Santé animale
Une journée au cœur d’un cabinet vétérinaire
Nous avons passé une journée dans un cabinet de vétérinaires en Margeride. Un lieu bien connu des éleveurs, où les urgences se succèdent et où les discussions sur les prix des médicaments, la santé des animaux, et les conseils d’élevage, ne tarissent pas.
Un cabinet de vétérinaires à dominance rurale, en Margeride, un matin ordinaire. Alain et Jean-François sont associés, Vincent et Julia sont assistants. À eux quatre, ils assurent les urgences en permanence, 24 h sur 24, du lundi au dimanche, sur place ou à domicile pour les bovins comme pour les chats et chiens. Avec entre 500 et 550 éleveurs clients réguliers, le cabinet travaille sur un rayon de 40 km alentour, sur trois départements.
En ce très froid matin de novembre, Alain arrive au cabinet et échange avec Vincent, qui a assuré la permanence de nuit. Pendant que Julia, assistante au cabinet depuis un an, entreprend la stérilisation d’une chatte, Alain, vétérinaire depuis 1980, reçoit les éleveurs qui viennent s’approvisionner en vaccins, médicaments ou simplement en conseils.
Un cabinet de vétérinaire est habilité à prescrire et délivrer des médicaments. Mais il ne peut pas « tenir officine ouverte » comme le ferait une pharmacie. Il ne délivre de médicaments que dans la limite de sa stricte clientèle, après avoir réalisé un bilan sanitaire, proposé aux éleveurs des protocoles de soins conformes aux pathologies rencontrées, et assuré des visites régulières dans les élevages. Les groupements de producteurs sont également des ayant-droit de la pharmacie, dans la limite de leur plan sanitaire d’élevage. Chez Alain comme chez tous les vétérinaires, les vaccins représentent une part élevée des prescriptions, et ce malgré leurs prix. Lorsqu’ils viennent à manquer, en raison de problèmes de fabrication par exemple, c’est un demi-drame.
Suite de l’article à lire sur le Réveil Lozère N°1238 du jeudi 19 décembre 2013, page 4.
Une grève historique
Le 6 novembre 2013, pour la première fois depuis 40 ans, les vétérinaires ont fait la grève, appelés par le syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral. Seuls les services d’urgences ont été maintenus. Ils étaient 4 000 à manifester à Paris, selon les organisateurs. La raison ? La loi d’avenir prévoyait de priver les vétérinaires du droit de délivrer des antibiotiques jugés critiques, afin de lutter contre l’antibiorésistance, le développement de la résistance aux antibiotiques. Devant la vive réaction des professionnels, demandant à être respectés dans la pratique de leur métier et prônant une délivrance raisonnée des antibiotiques, le gouvernement a supprimé l’alinéa de la loi d’avenir concernant le découplage de la prescription et de la délivrance en ce qui concerne les antibiotiques critiques. Cet alinéa sera remplacé par un objectif de réduction d’utilisation de ces médicaments pour chaque praticien. C’est une grande victoire pour les vétérinaires impliqués dans ce mouvement.