Une grève des éleveurs qui pourrait durer
Les éleveurs argentins ont annoncé la fin de la grève du négoce de bétail, après quatorze jours de conflit. Mais cette trêve paraît bien fragile au vu de l'intransigeance des deux parties. Le gouvernement reste inflexible, arguant la défense du pouvoir d'achat, à quelques mois des élections législatives. L'union syndicale agricole menace de la reconduire dès le lundi 7 juin en y incluant l'arrêt des ventes de grains.
La grève du négoce de bétail, largement suivie ces quatorze derniers jours par les éleveurs et engraisseurs de bovins de toute l'Argentine, est arrivée à un terme ce jeudi 3 juin. Elle a été déclenchée par l'union syndicale agricole* afin de protester contre la suspension quasi-totale des exportations de boeuf imposée par décret le 17 mai. Elle a été levée pour éviter une pénurie de viande en boucherie en pleine pandémie de Covid, retardée grâce à l'écoulement des stocks de bétail des abatteurs.
Mais le conflit n'est pas réglé. Le décret en question n'a pas été abrogé et le gouvernement d'Alberto Fernández menace de continuer à fermer les vannes de l'export, hormis les contingents Hilton et 481 à destination de l'Europe, « tant que le prix local du boeuf en boucherie n'aura pas baissé suffisamment pour que les Argentins n'en soient pas privés », a argumenté le chef d'État argentin.
L'union syndicale se montre tout aussi inflexible. « Notre grève sera reconduite dès lundi prochain si le gouvernement maintient sa posture », a annoncé à Agra Presse le vice-président des Confédérations rurales argentines (CRA), Gabriel de Raedemaeker. « Les producteurs de grains pourraient rejoindre notre mouvement de protestation », avertit-il.