Un tiers des oiseaux des zones agricoles ont disparu en trente ans
Les derniers chiffres publiés par la LPO et le Muséum d'histoire naturelle confirment l'effondrement des populations d'oiseaux dans les campagnes. La baisse de biodiversité est désormais avérée, estiment les experts, appelant à prendre en compte cette urgence dans la déclinaison nationale de la future Pac.
« Dans le milieu agricole, c'est une hécatombe », résume Benoit Fontaine, ingénieur de recherche au Muséum d'histoire naturelle (MNHN) et l'un des coordinateurs du programme de Suivi temporel des oiseaux communs (Stoc), à l'occasion d'une conférence de presse de 31 mai. Les données de ce programme de science participative, détaille-t-il, montrent une diminution de l'abondance relative des vingt-quatre espèces suivies en milieu agricole de près de 30 % depuis 1990.
Le tarier des prés, avec une baisse de 60 % de sa population en trente ans, serait l'une des espèces les plus touchées, illustre le MNHN. « Le déclin des espèces communes est la preuve d'un appauvrissement général dans notre environnement », complète Caroline Moussy, coordinatrice du Stoc pour la LPO, soulignant que les oiseaux ont été choisis comme indicateur de biodiversité au niveau européen aux côtés des surfaces d'habitat protégé.
Alors que certains acteurs, dont Arvalis, estiment encore que les données sur l'évolution de la biodiversité en France ne sont pas suffisantes pour confirmer les inquiétudes, le Muséum et la LPO n'ont, de leur côté, aucun doute. « Tous les suivis, sur toutes les espèces, des oiseaux aux insectes, vont dans la même direction : la biodiversité va mal », cingle Caroline Moussy.