Une solution pour une installation
À Montfaucon, Lucien Mounier a repris l'exploitation laitière de son père. Une conversion en bio qui a permis son installation.
■Lucien Mounier s'est installé en mai 2020 sur la ferme laitière de son père à Montfaucon en Velay. Après des études en mécanique générale et 10 années de salariat dans ce domaine, en 2016 le jeune homme rejoint la ferme familiale pour prêter main forte à son père victime des conséquences d'un accident. Après une période en tant qu'aide familial, le jeune homme, qui a toujours voulu s'installer, a finalement repris la ferme familiale. Lucien tenait à travailler en agriculture biologique. La ferme est entrée dans une procédure de conversion fin 2017 et produit du lait certifié bio (140 000 L produits par une trentaine de montbéliardes et livrés à Sodiaal) depuis janvier 2020.
Pour le jeune homme, le passage en agriculture biologique était voulu : "c'est une manière de produire qui me plaît" dit-il. Mais c'est aussi ce qui lui a permis de s'installer ! La SAU de l'exploitation de son père étant insuffisante (33 ha), en récupérant quelques hectares (8 ha exactement en location) et en produisant du lait bio mieux valorisé par sa coopérative, le projet d'installation de Lucien est devenu réalisable du point de vue économique.
La conversion en bio
Pendant la période de conversion, Lucien a bénéficié du soutien et de l'appui technique de la Chambre d'agriculture de Haute-Loire, que ce soit pour l'installation comme pour la conversion. Sur les conseils de Régine Tendille, conseillère agriculture biologique, Lucien a adapté sa façon de conduire ses cultures et son chepel. "Au niveau des cultures, on était proche de la démarche AB puisque nous n'utilisions aucun produit de traitement. On avait déjà recours au désherbage mécanique et on pratiquait une rotation des cultures. Toutefois, sur les conseils de la Chambre d'agriculture, j'ai adopté une rotation plus rapide (en optant pour 1 à 2 années de céréales sur prairie contre 2 à 3 années de céréales sur prairies auparavant). Ce renouvellement plus fréquent des prairies permet notamment de réduire la pression des adventices et de pouvoir compter sur des prairies jeunes et productives". La conversion du cheptel a principalement concerné l'alimentation des vaches : "j'ai opté pour une conduite économe en réduisant les achats de concentré (4 tonnes par an pour 30 vaches)". Lucien donne désormais priorité à la prévention des maladies, ce qui passe par une observation rapprochée de ses vaches et opte pour les soins alternatifs (phytothérapie, homéopathie, acupuncture) en cas de maladies. Des soins qu'il prodigue lui-même grâce à de multiples formations. La Chambre d'agriculture l'a aidé à optimiser la performance de son système de pâturage : "Régine Tendille m'a apporté des conseils pour améliorer mon pâturage tournant et ainsi faire en sorte que les vaches consomment une herbe jeune et que les pâtures poussent correctement". La prochaine étape pour lui sera la mise en place d'un méteil à ensiler qui pourra être suivi d'une culture dérobée d'été ; un moyen d'accroître les stocks de fourrages ou le pâturage.
Rendez-vous à Tech&Bio
le 17 septembre
Très friand de technique, Lucien Mounier participera aux ateliers Tech&Bio programmés le 17 septembre en Haute-Loire. "Les journées Tech&Bio permettent de prendre connaissance des résultats et des conclusions d'essais et nous amènent parfois à faire des changements dans la conduite de notre exploitation. C'est aussi une occasion de suivre l'évolution de la technique et du climat ; car sur ce dernier point, nous sommes arrivés à un tournant. Et nous allons devoir nous adapter rapidement à ce changement climatique !"