Une fusion pour dynamiser la filière lapin
Depuis le 1er juillet dernier, la filière lapin s’est dotée d’un nouveau groupement de producteurs né de la fusion de la coopérative Gelap-Union et de la Sica Lapins Sud Est (LSE). LAPALLIANCE est son nom.
■ Les discussions sur un éventuel rapprochement des structures Gelap-Union et la Sica LSE ont débuté il y a près de 10 ans. Elles se sont réellement concrétisées il y a deux ans, suite à la dégradation du potentiel de production de chacun des groupements. « Il était temps pour nous de réfléchir à une solution commune qui permettrait de maintenir un potentiel de production de plus d’1 million de lapins par an, d’assurer des services et un suivi technique et sanitaire aux élevages, et de dynamiser la filière dans son ensemble » explique Fréderic Douce, responsable du groupement LAPALLIANCE. La fusion s’est donc imposée rapidement aux deux groupements dont l’activité était « encore stable mais fragile ; il fallait anticiper avant qu’elle ne périclite définitivement… ». Lors de leurs assemblées générales respectives les 19 et 20 juin derniers, Gelap-Union et la Sica LSE ont donc entériné leur rapprochement au profit de la Sica LAPALLIANCE. Le nouveau conseil d’administration est constitué de 10 administrateurs issus à parité du Gelap-Union et de LSE (ils détiennent ensemble 60% du capital), et d’un représentant de Sanders, des Etablissement Ribot (84) et de Palmid’or (71)(40% du capital) (ndlr : Allier Volaille et Sédivol ne sont pas au conseil mais sont partenaires du groupement).
Le président est Francis Giraud (ex-président de LSE) et le vice-président Jean Biberon (ex-président du Gelpa-Union). « Cette composition de l’actionnariat permet d’avoir l’ensemble de la filière amont-aval autour de la table ; chacun peut ainsi s’exprimer et cela favorise une relation plutôt partenariale que de “ fournisseur à client” ». Le responsable de LAPALLIANCE insiste aussi sur le fait que la fusion a été conduite de manière à ne pas détruire les liens qui existaient entre les producteurs et leurs outils. «Nous avons gardé ce qui faisait la force des deux groupements »
Renouveler les générations et garantir un revenu
Les missions prioritaires du nouveau groupement sont de maintenir le potentiel de production, renouveler les générations de producteurs et travailler sur une contractualisation tripartite entre producteurs, fabricants d’aliments et abattoirs, qui tienne compte des coûts de production. « Car si on veut accompagner et installer de nouveaux éleveurs, la production de lapins doit être rentable et stable. Notre objectif à travers cette contractualisation est donc de garantir un revenu à ceux qui produisent aujourd’hui et ceux à venir » précise Frédéric Douce. Et le challenge n’est pas impossible puisque le marché est aujourd’hui déficitaire, « il manque près de 15 000 lapins/semaine dans le grand sud-est et 6 à 7 000 lapins/ semaine dans le nord de la zone pour répondre à la demande des abattoirs qui attendent davantage de marchandise locale » explique le responsable de la Sica. Il y a donc de la place pour davantage de production et de producteurs. Le groupement travaille sur ce point avec l’interprofession régionale cunicole sur une communication ciblée sur les lycées et collèges : présentation du métier «pour faire tomber les préjugés », distribution de clef USB avec des informations sur l’élevage et la filière ; contacts avec des établissements bancaires pour travailler ensemble sur la contractual- isation et actions auprès des chambres d’agriculture afin qu’elles reconsidèrent davantage la pro- duction de lapins comme une production à part entière.
LAPALLIANCE en chiffres…
47 éleveurs répartis sur les territoires Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne et Occitanie.
85% d’éleveurs en Auvergne Rhône-Alpes et 15% en Bourgogne et Occitanie
420 cages-mère est la taille moyenne des élevages
60% des élevages de lapins sont en production principale sur les exploitations
Siège social : 26 400 Crest. 04.75.25.47.93. sica26400@orange.fr