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Cyclistes... et agriculteurs
Un vélo à la place des pieds

Philippe Blouin, originaire de l’Indre, vit depuis plusieurs années à l’est du département, où il est éleveur de bovins.

Scolarisé à Ahun, le jeune homme découvre les territoires aux paysages variés de la Creuse. Depuis, le département est devenu son terrain de jeu.
Scolarisé à Ahun, le jeune homme découvre les territoires aux paysages variés de la Creuse. Depuis, le département est devenu son terrain de jeu.
© D.R.

Huit heures. Philippe Blouin a fait le tour de ses soixante-dix vaches charolaises. L'homme installé avec sa femme à La Chaize, dans la commune de Sannat, ira ensuite vérifier les clôtures de ses champs. Agriculteur : un métier physique, qui demande une grande présence. Cela va bien à Philippe Blouin, originaire de l'Indre. « Je suis né dedans. Je suis depuis tout petit habitué à faire un gros travail l'été. On n'est pas au 35 heures, on n'a pas de congés comme tout le monde, c'est un métier de passionné. » En août, après la période de récolte des céréales(« j'en ai un petit peu pour les animaux: ce n'est pas commercialisé; cela fait un peu de paille », explique-t-il), Philippe s'accorde « une semaine » de repos. Il peut compter sur les aînés de ses six enfants pour s'occuper des affaires courantes de la ferme pendant son absence et celle de sa femme: « Nous les avons habitués depuis longtemps ».

« J'ai visité la Creuse à vélo »

Économiquement, Philippe blouin affirme que « depuis deux ou trois ans, nous subissons un contrecoup économique. Les animaux se vendent moins bien. La Fièvre catarrhale ovine a eu un impact sur l'exploitation. Les naissances ont été décalées. Cela a occasionné des pertes imprévues ». Son opinion est qu'il faut être prudent, ne pas trop investir... Même si c'est difficile, car l'achat de matériel ne peut parfois pas attendre. Alors il faut se serrer la ceinture.

« C'est un métier en dent de scie. Cette année, les intrants ont baissé, mais les prix de vente ne sont toujours pas bons. En clair, nous avons toujours peur. » La famille Blouin ne peut pas se permettre de faire des folies, avec notamment les plus grands des enfants qui font des études supérieures. Mais, positif, Philippe Blouin explique qu'« on profite de la campagne ».

La campagne, c'est en effet un beau terrain de jeu pour lui, passionné de vélo, « depuis tout petit. » C'est à la ferme que s'est faite la rencontre avec la bicyclette. « Mon père avait un ouvrier agricole qui m'a prêté son vélo... »

À l'époque, il va à l'école primaire en pédalant. « J'ai toujours eu un vélo avec moi », dit-il. Cette préférence du vélo par rapport au pied remonte à loin chez cet homme de 47 ans.

Ensuite, ce sont les années au lycée agricole d'Ahun, pour l'Indrien. « Le mercredi quand nous n'avions pas cours, je passais la journée sur le vélo. J'ai visité la Creuse comme cela. C'est un département très agréable pour le vélo. » Philippe Blouin raconte les paysages diversifiés, les reliefs. Celui qui habite alors dans le département voisin ne sait pas encore qu'il va bientôt venir vivre et travailler en Creuse.

Vient ensuite le temps de l'installation... La passion pour le vélo est intacte, mais il a moins de temps disponible. Il s'essaie au VTT, fait des sorties avec ses enfants.

En 2000, il achète une exploitation en Creuse et part s'y installer. L'intégration se fait sans problèmes pour cette famille habituée à une vie sociale intense. « Nous ne regrettons pas notre venue, nous avons été bien accueillis », explique celui qui a pour femme une Creusoise.

Il se fait remarquer par le Cercle cycliste Mainsat, qui le sollicite. Il rejoint alors ce petit groupe de cyclistes avec qui il sympathise rapidement. Tous les samedis après-midi, ils se retrouvent et font du vélo. L'hiver, c'est du VTT, et dès le printemps, retour sur la route. Il fait aussi des randonnées cyclotouristes, où il apprécie la convivialité et le plaisir de discuter. Mais il ne peut pas faire de compétition, car son métier lui prend trop de temps et il doit garder du temps pour sa grande famille. Sa femme ne partage pas sa passion pour le vélo.

Grâce à son métier, il a une bonne condition physique. Et le sport, qu'il pratique assidument depuis longtemps (il fit aussi de la course à pieds), n'a fait que le renforcer. « Je fais du vélo pour me détendre, dit-il. J'aime le vélo car cela me sort de la ferme. Je fais un métier stressant. J'ai besoin de faire des coupures. »

Mais sa bicyclette est aussi son « outil de travail ». Il la prend chaque jour pour traverser la ferme, ce qui fait deux ou trois kilomètres.

Cette semaine, il a donné un coup de main pour l'organisation de la course d'Évaux-les-Bains. Ensuite d'autres courses et randonnées vont suivre, auxquelles Philippe Blouin participera avec plaisir, comme d'habitude.

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