Installation
Une soixantaine de jeunes installés pour l’année 2013
Le 25 novembre, les acteurs de l’installation en agriculture étaient réunis à Vergonge pour communiquer les touts derniers chiffres de notre département.
Le nombre d’installations aidées diminue. Après une bonne année 2012, qui totalisait 82 installations, le cru 2013 s’annonce moins bon d’un point de vue quantitatif. Du 1er janvier au 22 novembre 2013, 55 dossiers de demandes d’aides sont passés en CDOA» a indiqué Aude Brande, animatrice du Point Info Installation, à l’occasion du dernier Comité départemental à l’installation (CDI) organisé le 25 novembre sur l’Earl de la Marque à Vergonge (St Jean de Nay).
Ce jour-là, l’ensemble des acteurs de l’installation en agriculture étaient réunis pour dresser un bilan complet, à quelques jours de la dernière CDOA qui devrait agréer quelques dossiers de demandes d’aides à l’installation supplémentaires. Au total, c’est donc une soixantaine de jeunes qui se seront officiellement installés avec les aides cette année.
Si le nombre d’installations diminue, la fréquentation du Point Info Installation suit la même tendance avec 70 candidats reçus (au 22 novembre) contre 92 candidats reçus à la même période en 2012. «Les incertitudes sur la réforme de la PAC et sur l’ensemble des aides en 2014 (considérée comme une année de transition importante) contribuent à expliquer les passages moins fréquents au Point Info» explique Aude Brande.
Progression des installations sociétaires
Les installations sociétaires sont en nette augmentation. 75% des installations sont de type Gaec (contre 65% en 2012) et 13% sont faites en individuel (31% en 2012). Pour le président des JA Haute-Loire, Mikaël Vacher, cette évolution est le résultat de la politique départementale qui prône l’installation sociétaire depuis déjà plusieurs années.
A l’avenir, la question de la viabilité des structures sociétaires va toutefois se poser au moment des départs en retraites des associés. «Or, très peu de candidats (en particulier chez les hors cadre successoraux) se montrent intéressés pour s’installer en sociétés» indique Elizabeth Vidal, du pôle Installation Transmission à la Chambre d’Agriculture. Bernard Meyronneinc, chef de service économie agricole à la DDT a souligné la nécessité de communiquer sur l’intérêt de travailler en sociétés auprès des jeunes générations.
Sur les 55 installations comptabilisées, 76% sont des installations sur une exploitation familiale ou avec un membre de la famille ; seules 7 installations sont des créations d’exploitations.
Majorité en lait
La majorité (58%) des nouveaux installés opte pour la production laitière. 15% d’entre eux ont choisi les vaches allaitantes et 9% les ovins viande, 7% en maraîchage, 5% en caprins, 2% en apiculture, 2% en équins et 2% en petits fruits. Malgré un marché porteur à l’heure actuelle et une revalorisation des aides depuis quelques années, les ovins manquent encore d’attractivité auprès des nouvelles générations d’agriculteurs.
Pour certains, le projet d’installation comportait un deuxième atelier; c’est le cas de 5 d’entre eux qui ont choisi le porc avec une autre production et 5 autres pour les veaux de boucherie.
D’un point de vue géographique, la répartition des installations par canton révèle le dynamisme de certains territoires comme les cantons de Tence, Le Monastier, Craponne, Vorey, Allègre, Brioude, St Julien Chapteuil et Yssingeaux. En revanche, aucune installation n’a été comptabilisée depuis au moins deux ans sur les cantons de Pinols et de Bas-en-Basset.
Le comité départemental à l’installation constate par ailleurs que le BPREA, dont sont titulaires 39% des installés, reste la voie classique de l’installation. 36% sont par ailleurs titulaires d’un Bac pro et 23% d’un BTSA.
En Haute-Loire, on comptabilise une installation pour 3 arrêts d’activité (retraite...). «Mais toutes les exploitations qui stoppent leurs activités ne sont pas reprenables !» remarque Elizabeth Vidal. Face à de tels chiffres qui traduisent un non renouvellement des générations d’agriculteurs, le Préfet s’est interrogé sur le devenir du foncier agricole. Les professionnels agricoles et Bernard Meyronneinc ont tout de suite rassuré le représentant de l’Etat en lui expliquant que «la mise en friche en Haute-Loire, ce n’est pas pour demain !».
La question du foncier
Mikaël Vacher a même expliqué que le manque de foncier est un véritable frein à l’installation. Bernard Meyronneinc redoute une aggravation de ce problème avec les nouvelles mesures de la réforme de la PAC ; «la surprime des 52 premiers hectares est une avancée qui risque d’avoir des effets pervers».
Cédric Gauthier, vice-président des JA en charge du dossier installation a dénoncé le poids des tracas administratifs qui pèsent lourdement sur les jeunes installés. Il s’est notamment plaint des contraintes induites par la fiche individuelle annuelle que les jeunes doivent remplir dès qu’un changement important survient dans les 5 ans de leur PDE (Plan de Développement Economique). «Cette fiche n’a pas été conçue pour empêcher les jeune d’évoluer mais pour suivre l’évolution de l’exploitation» a rappelé Bernard Meyronneinc.
Véronique Gruber
L'âge moyen de l'installation en 2013 est de 26,4 ans contre 28,3 en 2012.
Orientation lait
La majorité (58%) des nouveaux installés opte pour la production laitière. 15% d’entre eux ont choisi les vaches allaitantes et 9% les ovins viande, 7% en maraîchage, 5% en caprins, 2% en apiculture, 2% en équins et 2% en petits fruits.