petites mains, indispensables appuis aux coureurs. Ils seront incarnés par la marraine et le parrain de ce onzième millésime, respectivement Isabelle Pichon, secrétaire de Tom15 qui s’élancera sur le 50 km, et l’incontournable Charly Lajus, parmi les fondateurs de l’épreuve.
Seule invitée surprise : la météo dont les organisateurs scrutent depuis mardi les bulletins quotidiens édités spécialement pour le secteur du massif par un prévisionniste. “La tendance est à une amélioration côté températures”, indique Xavier Ducheix. Une remontée brutale du thermomètre potentiellement synonyme d’orages... un scénario redouté. Mais le team en a vu d’autres : “En dix ans, on a tout eu : la canicule, le froid, les orages...” sourit-t-il.
(1) Valeur maximale 1 000 points. La cote Itra utilise la distance et le dénivelé d’une course.