PAC d’après 2013
Une étude européenne plaide pour le paiement des efforts environnementaux
Les contraintes environnementales sont de plus en plus fortes pour les agriculteurs. Comment en tenir compte ?
Les efforts consentis par les agriculteurs en matière de préservation de l’environnement et de bien-être des animaux doivent être, en partie, financés par les pouvoirs publics, indique une étude européenne. Faute de quoi, la pression du marché favorisera les pratiques peu respectueuses des sols, de l’eau. La préservation des paysages agricoles et des sols, la biodiversité, la qualité et la disponibilité en eau, la stabilité du climat (émissions et stockage du carbone), la capacité de résister aux inondations et aux feux, mais aussi la sécurité alimentaire, la vitalité des campagnes et le bien-être des animaux. Ce sont les principaux « biens publics » ou services publics environnementaux rendus par les agriculteurs à la société, indique une étude de près de 400 pages réalisée par l’Institut européen pour la politique environnementale (IEEP) sur ce thème. D’après les chercheurs, qui ont travaillé à la demande de la Commission européenne, la politique agricole commune fournit déjà un certain nombre d’outils pour inciter les exploitants à rendre ces services à la société. Mais de façon insuffisante. Renforcer cette dimension permettrait de justifier le maintien d’un budget agricole après 2013, indiquent les auteurs de l’étude.
Niveaux actuels de dépense « insuffisants »
Ils mettent en garde l’Union européenne contre le risque, dans les prochaines années, de raréfaction de ces biens publics faute de subventions. Car les exploitations agricoles pourraient se tourner de façon plus systématique vers des pratiques certes plus rentables sur le plan économique, mais désastreuses sur le plan environnemental. « Les forces du marché et les avancées technologiques conduisent à la recherche de gains d’efficacité, stimulée par l’accroissement de la demande pour les produits alimentaires, bioénergétiques et autres produits industriels, qui s’ajoutent aux pressions urbaines », écrit l’IEEP. Du coup, « des incitations financières sont nécessaires pour encourager les agriculteurs à réorienter (une partie de) leurs moyens de production vers la fourniture de biens publics, ce qui implique des coûts supplémentaires et/ou une perte de revenus », concluent les chercheurs. Ils préconisent donc le maintien d’une politique agricole commune. Mais celle-ci devrait être modifiée de façon à placer en son « cœur » des objectifs généraux environnementaux assortis de critères précis. Des contrôles stricts afin de garantir la fourniture effective de ces biens publics par les agriculteurs devraient être menés. En tout état de cause, « les niveaux actuels de dépenses pour les mesures de développement rural avec objectifs généraux environnementaux apparaissent insuffisants par rapport à l’échelle de la demande de la société et aux estimations du niveau de financement requis pour atteindre les objectifs spécifiques de l’UE », indique l’IEEP.
Grenelle : 330 emplois « verts » agricoles disponibles aujourd’hui dans les Pôles emploi
Le Pôle Emploi a recensé, à la demande du ministère du Développement durable, 16 335 emplois « verts » à pourvoir immédiatement, indique un communiqué du 25 janvier. La plupart de ces postes sont disponibles dans le secteur du bâtiment. Mais le Grenelle de l’environnement a aussi un impact sur le marché de l’emploi en agriculture : 330 offres sont en stock dans les domaines du conseil et de l’assistance technique, de l’ingénierie en agriculture et environnement, et du contrôle et diagnostic technique en agriculture. Valérie Létard, secrétaire d’État en charge du dossier emploi auprès de Jean-Louis Borloo, devait présenter, jeudi 28 janvier lors de la Conférence nationale sur les métiers de la croissance verte, les perspectives de création d’emplois pour les années à venir, notamment en agriculture.