Une transmission réussie à Montméat, sur la commune de Bas en Basset
À Bas-en Basset, un éleveur de chèvres laitières a cédé sa ferme et sa maison d'habitation à deux jeunes hors cadre successoraux. Passation réussie !
Dans le cadre de la 3ème quinzaine nationale de la transmission-reprise, la Chambre d'agriculture de Haute-Loire organisait une conférence de presse le 12 novembre à Bas-en-Basset au Gaec de la Cote de Bas, chez Natacha et Romain Ducrocq. Ces deux jeunes hors cadre successoraux (HCS) de respectivement 29 et 31 ans, ont repris la ferme familiale de Gilles Cullerier, agriculteur à Montméat.
Céder son exploitation à un jeune
Un an avant son départ en retraite, cet éleveur de chèvres laitières, dont les 3 filles ne souhaitaient pas s'installer, a pris la décision de céder son exploitation de façon à ce que son unité économique poursuive son activité. En 2013, il met son exploitation en vente et il contacte la Chambre d'agriculture afin de bénéficier de son accompagnement spécifique aux cédants et de son aide pour trouver un repreneur.
L'annonce (indiquant que la ferme de Gilles était disponible à la reprise) diffusée par la Chambre d'agriculture au sein du Répertoire départ à l'installation (RDI) génère 6 candidatures dont celle de Romain et Natacha Ducrocq.
Originaires du Puy-de-Dôme, ces jeunes envisageaient de s'installer en production ovine. Après avoir effectué un stage parrainage dans une exploitation du bassin du Puy et qui n'a finalement pas abouti, Romain prend contact avec Gilles et le courant passe tout de suite.
Constatant l'intérêt de Romain pour sa ferme, Gilles le choisit comme repreneur : «J'ai opté pour la première personne qui m'a dit que ma ferme l'intéressait ; c'était Romain».
Ce dernier s'est installé en 2014 suivi par son épouse en 2016. Plutôt axés sur les ovins au départ, le couple a décidé de conserver la production en place, les chèvres laitières (180 chèvres aujourd'hui dont le lait est collecté par la laiterie Carrier en Ardèche) et d'ouvrir un atelier ovins en Noire du Velay (80 brebis avec vente d'agneaux via l'association Noire du Velay et vente en caissettes).
Les élus de la Chambre d'agriculture, le président Michel Chouvier et le responsable du pôle transmission Mikaël Vacher, ont salué cette transmission-reprise réussie et ont détaillé les raisons de cette réussite.
Transmettre son exploitation : un état d'esprit
Pour Michel Chouvier, «c'est un état d'esprit ; le cédant doit avoir envie de transmettre son exploitation pour qu'elle poursuive son activité». «La ferme doit aussi être vendue à un coût acceptable et les deux parties doivent dès le départ se mettre d'accord sur un ordre de grandeur du prix de vente» indique Catherine Bapt, conseillère transmission à la Chambre d'agriculture.
Du côté du repreneur, il faut aussi être capable de s'adapter, sans s'entêter sur une idée de départ... (que ce soit en terme de productions ou de type d'exploitation).
Deux autres jeunes hors cadres successoraux, qui ont récemment intégré deux Gaec sur la commune de Bas-en-Basset, étaient eux aussi invités à parler de leur installation réussie.
Après un stage parrainage, Jérôme Coutenson, 25 ans et Clément Gontard, 23 ans, ont tous deux pris la place d'un associé sortant sur les Gaec des Ovanches et des Arrys. Jérôme s'est installé en vaches laitières (son voeux de départ) après son stage de parrainage qui lui a permis «de découvrir la ferme et de voir si on arrivait à s'entrendre... J'ai choisi un Gaec pour arriver à dégager un peu de temps libre et cela permettait de travailler sur une exploitation déjà en place» explique-t-il.
Quant à Clément, qui préférait au départ s'installer en individuel, il a finalement changé d'avis en intégrant un Gaec. «Dans un Gaec, on a chacun nos responsabilités et nous sommes deux à prendre les décisions» confirme-t-il.
Alain Boudet, agriculteur à Valprivas et élu Chambre d'agriculture a souligné l'excellente entente (avec le voisinage) et la bonne intégration de ces jeunes qui n'ont pas hésité à prendre des responsabilités dans le réseau Cuma notamment.
L'installation de ces 4 jeunes a conduit Mikaël Vacher à rappeler l'importance de l'installation HCS dans un département comme le nôtre : «les HCS représentent un tiers des installations. Et ce chiffre est en progression».
«Chaque année, entre 200 et 300 agriculteurs arrêtent leur activité pour cause de retraite ou raisons économiques. Face à ces départs, nous avons besoin que des jeunes s'installent, qu'ils soient fils d'agriculteurs ou hors cadre successoraux. Mais ne l'oublions pas, il faut aussi que les cedants aient la volonté de transmettre leur exploitation dans la globalité!» signale le président de la Chambre d'agriculture.
Trois rencontres collectives
pour les agriculteurs de 58 ans et plus
En novembre, dans le cadre de la quinzaine de la transmission, la Chambre d'agriculture de Haute-Loire propose 3 rencontres collectives ouvertes à l'ensemble des agriculteurs de 58 ans, qui s'apprêtent à céder leur exploitation dans les 5 ans à venir.
Lors de ces rencontres, les futurs cédants seront informés sur plusieurs thématiques : la retraite avec l'intervention de la MSA, et la transmission (aspects juridique, financier, fiscal, social... avec l'intervention de Cerfrance Haute-Loire).
Les 4 conseillères du service installation-transmission de la Chambre d'agriculture accompagnent tout au long de l'année les agriculteurs en fin de carrière dans leur réflexion sur la cession de leur exploitation via des rencontres individuelles dans les permanences (Saugues, Brioude, St Paulien, Yssingeaux et le Puy).
Au fur et à mesure de l'avancement de la réflexion sur la transmission à un repreneur, des rencontres sur l'exploitation sont proposées jusqu'à la mise en relation et l'installation du repreneur.
Rencontres collectives
- Yssingeaux : lundi 26 novembre de 10h à 16h30
- Saugues : mardi 27 novembre de 10h à 16h30
Le Puy-en-Velay : jeudi 29 novembre de 10h à 16h30.
S'inscrire auprès de :
Josiane Méjean : 04 71 07 21 55
Catherine Bapt : 04 71 59 05 34
Mireille Gardès : 04 71 07 21 21