TECH OVIN
Un Tech Ovin 2013 sur fond de réforme de la PAC
L’ombre de la réforme de la PAC a plané sur Tech Ovin. Les responsables nationaux ne s’y sont pas trompés et étaient présents sur le salon qui a reçu la visite du ministre de l’Agriculture.
Pour cette 8e édition de Tech-Ovin, nombres de responsables nationaux s’étaient déplacés. Outre Serge Préveraud, président de la FNO, Guy Vasseur, président de l’APCA, François Thabuis, président de Jeunes Agriculteurs et Emmanuel Coste, président d’Interbev Ovins étaient présents. En pleine réforme de la PAC, il était nécessaire pour la profession ovine et plus largement agricole, de réaffirmer ses besoins. Stéphane Le Foll a parcouru les allées du salon, attentif aux interventions des uns et des autres. De sa visite, le Ministre a retenu «une impression de dynamisme, de vitalité, une capacité à se projeter qui est très encourageante » mais aussi le sentiment que «la filière ovine n’est pas assez mise en valeur ». Une rencontre avec la profession agricole a par ailleurs eu lieu en fin de soirée.
L’installation était une fois encore le leitmotiv de Tech-Ovin cette année. Malgré un contexte favorable, l’installation peine à se relancer. Pourtant comme l’a rappelé Fabien Romanet, président de JA Limousin « Avec environ 700 personnes renseignées par an, les PII(1) fonctionnent bien. Ce chiffre correspond à celui des cessations d’exploitation. Nous devons arriver à faire coïncider cessations et installations ». Fabien Romanet a également profité de Tech-Ovin pour lancer un groupe de travail régional Ovin qui sera présidé par Jean-François Dubaud. Enfin, il a rappelé toute l’importance du partenariat entre JA et les chambres d’agriculture concernant l’installation, importance également soulignée par Guy Vasseur. Lors de la conférence de presse JA, François Thabuis a pour sa part insisté sur la place qui devra être faite dans la future PAC à l’aide à l’installation. Un message a priori entendu par Stéphane le Foll qui compte «rajouter quelque chose pour l’installation des jeunes » dans la PAC et se donne pour objectif de porter le nombre d’installations à 10 000 par an. Il a également annoncé que les résultats nationaux des Assises de l’Installation devraient être dévoilés d’ici une quinzaine de jours.
Une session d’accueil d’actifs de dimension nationale
Après le succès de la première session d’accueil d’actifs en 2011, les organisateurs de Tech-Ovins ont remis le couvert cette année. Et c’est une session nationale et soutenue financièrement par l’Etat qui a eu lieu sur le salon. Les réseaux des chambres d’agriculture, des PII, de JA et de la FNO se sont mobilisés. Au final, une trentaine de candidats étaient présents, plus qu’en 2011. Venus de tous horizons et des quatre coins du territoire, ils ont découvert trente-cinq exploitations à reprendre. Les candidats ont eu deux jours pour peaufiner leur projet. Après la présentation du territoire limousin et de la politique d’accueil régionale, ils ont rencontré un jeune installé hors cadre familial qui a témoigné sur son parcours. Comme en 2011, ils ont pu échanger avec les cédants via un speed dating. Deux visites d’exploitations étaient également prévues. Le lendemain, une conférence « S’installer en production ovine: avec quel système ?» était au programme. «Cette conférence est une nouveauté, explique Hélène Richin, conseillère RDI à la Chambre d’agriculture 87. Nous avons voulu mettre l’accent sur la dimension économique.» Organisée avec la complicité du Réseau Ovin Limousin, celle-ci a permis aux jeunes d’avoir une idée plus précise des possibilités qui s’offrent à eux. Enfin, l’aspect financier du projet a été abordé lors d’un déjeuner-débat proposé par le Crédit Agricole Centre Ouest. Au final, le bilan est positif. « Six porteurs de projets veulent s’installer en Limousin et ont déjà repéré des exploitations qu’ils aimeraient reprendre, dont certaines étaient présentées lors de la session, indique le Pôle installation de la Chambre d’agriculture 87. Un bon signe pour l’installation ovine en Limousin.
(1)Point info-installation.
Innovation : Le GUFA est créé
Le 5 septembre, en présence du ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, la Fédération Nationale Ovine, Interbev Ovins et la section ovine de Races de France ont créé officiellement le 1er Groupement d’Utilisation de Financements Agricoles (GUFA) destiné à accompagner les exploitants et futurs exploitants en manque de fonds propres, à financer leurs projets orientés vers cette production. Cette société a pour principal objet de conseiller et d’accompagner tout porteur de projet de reprise, création ou développement d’entreprises en lien avec la production ovine. Dans ce cas précis, la société GUFA a pour missions de sélectionner les projets, accompagner les futurs associés exploitants dans le déploiement du dispositif, prendre part au capital social des exploitations financées, coordonner le suivi de ces exploitations et gérer un mécanisme de mutualisation des risques
Le Conseil d’Administration du GUFA a élu Serge Préveraud, éleveur dans la Vienne et Président de la FNO, Président de la société.
Cet évènement marque une nouvelle étape dans le déploiement du dispositif Labeliance Agri(1). La production ovine sera la 1ère filière opérationnelle. Elle souhaite par cet acte envoyer un message fort à tous les porteurs de projets et futurs exploitants ovins à la recherche de financements. C’est plus de 1000 projets d’installation, de développement ou de création d’ateliers par an sur les 10 prochaines années que l’élevage ovin français va devoir soutenir pour renouveler l’ensemble de ses éleveurs en âge de transmettre leur exploitation.
Cette initiative s’inscrit tout naturellement dans la démarche de Reconquête engagée depuis plusieurs années par l’ensemble des acteurs de la filière ovine et destinée à faciliter au maximum les projets en lien avec cette production.
(1) Labeliance Agri 2013 : Société destinée aux agriculteurs à la recherche de fonds propres, dans le cadre d’un projet d’installation ou de modernisation de leur exploitation. Cette société unique en France est née du partenariat entre Labeliance Invest, acteur spécialisé dans la conception et le déploiement de solutions fonds propres pour les filières de l’économie sociale et la FNO. Son but est d’accompagner les éleveurs face aux défis du monde agricole actuel, à savoir d’assurer la relève générationnelle, tout en investissant pour une agriculture toujours plus moderne, compétitive et diversifiée.