FNSEA
Une nouvelle équipe pour la FNSEA
Christiane Lambert a ouvert le 28 mars le 77e congrès de la FNSEA à Angers à quelques encablures de son exploitation de Bouillé-Ménard. Cette assemblée générale élective a renouvelé une partie non négligeable du conseil d’administration.
Christiane Lambert a ouvert le 28 mars le 77e congrès de la FNSEA à Angers à quelques encablures de son exploitation de Bouillé-Ménard. Cette assemblée générale élective a renouvelé une partie non négligeable du conseil d’administration.
Christiane Lambert ne cachait pas son émotion d’inaugurer le 77e congrès de la FNSEA sur ses terres d’adoption dans le Maine-et-Loire, devant 800 congressistes venus de toutes les régions de France et d’Outre-Mer. Elle a rendu hommage aux organisateurs, aux élus et collaborateurs de la FDSEA du Maine-et-Loire et de la FNSEA ainsi qu’à tous les membres du Conseil d’administration dont le mandat va s’achever. Cette « capitaine » qui a tenu les rênes de la FNSEA depuis plus de six ans, qui « reste attachée à la vie de son groupe » et « attachée à valoriser les talents de chacun », va passer la main à une nouvelle équipe qui a été présentée par Stéphane Aurousseau, président de la Commission nationale statuts et conflits (lire encadré).
Condamnations fermes et rapides
Au-delà des traditionnelles interventions le Commission nationale des statuts et conflit, du rapport financier et des différentes structures du réseau (régions syndicales, associations spécialisées, sections sociales), c’est l’avenir du métier agricole qui a alimenté les débats du huis clos sur fond des événements qui se sont passés quelques jours auparavant à Sainte-Soline.
Dans son discours, Christiane Lambert a affirmé « que nous ne pouvons pas supporter que des agriculteurs, au nom d’un idéal et avec force mensonges, détruisent le travail d’autres agriculteurs ». Président de la FNSEA 79 et Nouvelle-Aquitaine, Denis Mousseau a reçu de nombreux soutiens des autres fédérations et des congressistes. Après les affrontements violents de Sainte-Soline, il a rappelé que les « manifestants ont détruit l’outil de travail d’un jeune agriculteur en polyculture-élevage et piétiné et saccagé plusieurs hectares de cultures. C’est une honte », s’est-il exclamé. Il s’en est ouvertement pris à la Confédération paysanne qui a soutenu Les Soulèvements de la Terre et co-organisé la manifestation des 25 et 26 dans le Sud-Deux-Sèvres : « Ce syndicat n’est plus digne de l’être et de siéger dans nos instances. Nous demandons à la FNSEA de faire remonter cette demande au ministère et nous ferons de même en région », a-t-il insisté demandant « des condamnations fortes, fermes et rapides ».
Des dossiers qui pèsent lourdement
La matinée du 29 mars a été consacrée à la présentation du Rapport d’activité des secrétaires généraux. Avec une mise en scène à la fois humoristique, réaliste et grinçante, les trois secrétaires généraux ont, chacun, physiquement chargé la barque à l’aide de boîtes représentant les dossiers qui pèsent lourdement sur l’agriculture française : accords de libre-échange, prédation, directive IED (émissions industrielles) etc.
Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint, a rappelé qu’en France « nous avons les standards les plus élevés au monde » et demandé que les autres pays s’alignent sur les nôtres. Son alter-égo, Hervé Lapie a lui aussi abondé dans ce sens avant de revenir sur Sainte-Soline : « sur le dossier de l’eau, on a l’impression de prêcher dans le désert », s’est-il exclamé soulignant le décalage entre la France et les autres pays de l’Union européenne en termes de captation de l’excédent des eaux pluviales : « 2 % seulement en France et dix fois plus en Espagne », a-t-il illustré. Stupéfait de « voir des agriculteurs, dont on se demande s’ils le sont encore, s’en prendre à d’autres agriculteurs, c’est inadmissible, impardonnable », a-t-il tranché.
Un homme précieux
Pour sa part, Jérôme Despey, secrétaire général, a rappelé comme ses prédécesseurs, les victoires syndicales comme l’assurance récolte, le calcul de la retraite sur les 25 meilleures années (« la réparation d’une injustice ») et les chantiers qui restent à terminer comme la retraite des conjoints et la prochaine loi d’orientation agricole. « Il nous faut transmettre des outils de production viables et installer massivement », a-t-il harangué appelant les syndicalistes à ne « jamais lâcher les valeurs dont nous sommes les héritiers », en premier lieu « l’unité, l’écoute, le dialogue et le respect des différences ». Annonçant qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat à son poste, ses deux adjoints lui ont rendu un vibrant et émouvant hommage. « C’est un homme qui force l’admiration avec une énergie incommensurable » ont indiqué Hervé Lapie et Patrick
Bénézit. « C’est un homme précieux. Si la loyauté a un visage, c’est celui de Jérôme », a conclu Christiane Lambert devant les 800 congressistes qui ont fait, à Jérôme Despey, une standing ovation nourrie d’une longue séance d’applaudissements.