Chambre d'agriculture
Un sentiment d'abandon des agriculteurs
Le tour des nombreux sujets d'actualité du département, la signature d'une nouvelle convention avec les sapeurs pompiers et un point d'étape sur la réforme de la PAC, tel était le programme de la session du 11 mars.
Le tour des nombreux sujets d'actualité du département, la signature d'une nouvelle convention avec les sapeurs pompiers et un point d'étape sur la réforme de la PAC, tel était le programme de la session du 11 mars.
"Les agriculteurs ne sont pas récompensés pour leur travail" a signalé Yannick Fialip, président de la chambre d'agriculture pour évoquer la problématique actuelle des prix agricoles. "En Haute-Loire, toutes les productions sont impactées par des prix trop bas sauf la production ovine qui s'en sort un peu mieux" reprend-il en annonçant une possible évolution de la loi pour ramener du prix aux producteurs.
Prix et alimentation
Il a ensuite dénoncé l'instabilité constante à laquelle les agriculteurs doivent faire face dans l'exercice de leur métier. Des associations ou des pétitions bloquent des dossiers d'installation ou de construction de bâtiment... "nous ressentons un sentiment d'abandon alors que nous avons plutôt besoin de visibilité !". Sur ce point, Agnès Delsol, directrice départementale adjointe à la DDT, a demandé à être informée des cas précis qui surviennent sur le territoire ; elle s'est dite prête à rappeler la réglementation aux riverains si nécessaire et fera preuve de vigilance autour de la construction des bâtiments agricoles dans le cadre de la CDPNAF (commission départementale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers). L'autre point d'actualité qui été abordé par le président Fialip concerne l'alimentation : "Vues de l'étranger, l'agriculture française et sa gastronomie bénéficient d'une image très positive. Malheureusement, des citoyens français marquent des buts dans leur propre camp en interdisant la viande dans les cantines... C'est insupportable pour notre métier ! Or, en Haute-Loire, on a des agriculteurs qui savent garder le cap. On a un bon niveau d'installation, une diversité et une qualité de produits agricoles, des filières de qualité, 3 outils d'abattage, de grands collecteurs de lait et une filière végétale dynamique. On demande un message plus positif de la part de l'Etat à notre égard". Le président du Département Jean-Pierre Marcon a confié les objectifs de sa collectivité en matière de restauration collective : "Nous appliquons la loi qui invite à prioriser un approvisionnement local et en produits bio. Les produits locaux doivent être prêts à l'emploi et livrés au bon moment et sur la diversité des produits, on est forcé d'aller les chercher plus loin ; il faut alors veiller à l'effet carbone. Quant aux produits bio, le Département ne s'orientera pas sur des produits qui viennent de l'étranger et dont on n'est pas sûr de la certification".
Rats taupiers : demande
de dérogation pour le Ratron
Les rats taupiers, un sujet qui fait grincer des dents depuis de longs mois sur le secteur du Mézenc en particulier, a fait l'objet d'une intervention de Laurine Rousset présidente des JA.
Leur prolifération impacte gravement la trésorerie de nombreuses exploitations, "des familles sont en danger. On ne peut pas les laisser dans cette situation" a-t-elle lancé en direction des représentants de l'administration. Christophe Laval, de la DGFIP (finances publiques) a annoncé l'arrivée de dégrèvements fiscaux à partir du 15 mars pour soulager les fermes en situation de détresse en affirmant que "la difficulté des agriculteurs est un souci permanent pour l'Etat". "Nous avons alerté la DRAAF et un courrier co-signé par 2 autres départements de la Région a été transmis à la DGAL en vue d'obtenir une dérogation pour l'utilisation du Ratron au moyen d'une charrue" a complété Agnès Delsol.
Enfin il a également été question du Plan de Relance, un dossier qui a fait réagir Alain Boudet. L'élu parle d'un "gaspillage d'argent public" et pointe du doigt les effets induits de ce plan ; la mesure "conversion agro-équipement" a généré une augmentation de 30% du prix des matériels, et la plupart des fournisseurs de matériels sont étrangers.
Quant à Yannick Fialip, il regrette que ces dossiers n'aient pas été instruits localement... Agnès Delsol a fait le point sur l'ensemble des mesures encore ouvertes du Plan de Relance et a évoqué l'enveloppe de 60 millions d'euros pour la filière bovine annoncée il y a quelques jours dans la Creuse et dont personne ne sait encore comment elle sera utilisée.