Un visage plus moderne pour LeLozère
La marque, née dans les Cévennes en 1993, a été reprise depuis avril par Nicolas Mourgues, un entrepreneur d'origine lozérienne en reconversion professionnelle. Outre le couteau historique, de nouveaux prototypes sont attendus courant 2022.
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Des ressources humaines à la coutellerie, il n'y a qu'un pas. C'est, en tout cas, ce que porte à croire le parcours atypique de Nicolas Mourgues. À 43 ans, après avoir fait carrière dans le conseil en entreprise et la formation professionnelle à Clermont-Ferrand, ce Lozérien d'origine a décidé de revenir dans son département natal pour donne une seconde vie au couteau LeLozère. Il reprend ainsi le flambeau à Joëlle et Yves Neveux, les créateurs de la marque en 1993, qui avaient cessé la production depuis quelques mois. Depuis le 15 avril, ce fleuron de l'artisanat lozérien a quitté la vallée de Chapeauroux, dans ses Cévennes natales, pour Saint-Jean-la-Fouillouse, un petit village de Margeride où Nicolas Mourgues possède une ferme familiale.
Reconversion professionnelleLa passation officielle s'est déroulée le 16 novembre à Polen à Mende. L'entrepreneur est venu présenter son projet aux représentants de la CCI, de la chambre de métiers et de l'artisanat, de Lozère développement et des collectivités locales l'ayant accompagné dans son installation. À l'occasion d'une réception feutrée, Nicolas Mourgues a retracé l'histoire de cette reconversion atypique. « Pendant le confinement, j'ai pris du recul sur mon projet professionnel, j'étais en pleine hésitation, relate-t-il devant l'assemblée. C'est par hasard, en janvier 2021, lorsque j'ai voulu acheter un couteau LeLozère que j'ai appris que la boutique était à reprendre ». Ni une, ni deux, il décide alors d'entrer en contact avec le couple Neveux et finit par se former auprès d'eux. « À l'issue de la première rencontre, je savais que c'était ce que je voulais faire », se souvient-il. Pour l'instant, le néocoutelier s'est contenté de reprendre le modèle originel inventé par Yves Neveux, dont la singularité provient de son mécanisme à ressort de lame. En effet, contrairement aux autres couteaux, le mécanisme se situe exclusivement dans la lame, allégeant ainsi le manche en bois. Un choix qui ravit le couple Neveux. « Je suis ravi que ça aille dans ce sens, je n'ai rien à dire sur la qualité de ses couteaux », glisse l'ancien coutelier, malicieux.